Eminent représentant de l'école française de piano, le pianiste Eric Le Sage propose un nouvel album en forme de promenade poétique dans les jardins secrets de 22 compositeurs français de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle.
Entre la Belle époque et les Années folles, autour de deux guerres mondiales dont il a bien fallu guérir, dans le vertige de toutes les renaissances et celui du progrès en marche, la musique a aussi eu besoin de calme, d’humanité et d’intimité au naturel. Pendant que vingt-deux compositeurs français cultivent leur âme secrète, dans quelques miniatures pianistiques, l’électricité, le gramophone, la petite reine, le métro parisien... s’invitent déjà dans le quotidien des gens. La femme émerge, s’émancipe et recolorise un peu une société en lutte, qui revendique un plus juste partage des biens, du bonheur de vivre, et aussi le droit à l’insouciance. La musique échappe alors un peu au nouveau tempo artistique de cette époque : dadaïsme, surréalisme. Le langage des musiciens évolue, mais sans exprimer la même urgence de fracture, de libération, que celui des autres créateurs artistiques. Surréels et libres, ces jardins suspendus sur cette époque le sont déjà, semblant moins se soucier de l’expression que de l’impression, des idées que des sensations. Entre César Franck, Ernest Chausson et Jehan Alain, tous trois inscrits dans un seul siècle, Les compositeurs qui ont suspendu leurs jardins dans cet album ont presque tous vécu à cheval entre dix-neuvième et vingtième siècle. Dupont, Cras, Aubert, D’Indy, Hahn, Ibert, Pierné, Vierne, Samazeuilh, Schmitt, Chaminade, Boulanger, Honegger, Tailleferre, Séverac, Saint-Saëns, Poulenc, Satie représentent une époque particulièrement prolixe pour la musique française, même si la postérité ne sera pas offerte à chacun à hauteur de son talent. Leurs jardins suspendus, souvent secrets, toujours intérieurs, ne sont sans doute pas représentatifs de toutes les ambitions artistiques que leurs protagonistes ont déployé au long de leur oeuvre, mais ils se présentent en profondeur et en sincérité comme autant de petits refuges méconnus. Evoquant avec talent la nature et ses paysages bucolique, chacune de ces compositions propose sa lecture d’un post-romantisme coloré qui participe à la rétention du temps, en y invitant ce qu’il faut de mystère et de nostalgie.
Bassiste du groupe Lo'Jo jusqu'en 2016, Kham Meslien s'est produit sur l'ensemble des continents, des grandes scènes des mégalopoles aux déserts australiens et américains. Il joue également dans le trio Sweet Back et a collaboré, sur scène ou en studio, avec de nombreux musiciens internationaux : Robert Plant, Archie Shepp, Robert Wyatt ou encore Justin Adams. Avec 'fantomes futurs' , Kham Meslien se lance dans une nouvelle aventure, introspective et partagée.
En effet il a troqué sa basse électrique pour la contrebasse et suite à la demande d'un programmateur de festival, il a décidé de se lancer en solo, d'abord pour les shows puis ensuite il a décidé de passer le pas et d'enregistrer un album.
Contrebassiste devenu leader, Kham a assis sa contrebasse, fin mélange de puissance et de gravité, au centre d'un groupe virtuel dont il occupe tous les postes. Percussions frappées sur le bois de son imposant instrument, balais discrets ou contrebasse rythmique ont remis leurs sorts aux circuits imprimés d'un 'looper'. Mis en boucle, cadencés, chacun s'est alors rejoué sur lui-même, le temps de plusieurs mesures.
Le temps pour Kham d'y installer la tonalité profonde et la chaleur de cordes qui résonnent sur le bois pour se faire narratrices de récits. D'une musique à images où les vibrations noircissent les premières lignes, impulsent mélodies et thèmes, puis laissent aux soli la liberté de prendre la parole pour écrire la suite.
Une parole intense, instinctive. émotionnelle.
Mais finalement, Kham ne voulait pas rester l'unique musicien sur toute la longueur de l'album, c'est pourquoi il a fait appel à la poésie d'Anthony Joseph pour un unique titre vocal intitulé 'la couleur'
Nîmois sacré 'Artiste Instrumental' aux Victoires du Jazz 2020 avec son album 'Michel on My Mind', également primé 'Meilleur disque de Jazz français' par l'académie du Jazz, Laurent Coulondre nous revient cette année avec une vraie promesse d'évasion. Un projet placé sous le signe du soleil et de l'exotisme qui porte bien son nom, 'Meva Festa'. Un mélange de catalan et de brésilien qui se traduit par 'Ma Fête', et à travers lequel l'artiste nous communique la joie de vivre qu'on lui connaît, mais aussi sa vision de la musique, de la vie et du partage. C'est entouré de ses amis et musiciens préférés que Laurent nous invite à un jazz latin, festif et chaleureux, qui rend aussi hommage à ses origines espagnoles et à l'Amérique du sud qu'il affectionne tant.
"Fleurette Africaine" Trois Ténors pour Emmanuel Bex et Simon Goubert, c’est la réunion de trois formidables saxophonistes ténors aguerris, Pierrick Menuau, François Ripoche et Pierre-Yves Merel, autour de deux grands noms du Jazz français. Ce nouvel album est une célébration de la musique de Duke Ellington et Mal Waldron avec des arrangements signés du clarinettiste Olivier Thémines, double hommage prolongé par des compositions originales dans une inspiration sans cesse renouvelée, avec la création du nouvel album "Fleurette Africaine". L'idée première de réunir trois saxophonistes sur cet album est née d'un souvenir personnel de Pierrick Menuau, remontant à l'époque où il parachevait sa formation de jazzman à Washington DC. Un jour, chez une amie commune, le jeune saxophoniste fit la connaissance d'un glorieux aîné (disparu depuis) : Clyde Dickerson. Ce dernier était une "figure" locale : ayant écumé tous les clubs de la région pendant 40 ans comme saxophoniste de jazz, il fut aussi pendant une bonne vingtaine d'années le portier d'un grand hôtel de Washington. Ce job lui avait d'ailleurs valu le sobriquet de "Watergate" Clyde, du nom du palace où il officiait. Quant à sa longue carrière musicale dans les clubs de la ville, elle lui avait procuré une vraie notoriété au fils des ans. A Washington, les amateurs de jazz appréciaient beaucoup son style, inspiré par celui de Coleman Hawkins et de Lester Young. Un soir, justement, Clyde Dickerson invita son jeune ami français à venir écouter son groupe, pour un hommage intitulé "Three tenor sax for Lester Young" : "Ils portaient tous des chapeaux façon Lester, se souvient Pierrick. Et ils avaient tous les trois une identité bien distincte. La grande Shirley Horn et les saxophonistes Byron Morris et Ron Holloway faisaient partie de son groupe. J'étais sous le charme." Aujourd'hui, les trois ténors réunis pour faire renaître cette "confrérie du souffle" sont Pierrick Menuau, Pierre-Yves Merel et François Ripoche. Complété de deux amis musiciens hors pair : Emmanuel Bex à l'orgue et Simon Goubert à la batterie, le trio devenu quintet a choisi de célébrer cette fois Duke Ellington et Mal Waldron, prolongeant ce double hommage par des compositions originales, dans une inspiration sans cesse renouvelée.
Après Love Is Everywhere, Laurent Bardainne emporte son Tigre d'Eau Douce dans une exploration dédiée à l'astre du jour. Arnaud Roulin (complice de Bardainne dans Thomas de Pourquery Supersonic et feu Poni Hoax) à l'orgue Hammond, Sylvain Daniel (Camélia Jordana et l'ONJ) à la basse, Philippe Gleizes à la batterie, Roger Raspail aux percussions : c'est avec le même quartet de fidèles qu'il a écrit ces nouvelles aventures félines. Le saxophone mat de Bardainne laissant les grands noms du jazz spirituel faire écho dans ses clés, le compas musical ouvert depuis le hip hop jusqu'aux rythmes africains, de Pharoah Sanders à Kruhangbin et Sault, 'Hymne Au Soleil' (hommage à la composition du même nom de Lili Boulanger) guide le Tigre dans un voyage onirique et cinématographique. Vers une soul rétro futuriste où synthétiseurs et choeurs féminins s'invitent, eux aussi, à briller dans les rayons solaires.
" IMMANQUABLE " --- LIBÉRATION ---.
" UN ALBUM POUR GOUTER À LA JOIE SIMPLE D'ÊTRE EN VIE ....." ---TÉLÉRAMA ---.
" UN JAZZ-POP PUISSANT ET GROOVY ! " --- JAZZ MAGAZINE ---.
" LUMINEUX ET JOUISSSIF "---TÉLÉRAMA ---.
" UN NOUVEL ALBUM AUSSI LUMINEUX QUE SON TITRE. " --- RADIO NOVA ---.
Le temps du confinement, c'était inévitable, s'avère propice à l'apparition de drôles de bêtes. À quoi ça peut bien ressembler, un tigre d'eau douce ? Cet album donne quelques définitions possibles : Félin méchant, Bachibouzouk ou Apaches, à moins qu'Everlasting Child ne dise tout, car c'est bien cette dimension enfantine, récréative et jouissive qui saisit d'abord à l'écoute du bien-nommé 'Love Is Everywhere'. Laurent Bardainne, co-leader de Poni Hoax, puis membre de Limousine et du Supersonic de Thomas de Pourquery, a un penchant pour les atmosphères moites, les solos râpeux de sax torride, les congas et orgues Hammond du funk d'antan. À l'amateur de jazz habitué à suivre des grilles harmoniques complexes, sa musique semblera peut-être facile. Mais elle touche à un essentiel qu'un million de notes pourraient manquer. Une sensibilité à un imaginaire en super-8, nostalgie de soleils, de danses et de plaisirs qui, à l'occasion, peut se gonfler d'une incroyable ferveur - Kinshasa transformera sans mal votre salon en piste de danse. À d'autres instants, la langueur l'emporte, langueur des grandes chaleurs et des soifs persistantes. C'est un disque d'été, de fenêtres grandes ouvertes. Un disque pour goûter à la joie simple d'être en vie.
Joshua est l'album qui fait suite à Olympic. Alors que le deuxième album, typiquement, montre souvent ce que les critiques appellent la "maturité", ici Simon a plutôt sorti un album d'adolescence. Le musicien a ouvert sa propre boîte à souvenirs pour contempler ses souvenirs d'enfance, et les dépoussiérer de toute nostalgie. À l'époque, il enregistrait en VHS les films de la télévision et enregistrait les bandes sonores directement sur le haut-parleur de la télévision, afin de pouvoir les écouter dans sa chambre. C'est là qu'il a "découvert le pouvoir de la musique, la façon dont elle vous fait entrer dans un autre monde, loin de la réalité. J'ai voulu rendre hommage à l'époque dans laquelle je me suis formé - les années 80 et 90". Tangerine Dream, Kraftwerk et Soft Machine. Logiquement, ce sont les signatures sonores qui semblent hanter l'album.
"J'utilise une palette musicale qui agit comme un flash-back sur mes films d'adolescence préférés : les sons de synthé de Rencontres du troisième type ; les nappes de synthé des fascinants documentaires de Jean-Jacques Cousteau sur le monde marin ; les mélodies à la manière de François De Roubaix ; les thèmes qui évoquent les bandes-son des séances télévisées de fin de soirée (celles de Verneuil, celles de Belmondo, Depardieu, etc.) ; et les ambiances de science-fiction comme dans Blade Runner.
Dix ans après la formation de son supergroupe Supersonic, satellisé dans l'orbite de Sun Ra, le saxophoniste-chanteur Thomas de Pourquery reprend les commandes du vaisseau amiral dont Back To The Moon marque le troisième décollage. Où l'on croise Mingus, une histoire d'amour, E.T., Caetano Veloso en kikongo, un robot et des chansons épiques. Visez la Lune.
" PUISSANCE DÉTONANTE " --- LE MONDE ---.
" LA TRANSE SIDÉRALE DE THOMAS DE POURQUERY & SUPERSONIC ! " --- FIP ---.
Le vaisseau amiral Supersonic a été assemblé en 2011, six décennies après que Sun Ra satellisa l'album Super-Sonic Jazz en prétendant débarquer de Saturne. La formation fête donc ses 10 ans, longévité pas si fréquente avec une escouade fidèle : Thomas de Pourquery est toujours flanqué de Laurent Bardainne, Fabrice Martinez, Arnaud Roulin, Frederick Galiay et Edward Perraud, dream team dont les noms apparaissent depuis longtemps, comme leaders ou sidemen, sur des projets qui font exploser les frontières entre jazz, rock progressif, pop ouvragée, funk psychédélique, musique contemporaine, électronique, africaine, etc. - la liste est infinie, s'agissant de créateurs érudits mais curieux de tout. Thomas de Pourquery & Supersonic Play Sun Ra (2014) puis Sons Of Love (2017) ont marqué les esprits du public et de la critique, et fourni le carburant de lives où la sophistication des compositions et la virtuosité des solistes se combinaient à l'excentricité et la communion, dans une ambiance de grand-messe païenne. Jamais deux sans trois, l'épopée ne pouvait pas en rester là. Retour sur la Lune, donc. Aussi loin qu'il s'en souvienne, Thomas de Pourquery s'est toujours passionné pour l'astronomie, autant qu'il s'est enivré de voyages - terrestres ou spirituels à défaut d'être cosmiques. L'espace et les grands espaces aspirent Back To The Moon avec d'autant plus de souffle que la pandémie nous cloue au sol. Mais la genèse de l'album précède la crise. Il puise une partie de son inspiration dans The Bride, un court-métrage réalisé en 2018 par Vincent Paronnaud aka Winshluss (co-auteur de Persépolis avec Marjane Satrapi) qui met en scène Supersonic dans un monde post-apocalyptique hanté de zombies, sur une BO signée par le groupe en fusion noise. Il intègre aussi la collaboration initiée en 2018 avec des musiciens congolais, dans la foulée de concerts donnés à Pointe-Noire et Brazzaville. Enfin, les compositions sont imprégnées par une histoire d'amour concomitante à leur exaltation lyrique. C'était avant qu'un virus percute cette trajectoire enchantée. Les paroles, écrites durant le premier confinement, invoquent parfois la lumière au bout des ténèbres, entre surréalisme et futurisme - Pourquery cite Federico Fellini et René Barjavel comme des influences possibles. Enregistré en juillet 2020 au studio parisien Question de Son, capté dans les conditions du live mais fignolé en post-production et au mixage, Back To The Moon décolle donc sur l'introductif Take-Off, puis prend sa vitesse de croisière avec Joy qui suggère la sérénité d'une orbite interstellaire, sur une mélodie à rapprocher - sans le faire exprès - du thème de John Williams pour E.T., l'extra-terrestre de Steven Spielberg. Suit Back To The Moon, l'alunissage après lequel l'équipage semble capter les fréquences radio d'un thème de bebop. Entrecoupé par trois miniatures où des papillons volètent, le voyage alterne une plage méditative (Jungle), une marche glissant vers Mingus (Wolf Smile), une ascension épique (I Gotta Dream), une discussion avec un robot (Venusian Boys), un tube pop (Yes Yes Yes Yes) et une chanson crépusculaire (Bring Me Back The Day), ainsi qu'une étourdissante reprise de Caetano Veloso (O Estrangeiro) avec deux percussionnistes congolais et sur des paroles en kikongo dans la voix de Berléa Bilem - " Si tu n'arrives à communiquer avec un autre monde, change de comportement ", dit-elle en substance. L'énumération donne une idée du foisonnement d'un tel album, à l'écoute duquel s'éprouve l'ivresse de l'apesanteur.
Ce space opera, qui emballe l'aventure cosmique de poésie et de lyrisme, dégage l'horizon de nos existences entravées. Lumière au bout du tunnel, Back To The Moon peut alors se lire suivant une autre traduction : dos à la Lune, face au Soleil.