C’est les muscles bandés sous son masque que Stupeflip revient aux affaires. L’évidence est encore une fois portée par King-Ju (a.k.a Julien
Barthélémy), debout sur ce qu’il reste d’une France et d’un monde en quenouilles : le Stup ne mourra jamais, vous entendez. Stup Forever, c’est d’ailleurs le titre de ce cinquième album qui vient rappeler la puissance millénaire de ce projet porté, fièrement et les yeux rouges depuis 2000, par un homme dont on ne soulignera jamais à quel point il est une exception, au sens propre du terme. Pas loin d’être l’un de ses plus intéressants, il y a sur ce dernier album tout ce qui a fait le sel du Stup, dans le désordre : la détermination, la mélodie, la gouaille, l’humour, des beats en merisiers, un univers onirique, et surtout cette volonté de continuer à mettre son pied pointu dans les fesses de ceux qui nous pourrissent l’existence, à petite comme à grande échelle (patrons
débiles, voisins atroces, famille de merde, crétins qu’on croise dans la queue du magasin, ami foireux, charlatans perdus, présidents pétés). Avec la virtuosité d’une de ses idoles, le grand cinéaste indé américain John Carpenter, King-Ju met en scène dans sa musique ce monde qui déraille de ouf avec cette fraîcheur qui lui appartient, convoquant sur des lyrics toujours guerrier les influences qu’il maîtrise mieux que personne : le rap des années 90, le rock qui ne rechigne pas à la guitare et une certaine idée de la pop acidulée. C’est beau, c’est neuf : c’est Stup Forever !
" Un nouvel album incisif " --- LES INROCKUPTIBLES ---.
" On retrouve tout ce qu'on aime dans Stupeflip " --- France INTER ---.
" Une bastos tirée sur le corps blessé d'une époque moribonde. " --- JACK, CANAL+ ---.
" Si on arrête pas le progrès, Stupeflip non plus " --- TSUGI ---.
Formé en 2000, Stupeflip est un groupe français expérimental qui mélange allègrement les influences hip-hop, rap, rock, pop, variété et punk, dans un grand délire musical savamment désorchestré pour qu’il soit impossible de les cataloguer dans un genre. Troisième opus de leur discographie, sortie en 2011, The Hypnoflip Invasion est un album nerveux et déjanté, sans cohésion véritable (ce n’est pas pour rien qu’ils se sont préalablement fait virés de la major qui les hébergeait), qui explose dans tous les sens et duquel ressortent des hits en puissance comme "Hater’s Killah", "Stupeflip vite !!!" ou "La Menuiserie". Vinyle édition 2021.
Jach Ernest est né en 2010 autour de Florence, Jérôme et Stéphane. Après quelques mois d'existence, le groupe enregistre un premier album suite à la rencontre avec Stéphane Gillet (The Rest of Alfredo Garcia), qui produira les 3 premiers albums et intégrera le groupe de 2017 à 2019. Les morceaux se distinguent par un goût nondissimulé pour les atmosphères nineties pour ces musiciens bercés au son de Zita Swoon et Pavement. En 2022, le groupe est rejoint par Samuel Roux, que l'on a pu apercevoir avec Handy Curse, Jaromil Sabor ou Bootchy
Temple, pour la parution de leur nouvel album « Esconaquito ». Cet album, enregistré et mixé par Nicolas Godin, laisse entendre un groupe débarrassé de tout complexe. Les chants, alternativement en français, anglais et italien, se déploient sur des morceaux aux horizons divers : rugueux, balades, mélancoliques, légers, aériens, tout y passe avec la même impression d'évidence. Il ressort de ce disque l'impression d'avoir réuni Nick Cave, Courtney Barnett et l'indie pop australienne des années 2010.
Déterrant une boîte de cassettes de 1975 du vieux groupe de son père, Ben Schwab
poursuit cette aventure et présente Sylvie
Éveillant les sens à la qualité éternelle de la musique cachée ou perdue, Sylvie englobe pleinement cette même lignée musicale et l'esprit vivant dans ces capsules temporelles perdues et pourtant bien aimées. Enregistrées des années auparavant par le père de Ben, John Schwab, et son propre groupe, Mad Anthony, dans une grange du sud de la Californie, ces bobines évoquaient une histoire commune à l'époque : un groupe proche d'un contrat
d'enregistrement qui n'est jamais arrivé, si bien que les bandes ont été mises en boîte et stockées dans un placard pour les années à venir. "Les chansons de papa viennent directement du coeur et ont vraiment façonné mon goût et mon imagination pour l'écriture de chansons de manière permanente", révèle Ben. Tirant son nom d'un de ces premiers enregistrements - une reprise obscure d'un morceau des années 70 par Ian Matthews -
"Sylvie" a inspiré l'homonyme de son projet et constitue la seule couverture de l'album.
Moitié du duo Birds On A Wire avec la chanteuse Rosemary Standley de Moriarty, la chanteuse et violoncelliste de 31 ans, Dom La Nena, signe son grand retour en solo avec Tempo. Avec ce nouvel album, l'artiste d'origine brésilienne, basée à Paris, a créé une série de moments cristallins - parfois ensoleillés, souvent rêveurs, et parfois entrecoupés de cette belle nostalgie que les Brésiliens appellent "saudade".
Tempo se compose de luxuriants synthétiseurs, de cordes et de percussions, mais en réalité l'album est une démonstration remarquable des capacités d'arrangement et d'orchestration de Dom La Nena. Elle a créé elle-même tous les sons de l'album, en utilisant des couches de sa propre voix, son violoncelle et quelques morceaux de piano.
Même les sons de percussion ont été faits au violoncelle. "Mon intention sur cet album était d'explorer de nouvelles façons d'utiliser mon instrument, de changer le son original de l'instrument et de le prendre ailleurs", dit-elle.