On trouve tout dans la littérature. Parce que les grands romanciers ont la lucidité des « voyants », comme le disait Rimbaud des poètes, la lecture de leurs romans aide à comprendre le monde.
Rien de mieux que La Tâche de Philip Roth pour traquer la montée du moralisme dans nos sociétés, La ferme des animaux de George Orwell pour saisir les dynamiques dévorantes de l'extrémisme, Meursault contre-enquête de Kamel Daoud pour traquer les catéchismes idéologiques, Sa majesté des mouches de William Golding pour décoder le populisme, Beloved de Toni Morrison pour interroger nos réécritures du passé, Le Hussard sur le toit de Jean Giono pour déchiffrer nos épidémies de la peur ou les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar pour ne plus jamais penser que la culture et notamment les livres ne seraient pas essentiels.
Cet essai riche et éclairant nous fait plonger dans près de vingt-cinq romans incontournables, des textes aussi merveilleux que L'Iliade et l'Odyssée d'Homère, Lady L. de Gary, Germinal de Zola, Ulysse de Joyce, Moby-Dick de Melville, Robinson Crusoé de Defoe ou La chute de Camus. Parce que ces grands livres offrent des clés insoupçonnées, ils deviennent autant de compagnons de route pour mieux lire notre époque.
Gourmand et passionné, Mathieu Laine nous convie ainsi dans les invariants de la nature humaine que seule la littérature permet de percevoir avec autant de finesse. Alors qu'on lit de moins en moins, ce livre donne terriblement envie de lire et de relire. Pour nous distraire mais aussi pour aiguiser notre esprit critique et nous garder des idées fausses. « Lisez pour vivre », disait Flaubert. Sans roman, la vie est impossible !
Une oasis au milieu du désert. Y vit un tout petit peuple de cinq personnes, quatre musiciens et un roi très peu mélomane. Les instrumentistes jouent ensemble du matin au soir et sont heureux. Mais un jour, leur souverain, jaloux, interdit toute pratique musicale, provoquant ainsi la désolation. Il faudra la visite d'un voyageur et sa rencontre amoureuse avec une nomade pour que la musique revienne dans le royaume et y triomphe à jamais !
C'est l'histoire d'un roi bougon, autoritaire et jaloux qui régnait sur un tout petit peuple de musiciens. Sauf que lui... détestait la musique ! Et comme il était le roi, il décida d'interdire à ses sujets de jouer la moindre note.
Mais comment vivre sans musique ?
L'histoire poétique de Mathieu Laine, les mélodies délicates et attachantes de Karol Beffa, les dessins malicieux de Louis Thomas illustrent merveilleusement le pouvoir de la musique. La voix de Patrick Bruel incarne avec justesse et sensibilité cette belle aventure.
Mai 2016. Dans une aile ultrasécurisée du Palais de justice, la juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s'en ajoute un autre, plus intime:mariée depuis plus de vingt ans à un écrivain à succès sur le déclin, Alma entretient une liaison avec l'avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays...Avec ce nouveau roman, Karine Tuil nous entraîne dans le quotidien de juges d'instruction antiterroristes, au coeur de l'âme humaine, dont les replis les plus sombres n'empêchent ni l'espoir ni la beauté.
Le kaddish est l'une des prières de deuil que les juifs récitent plusieurs fois par jour. Il a pour objet, non pas la mort, mais le futur et la sanctification du nom divin. Il n'existe pas de kaddish pour l'amour - alors une femme l'écrit pour l'homme dont elle est séparée.Dans Kaddish pour un amour, celle qui aime cherche l'aimé dans l'absolu de sa présence. La langue est ciselée, épurée, témoin de la fragilité du sentiment amoureux.Ce splendide recueil, habité par un souffle mystique, renoue avec une tradition poétique hébraïque trois fois millénaire et offre une prière universelle pour le retour de l'être aimé.
De retour d'Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes, le lieutenant Romain Roller est dévasté. Au cours du séjour de décompression organisé par l'armée à Chypre, il a une liaison avec la jeune journaliste et écrivain Marion Decker. Dès le lendemain, il apprend qu'elle est mariée à François Vély, un charismatique entrepreneur franco-américain, fils d'un ancien ministre et résistant juif. En France, Marion et Romain se revoient et vivent en secret une grande passion amoureuse. Mais François est accusé de racisme après avoir posé pour un magazine, assis sur une oeuvre d'art représentant une femme noire. À la veille d'une importante fusion avec une société américaine, son empire est menacé. Un ami d'enfance de Romain, Osman Diboula, fils d'immigrés ivoiriens devenu au lendemain des émeutes de 2005 une personnalité politique montante, prend alors publiquement la défense de l'homme d'affaires, entraînant malgré lui tous les protagonistes dans une épopée puissante qui révèle la violence du monde.
Justine Augier ("De l'ardeur", "Par une espèce de miracle"...) qui pratique et incarne une forme de pudeur et d'éthique littéraire assez uniques voit son projet d'écrire sur la littérature comme lieu de l'engagement entrer en collision avec la maladie et bientôt la mort de sa mère. Alors que la nature même de l'urgence mute, l'intime et l'universel se tressent dans un texte bouleversant de justesse et de clairvoyance. Et qui rappelle le potentiel devenir résistant de chaque lecteur.
À l'intersection du littéraire et du politique un livre bref et fulgurant qui trouve sa place entre Hannah Arendt et Joan Didion. Pas moins.
«De l'ardeur» reconstitue le portrait de Razan Zaitouneh, figure de la dissidence syrienne enlevée en décembre 2013, avec trois de ses compagnons de lutte - et à travers elle, le puzzle éclaté de la révolution en Syrie, et du crime permanent qu'est devenu ce pays. C'est le récit d'une enquête et d'une obsession intime, le partage d'un vertige. Une porte d'entrée sur une réalité que l'immédiateté de la tragédie tient paradoxalement à distance. Un questionnement sur l'engagement et sur l'importance du langage. Un texte urgent, nécessaire, d'une justesse et d'une éthique proprement bouleversantes.
Après le chaos provoqué par une pandémie meurtrière, et afin qu'un tel fléau ne puisse s'abattre à nouveau, les entreprises RICH ont créé La Belle Zone : une cité coupée du reste du monde et protégée par un haut mur. Véritable havre de paix et de sécurité. Depuis sa naissance, Cléo vit ainsi enfermée avec sa mère dans un petit appartement fonctionnel, où elle étudie, interagit grâce au réseau Mondo. Ses seules distractions sont les sorties autorisées sur le toit de son immeuble transformé en potager - où elle retrouve Ilya, son unique véritable ami - et la promenade hebdomadaire en extérieur. Mais attention, sans jamais quitter sa combinaison et son masque, et sous la surveillance constante de drones... C'est le prix du bien-être de tous. Il y a bien ces rumeurs de complots fomentés par les secteurs les plus pauvres de la Zone et la menace d'un mégafeu qui se rapprocherait dangereusement. Cléo n'y croit pas, elle est résolue à devenir une citoyenne modèle. Pourtant, le doute finit par s'installer en elle : les autorités cachent-elles des choses, manipulent-elles la vérité ? Elle étouffe dans ce monde confiné et aspire à plus de liberté, se sent attirée par des terres lointaines. Un roman d'anticipation qui invite à réfléchir sur nos renoncements d'aujourd'hui, les dérives d'une société du contrôle, et une possible réinvention...
«Je ne savais pas que les enfants avaient failli se faire tuer dans le volume précédent.Quand j'ai appris que c'était Pépère qui avait fait le coup, j'ai pigé un truc : qui ne connaît pas Pépère ne sait pas de quoi l'être humain est capable.»Benjamin Malaussène
«Ma plus jeune soeur Verdun est née toute hurlante dans La Fée Carabine, mon neveu C'Est Un Ange est né orphelin dans La petite marchande de prose, mon fils Monsieur Malaussène est né de deux mères dans le roman qui porte son nom, ma nièce Maracuja est née de deux pères dans Aux fruits de la passion. Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosif, où ça mitraille à tout va, où l'on kidnappe l'affairiste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d'écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde.
Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle».
Benjamin Malaussène.
Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.Côté coeur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.Pourquoi moi?Je dois avoir un don...