Quelle a été la vraie vie de Jésus ?
À Nazareth, au début de notre ère, deux très jeunes enfants jouent dans la rue. « Mamzer ! » lance l'un à son camarade. « Bâtard ! ». Personne, dans le petit village de Nazareth, n'ignore que Marie a fauté avec un légionnaire romain. Elle est une fille-mère, rejetée et méprisée. Jésus comprend pourquoi, tout autant qu'elle, il sera à jamais exclu de sa communauté : telle est l'exigence de la loi juive à l'égard des bâtards.
Grandissant, Jésus n'a d'autre entreprise que de réformer cette règle d'exclusion. Jusqu'au jour où il rencontre un autre mamzer. Outre d'être un bâtard, Judas est laid, brillant, et révolutionnaire. Il a un plan. S'appuyant sur le beau, non moins brillant, et réformateur Jésus, il met en marche sa vengeance. Quelle est la part de sincérité, quelle est la part de calcul de ces deux jeunes hommes parcourant la Palestine avec un message d'inclusion ?
Un roman audacieux, étonnant, passionnant, qui réinterprète la vie de Jésus dans ses plus grands épisodes. Sa présentation aux docteurs de la loi, son sermon sur la Montagne, la multiplication des pains, les quarante jours dans le désert, tant d'autres moments de la culture religieuse universelle sont revisités à l'aune de l'inguérissable blessure d'enfance de Jésus et de sa relation aussi fructueuse que dangereuse avec Judas.
Anna Zeller a été tirée au sort pour devenir jurée aux assises. Une expérience aussi vertigineuse qu'inédite.
Appelée à juger un couple au casier vierge dans un procès pour empoisonnement et meurtre, la jeune femme va voir resurgir son passé. Un passé qui la transporte vingt ans plus tôt, sur une aire de jeux en Bretagne. Le jour où Anna Boulanger est devenue Anna Zeller.
Les jurés ont une semaine pour décider du destin des accusés et s'emparer de leur troublante histoire. C'est aussi le temps qu'il faudra pour que bascule la vie d'Anna.
Une première oeuvre lumineuse sur la recherche de vérité, les souvenirs et la fragilité des évidences.
«L'aura de la horde plane au-dessus du cortège. La couleur du ciel est chamboulée. Les derniers nuages foutent le camp. D'en haut tout paraît simple et fluide. Le galop est une danse. Serait-il capable de remonter si l'occasion se présentait ? Serait-il en état ? Après tout ça. Alexandre a bien connu les chevaux dans une autre vie.»Énigmatique et saisissant, le nouveau roman de Xavier de Moulins nous entraîne dans le monde des chevaux de course, devenu le refuge d'un homme abîmé par la vie. Les pur-sang l'aideront-ils à affronter ses fantômes et ses deuils pour traverser enfin sa nuit d'encre ?
À Saint George, dans l'Utah, l'été 1957 marquera les esprits à tout jamais. Pour soutenir les essais nucléaires pratiqués dans le désert voisin du Nevada, la ville organise le concours de beauté Miss Atomic. Pour Tom, treize ans, et ses deux amis, la vie prend des allures de fête. Maxine, sa soeur, s'inscrit au concours tandis que les trois garçons ne ratent aucune occasion d'assister aux explosions qui, vues de loin, présentent un spectacle grandiose et fantastique. Mais les réjouissances tournent court. Les adolescents seront confrontés aux douleurs de la vie et à la violence des adultes, dans un monde où les températures montent déjà et où la nature s'étiole et se dégrade.Ce roman décrit avec originalité et force les dangers du nucléaire et ses conséquences sanitaires dramatiques, qui ne pèsent rien face au cynisme des hommes d'État.
À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu'il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l'Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance.Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue. Son enquête le conduit jusqu'à Svenja, qui mène une tout autre vie que lui : restée en Allemagne de l'Est, elle a épousé un néo-nazi et élevé dans cette doctrine une fille nommée Sigrun.Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d'une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment comprendre qu'une adolescente, par ailleurs intelligente, puisse soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l'amour peut-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ?Cette rencontre contrariée entre un grand-père et sa petite-fille nous entraîne dans un passionnant voyage politique à travers l'histoire et les territoires allemands. Plus de vingt-cinq ans après Le liseur, Bernhard Schlink offre de nouveau un grand roman sur l'Allemagne qui sonde puissamment la place du passé dans le présent, et nous interroge sur ce qui peut unir ou séparer les êtres.
Emily Dickinson aurait pu ne jamais être pour nous qu'un nom étranger. Celui d'une femme, américaine, moins connue pour son talent littéraire que pour avoir passé la majeure partie de sa vie confinée chez elle. Puisqu'elle s'était toujours farouchement refusée à voir ses écrits publiés, rares sont ceux qui savaient, de son vivant (1830-1886), qu'Emily était aussi une formidable poète. Peu avant son décès, elle demande à sa soeur Lavinia de brûler tous ses papiers personnels. Mais lorsque cette dernière découvre dans sa chambre des centaines de poèmes renversant de beauté, griffonnés sur des morceaux d'enveloppes ou d'emballages, elle est à la fois sidérée et incapable de lui obéir. Jusqu'où la volonté des morts peut-elle changer l'existence des vivants ? Ne pas les suivre, est-ce les trahir ? Et si les mots pouvaient faire revivre les disparus - et celles et ceux qui leur survivent ? Lavinia choisit la vie. Et décide de confier ces poèmes à deux femmes autrement endeuillées, d'abord sa belle-soeur, Susan, épouse de son frère, puis Mabel, maîtresse de ce dernier, pour qu'elles l'aident à les faire publier. Une ultime complice leur prêtera main-forte : Millicent, fille de Mabel, qui grâce à sa malice se révélera la plus juste lectrice de la « dame en blanc ». Tour à tour on les suit, Lavinia, Susan, Mabel et Millicent, dans une narration où surgit par endroits le je de l'auteure se joignant à elle pour les accompagner.
Dans ce roman profond et envoûtant, Dominique Fortier prolonge la vie d'Emily Dickinson en racontant la grande aventure qui mènera ces héroïnes anonymes à faire paraître ses poèmes pour la première fois. Texte lumineux sur le deuil, l'absence, la poésie, le pouvoir des mots et l'importance de la littérature, Les ombres blanches nous fait assister à la naissance d'une oeuvre qui aurait pu ne jamais voir le jour, et à la renaissance de trois femmes. On le lit comme on observe, au printemps, le retour de la vie. Ou comme on lit la poésie d'Emily Dickinson : avec bonheur et ravissement.
?Ils sont frère et soeur. Quand l'histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans.
Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : " Papa vient de tuer maman. " Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d'un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre.
Zita aurait dû être bergère sur une estive des Pyrénées, comme ses ancêtres. Le déclin du pastoralisme, la réintroduction des ours et ses bons résultats scolaires en ont décidé autrement. Ingénieure agronome, elle enchaîne les contrats à travers le monde, expatriée de l'agro-industrie.Cinq ans après son départ, Zita rentre à Ossèse, la ferme de ses parents située dans un fond de vallée ariégeois. Elle retrouve sa cabane des hauteurs, leurs brebis et les contes bestiaux de Petite-Mère, son aïeule. Un soir, au café du village, elle percute la vie de Pierrick, un citadin. Leur histoire d'amour sera celle de la maturité, celle où Zita s'installe dans un bel appartement avec vue sur la Garonne. Mais Pierrick n'y est pas seul. Il y a aussi sa petite Inès et souvent Émilie, son ancienne compagne, gérante d'une épicerie bio. Zita se retrouve vite à l'étroit dans le costume de belle-mère qu'on veut lui tailler.Un jour d'automne, le cadavre de l'ours Anis est retrouvé sur l'estive où paissent les brebis de sa famille. Une balle est plantée entre les yeux du plantigrade. Pour Pierrick, Émilie et Inès, le braconnier n'est qu'un pitoyable assassin, un arriéré refusant le nécessaire réensauvagement. Le silence de Zita brise peu à peu l'entente cordiale des habitants des villes et des montagnes. Tiraillée entre deux mondes, elle devra faire un choix entre la proie et le prédateur. Les destins se croisent, se mêlent et se brisent dans ce vibrant roman des grands espaces, qui pose une question centrale : y a-t-il encore une place pour ceux qui parlent la langue des bêtes ?
Angleterre, 1835. Lorsque Eliza Acton reçoit la commande par son éditeur d'un livre de cuisine au lieu de la poésie qu'elle affectionne, elle refuse. Jusqu'à ce que son père en faillite soit contraint de fuir le pays. En tant que femme, Eliza a peu d'options. Elle commence à collectionner des recettes et à apprendre à cuisiner. À sa grande surprise, elle se découvre un talent - et une passion - pour les arts culinaires.
Pour l'aider, elle engage Ann Kirby, dix-sept ans, fille démunie d'un père blessé par la guerre et d'une mère qui perd son emprise sur la réalité. Sous la tutelle d'Eliza, Ann apprend la poésie, la cuisine et l'amour, tout en perçant un mystère dans le passé de sa maîtresse. À travers l'art de la cuisine, Eliza et Ann développent une amitié inhabituelle et réinventent les livres de cuisine.
Basé sur l'histoire vraie de la première auteure de cuisine moderne, Miss Eliza est un roman envoûtant sur l'amitié féminine, la lutte pour l'indépendance des femmes, la maternité, la volonté de réussir pour une femme et, bien sûr, la passion de la cuisine et les prémices d'une cuisine saine.
Ce périple, les trois jeunes gens l'ont entrepris au mépris du danger, au péril de leur vie, et malgré les supplications de leurs fiancées respectives. Ils l'ont fait pour le rayonnement de la France, le progrès de la science et aussi un peu pour passer le temps.
Il en résulte un roman d'aventure avec de l'action à l'intérieur et aussi des temps calmes et du passé simple. Ceci est une expérience de lecture immersive. Hormis deux ou trois passages inquiétants, le suspense y est supportable et l'oeuvre reste accessible au public poitrinaire. A noter la présence de nombreux adverbes.
L'éditeur ne saurait être tenu responsable des mauvaises idées que ce livre ne manquera pas d'instiller dans le cerveau vicié des nouvelles générations gavées d'écran et pourries à la moelle.
Carmen pose ses valises chez sa soeur Sofia en Écosse pour passer Noël. Mais Carmen, qui vient de perdre son poste dans un grand magasin, n'est à vrai dire d'abord pas si enchantée à cette perspective de se retrouver chez sa soeur si parfaite, avec ses enfants parfaits et sa vie aisée parfaitement ordonnée. Et, pour être franche, Sofia n'a pas très envie non plus de la voir. Mais c'est alors que Sofia attend un nouveau bébé ; et, entre leur mère qui veut à tout prix qu'elles s'entendent et un de ses clients qui a besoin d'aide pour redonner du peps à sa vieille librairie, Carmen décide de faire un effort. Elle se retrouve projetée dans les rouages de la vieille librairie de M. McCredie, au coeur des rues pittoresques de la ville historique d'Édimbourg. Il faut bien dire que, si le magasin est poussiéreux et désorganisé, il est indéniablement plein de charme. Pourra-t-elle y insuffler une nouvelle vie à temps pour les achats de Noël ? Et l'auteur célèbre et charismatique, qui s'intéresse soudainement à la librairie, ne serait-il pas un peu charmé par elle ? L'esprit de Noël nous le dira...
Amis à la scène comme à la ville, les deux artistes échangent sur leurs conceptions de la vie et les coulisses du métier dans une correspondance à la fois drôle, profonde et émouvante, avec cette complicité sincère qui les lie.Préfacé par Gaël Faye.
Samuel Sooleymon, originaire du Soudan, se voit offrir la chance de sa vie : un voyage aux États-Unis pour jouer dans un tournoi de basket-ball, l'opportunité d'être repéré par des recruteurs universitaires. Pendant la compétition, Samuel reçoit d'effroyables nouvelles de son pays : sa famille est en danger.
Accepté à Durham au poste de remplaçant et animé par une féroce volonté de réussir, l'adolescent n'a qu'un seul but : faire venir les siens aux États-Unis. Il s'entraîne sans relâche et surpasse bientôt tous ses coéquipiers. Alors que ces derniers accumulent les défaites et les blessures, Sooley fait son entrée sur le terrain.
Ainsi naît la légende. Jusqu'où pourra-t-il mener son équipe ?
Le succès lui permettra-t-il de sauver sa famille ? Saisissant et bouleversant, La Chance d'une vie dévoile un autre visage de John Grisham, assurément au sommet de son art.
Après avoir décidé d'interrompre ses études de médecine, la jeune Margherita B. devient la préceptrice de Lavina et Lucrezia, les deux jumelles d'Alessandra et Umberto Ordelaffi, au début de l'été 2018. Son expérience au sein de la sublime maison d'architecte aux parois de verre dans laquelle réside cette famille d'aristocrates, où tout le monde peut voir et être vu, s'annonce idyllique pour la jeune femme ; d'autant plus que les jumelles, liées entre elles par une étroite connivence, semblent charmantes et bien élevées.
Mais son séjour va rapidement tourner au cauchemar. Au cours d'une promenade dans le parc de la propriété, elle fait la découverte d'un petit temple romain abritant la statue d'Hécate, déesse des croisements et des carrefours. À cet instant, tout bascule pour Margherita. Les mystérieux fantômes d'un homme et d'un jeune garçon commencent à se manifester de façon régulière, persistante, les frontières s'abolissent entre le monde des vivants et le monde des morts. Le comportement des jumelles, si dociles en apparence, devient de plus en plus ambigu, l'atmosphère se tend. Les domestiques de la maison de verre et leurs contradictions, ainsi que les agissements énigmatiques des époux Ordelaffi, accroissent le trouble de Margherita.
Les présences ne cessent de se manifester, la jeune femme a l'intime conviction d'être au beau milieu d'un orchestre macabre, dont Lavinia et Lucrezia seraient les chefs d'orchestre.
Un bref roman gothique d'épouvante, qui entraîne le lecteur dans une spirale infernale et s'approprie avec modernité les codes du roman gothique tout en questionnant notre besoin de fiction, la frontière entre le bien et le mal, entre le monde sensible et le monde invisible.
Australie occidentale, 1886. Un bateau à vapeur en provenance de Londres fait son entrée à Bannin Bay. Depuis le pont, la petite Eliza Brightwell, dix ans, observe ce monde nouveau avec ses volutes de poussière rouge et ses inimaginables richesses tapies au fond de l'océan. Car c'est ici que sa famille espère faire fortune grâce à la pêche à la perle. Dix ans plus tard, son père Charles Brightwell, devenu le perlier le plus prolifique de la baie, disparaît subitement de son bateau en pleine mer. Qu'est-il devenu ? Le mystère est entier. Personne ne sait rien, personne ne semble vouloir parler. Seule Eliza s'entête à découvrir ce qui s'est passé. Et dans une ville où règnent la corruption, le racisme et le chantage, la vérité coûte bien plus cher que des perles. Eliza devra décider si elle est prête à en payer le prix.
Le premier roman de Lizzie Pook, teinté d'un exotisme fascinant, raconte avec fougue la quête de liberté d'une jeune femme guidée par l'amour filial.
Comme chaque matin, l'aube grise se lève sur l'immuable routine de la garnison. Mais cette fois, Lulu manque à l'appel. Lulu, le caporal-chef toujours fiable, toujours solide, Lulu et son sourire en coin que rien ne semblait jamais pouvoir effacer, a disparu. Aurélie, sa femme, a l'habitude des absences, du lit vide, du quotidien d'épouse de militaire. Elle fait face, mais sait que ce départ ne lui ressemble pas. Quatre hommes, quatre soldats, se lancent alors à sa recherche. Ils sont du même monde et trimballent les mêmes fantômes au bord des nuits sans sommeil. Si eux ne le retrouvent pas, personne ne le pourra.
D'une actualité brûlante, cette intrigue intensément déroulée par la plume de Jean Michelin suit l'enquête de ces frères d'armes. Histoire poignante de camaraderie, de celle qui lie les êtres sous les vestes de treillis, ce roman sans concession se penche sur ce que la guerre fait à ceux qui partent, à ceux qui reviennent. À ceux qui restent.
Attaquer la terre et le soleil narre le destin d'une poignée de colons et de soldats pris dans l'enfer oublié de la colonisation algérienne, au dix-neuvième siècle. Et en un bref roman, c'est toute l'expérience d'un écrivain qui subitement se cristallise et bouleverse, une voix hantée par Faulkner qui se donne.
Depuis plus de vingt ans, Mathieu Belezi construit une oeuvre romanesque d'une cohérence étonnante, à la phrase ciselée. La musicalité qui frappe dès les premières lignes d'Attaquer la terre et le soleil fait écho à Le Petit Roi, son premier roman publié en 1998 aux éditions Phébus. Quant à son thème, il renvoie évidemment à sa grande trilogie algérienne, publiée successivement aux éditions Albin Michel (C'était notre terre, 2008) et Flammarion (Les vieux Fous, 2011 ; Un faux pas dans la vie d'Emma Picard, 2015). Est-ce la constance de ce parcours qui explique la fulgurance de ce nouveau roman ? Écrit en quelques mois, Attaquer la terre et le soleil dit en tout cas avec une beauté tragique, à travers les voix d'une femme et d'un soldat, la folie, l'enfer, que fut cette colonisation.
La naissance de son fils Paul scelle la rencontre de Minh Tran Huy avec l'autisme. Quelles qu'en soient les causes, qui continuent d'être débattues, et quels que soient les traitements proposés, les formes graves de l'autisme se heurtent, en France, à la rareté des structures d'accueil comme à la désinvolture des engagements électoraux. Racontée en écho au parcours de Temple Grandin, autiste devenue spécialiste de zootechnie et des sciences animales, incarnation en Amérique d'une intégration flamboyante, la vie quotidienne de/avec Paul requiert l'énergie d'un combat sans fin. Récit ? Roman ? Témoignage ? Aucun genre ne saurait définir l'histoire d'un fils qui jamais ne saura la lire.
Tout en offrant une photographie - glaçante parce que sans complaisance et sans fard - de l'état de la prise en charge de l'autisme en France (grande cause nationale depuis 2012...), Minh Tran Huy réussit un livre qui va bien au-delà du témoignage. C'est en écrivain hautement structurée que la mère en détresse échafaude son récit et trouve comment raconter Paul. Un livre dont la dignité et la détermination engagent le lecteur aux côtés de l'auteure : car c'est de l'universalité de ce combat personnel qu'elle parvient à nous rendre conscients et dépositaires.
Quand la police de Moscou est arrivée, les trois soeurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Il avait le poil noir, le ventre gras, une croix dorée autour du cou. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, la nuit, le jour. Alors elles l'ont tué.
La Russie s'est déchirée à propos de ce crime, parce qu'il lui renvoie son image, celle d'une violence domestique impunie. À vingt ans, Laura Poggioli a vécu à Moscou. Elle aimait tout : la sonorité de la langue, boire et sortir, chanter du rock. Elle a rencontré Mitia, son grand amour. Parfois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c'était sa faute. « S'il te bat, c'est qu'il t'aime », dit un proverbe russe.
« Comment l'appeler ?
Je dis Anne, mais cette fausse intimité me met mal à l'aise. Je ne peux pas dire Anne, quelque chose m'en empêche, qui, au cours de la nuit, se matérialisera par l'impossibilité de rester dans sa chambre. Alors je dis Anne Frank, comme on évoque l'ancienne élève brillante d'un collège fantomatique. Deux syllabes.
Anne Frank, une histoire que « tout le monde connaît » tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Car « tout le monde connaît » ne dit pas que « tout le monde sait », mais qu'on est pressé de passer à autre chose, de le ranger au Musée, ce petit fantôme.
La Maison Anne Frank est un appartement vide. C'est l'absence de ses habitants devant laquelle les visiteurs défilent. C'est le vide qui transforme cet appartement, l'Annexe, en musée. Mais le vide n'existe pas. Il est peuplé de reflets qui témoignent de l'abîme, celui de la disparition d'Anne Frank.
Toute la nuit, j'irai d'une pièce à l'autre, comme si une urgence se tenait tapie encore, à retrouver. »
1887. La peintre noire américaine Lafanu Brown est prise pour cible lors d'une émeute dans les rues de Rome. Sauvée in extremis par un anarchiste, elle commence à tisser des liens avec ce dernier qui la demande bientôt en mariage. En préambule à sa réponse, Lafanu décide de lui raconter sa vie. Celle d'une jeune fille née aux États-Unis de père Haïtien et de mère indienne. Encore enfant, elle devient la protégée d'une femme fortunée qui entend faire d'elle une icône du mouvement abolitionniste alors que frémissent les tensions qui conduiront à la guerre de Sécession. Mais pour Lafanu, du village dans lequel elle grandit aux rues de Rome en passant par les ports négriers ou les salons de l'aristocratie londonienne, une seule quête importe. Celle que ses pinceaux tentent d'imprimer sur la toile, celle des couleurs qui diront avec justesse son identité et lui permettront de gagner son indépendance.
Dans cette fresque foisonnante, la romancière italo-somalienne Igiaba Scego nous livre le portrait d'une artiste affirmant sa liberté dans la tourmente de l'Histoire. Tissant habilement les liens entre passé et présent, La Ligne de couleur raconte les combats des femmes pour l'indépendance, la création et la liberté.
Finaliste Goncourt des LycéensChoix Goncourt de l'Orient 2022 Sélectionné pour le Prix Goncourt « Il fallait la raconter, cette spirale. La spirale de ceux qui tournent en rond entre le virtuel et la réalité. Qui perdent pied à mesure que s'estompe la frontière entre les écrans et les choses, les mirages et le réel, le monde et les réseaux. Le cercle vicieux d'une génération qui se connecte à tout, excepté à la vie. » N.D. Alors que Julien s'enlise dans son petit quotidien, il découvre en ligne un monde « miroir » d'une précision diabolique où tout est possible : une seconde chance pour devenir ce qu'il aurait rêvé être... Bienvenue dans l'Antimonde. Si vous n'avez rien compris au métavers, ce roman est pour vous. Le Point
A Thiaroye, un quartier proche de Dakar, trois amis passent le bac. Issa a toujours l'air de savoir où il va quand il marche. Il a passé les épreuves avec un Bic marabouté, un Bic qui donne la confiance. Il aime les ragots de quartier et sa machine à coudre. Il sera styliste, c'est sûr.
Neurone a le cerveau bien huilé, c'est une bête à concours. Il déteste les costumes-cravates, ceux qui font la sieste dans les hémicycles les mains croisées sur leurs ventres bien remplis. Lui, il n'aime que Tibilé.
Tibilé, on l'appelle Tibi la Toubab, Tibi la Blanche ou Tibi la Française, car tout le monde sait qu'elle va partir en France. Elle est la plus intelligente de mes enfants, répète son père.
Dans une semaine, les résultats du bac vont les percuter. La vie court trop vite, il faut la croquer.
France, milieu du XIXe siècle. Voici l'étonnante histoire d'Augustin Mouchot, fils de serrurier de Semur-en-Auxois, obscur professeur de mathématiques, devenu inventeur de l'énergie solaire grâce à la découverte d'un vieux livre dans sa bibliothèque. La machine qu'il construit et surnomme Octave séduit Napoléon III et recueille l'assentiment des autorités et de la presse. Elle est exhibée avec succès à l'Exposition universelle de Paris en 1878. Mais l'avènement de l'ère du charbon ruine ses projets que l'on juge trop coûteux. Après moult péripéties, dans un ultime élan, Mouchot tente de faire revivre le feu de sa découverte sous le soleil d'Algérie. Trahi par un collaborateur qui lui vole son brevet, il finit dans la misère, précurseur sans le savoir d'une énergie du futur.