L'art de Kiki Smith (né en 1954) interroge ce que signifie être humain. Ses sculptures sont souvent des figures féminines incarnant la sexualité, les traumatismes et l'abjection. Cette monographie contient un essai de Margot Norton qui examine la fascination de l'artiste pour le corps humain et sa capacité à témoigner sa vulnérabilité émotionnelle.
L'artiste américaine Kiki Smith a relevé le défi de la collection «Grande Blanche illustrée», espace où les artistes ont carte blanche pour se confronter aux plus grands auteurs de la littérature. Née en 1954, Kiki Smith est une figure atypique de l'art contemporain américain. Connue depuis les années 1980 pour son travail multidisciplinaire et pour la grande variété de médiums utilisés, elle explore avec audace et sensibilité le thème du corps fragile et intime, de la sexualité féminine et de notre rapport à la mort ou à la beauté. Depuis les années 2000, l'artiste se projette dans le monde du vivant, du végétal. «Soyons attentifs à la nature» : c'est ce que Kiki Smith exprime dans ses oeuvres les plus récentes. Pour son entrée dans la collection, Kiki Smith a choisi L'amour, la poésie de Paul Éluard. Paru en 1929, après un dernier hiver passé au sanatorium avec sa femme Gala qui devait le quitter, peu après, pour Salvador Dali, ce «livre sans fin», retrace l'aventure d'un homme désespéré et déchiré entre l'amour et la poésie, entre le réel et l'imaginaire, d'un homme à qui la poésie redonne, avec l'amour, le goût et la passion de la vie. Les interventions de Kiki Smith ponctuent ces poèmes dans un univers où corps, nature et cosmos rencontrent l'esprit du surréalisme. Kiki Smith, artiste mondialement reconnue, exposée dans les plus grands musées. En 2019, la Monnaie de Paris lui a consacré une exposition qui a obtenu un large succès de public et de critique. Elle était l'invitée de l'agenda Pléiade 2024. Titre publié à l'occasion du centenaire de la parution du premier Manifeste du Surréalisme d'André Breton.
Se concentrant sur les vêtements de tous les jours des femmes américaines ordinaires - un sujet négligé dans la plupart des histoires de la mode - Real Clothes, Real Lives met en lumière plus de 300 vêtements et accessoires de la collection de vêtements historiques du Smith College. Cette enquête unique rend hommage à d'innombrables vies, retraçant à travers le prisme vestimentaire l'évolution du rôle des femmes au fil des décennies. Chaque pièce contient des anecdotes sur la femme qui l'a portée, celle qui l'a fabriquée ou achetée, ainsi que son contexte social. Qu'ils soient faits maison ou prêts-à-porter, la plupart des vêtements sont modestes et bon marché. Parmi les nombreux exemples extraordinaires figurent un uniforme rare de la Première Guerre mondiale porté par une Américaine travaillant derrière les lignes ennemies et un costume de danseuse go-go des années 1970. Des photographies exceptionnelles et de riches visuels d'archives accompagnent les textes, qui offrent une richesse d'analyses historiques et sociales sur un aspect de la mode et du féminisme rarement pris en compte.
