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Philippe Chancel
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En août 1982, le jeune Philippe Chancel est envoyé par le magazine VSD en Roumanie sous couvert d'un voyage de loisir.
Le pays prépare la fête nationale du 23 août que le régime de Ceausescu célèbre en grande pompe. L'ensemble de ces images constituent une capsule temporelle, et restitue une ambiance crépusculaire dans laquelle la population s'applique à survivre au quotidien tout en présentant la fin de l'absurde régime. On retrouve cette même ambiance dans les romans du grand écrivain roumain Mircea Cartarescu qui signe la préface de cet ouvrage. -
Rebels : une jeunesse de France
Philippe Chancel
- The Jokers Publishing
- 30 Novembre 2022
- 9782957033553
Début des années 80, Paris, extérieurs nuit, intérieurs jour. Le quadrilatère Nation, République, Grands boulevards, Gare de l'Est, marque leur territoire. Comme eux j'ai tout juste 20 ans. Blacks, blancs, beurs, belles gueules et mines fracassées se font face. L'histoire c'est celle des embrouilles, sur fond de sexe, de drogue, de Rockab' et de glamour ; où l'on croise les Stray Cats jusqu'à plus d'heure aux soirées « Grands Boulevards » d'Albert. Je m'immerge à fond dans cet univers de fiction et pourtant tellement vrai, accepté, rejeté, ou pris entre deux feux. Je suis leur photographe, ils en jouent. Je les suis, pendant des mois de traversées nocturnes et de dérives rebelles. Au firmament d'une jeunesse de France que l'on brûle à toute blinde. Et sous mes yeux se consume l'espérance enfouie d'un seul, ne serait-ce qu'un seul, possible lendemain. Philippe Chancel
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Depuis ses débuts, Philippe Chancel photographie les sociétés autoritaires. En
1981, il est le premier à se rendre en Pologne où a lieu l'état de siège
proclamé par le général Jaruzelski. S'ensuit une longue série de reportages
jusqu'à cette année 2005 où il obtient un visa de près d'un mois pour la Corée
du Nord. Ce reportage donnera lieu à une publication chez Thames & Hudson sous
le titre « DPRK ». En 2008, il se rend aux Emirats Arabes Unis. Dans ce
gigantesque chantier à ciel ouvert, il découvre des point communs avec les
dictatures communistes : utopie, culte de la personnalité donnant lieu à une
iconographie envahissante, concentration du pouvoir, contrôle sur les individus
et surtout déni de l'humain. Philippe Chancel s'intéresse à la manière dont ces
sociétés mettent en scène leur pouvoir. Aux Emirats Arabes Unis, la course à la
démesure n'en finit jamais. Dans cette société façonnée par l'idéologie du
capitalisme, luxe et divertissement remplacent l'ordre et l'austérité
socialistes : les monuments sont toujours plus hauts, plus clinquants, la
consommation, et son lot de placards publicitaires, est omniprésente et les
loisirs frisent l'absurde quand il s'agit de skier en plein désert. Là-bas,
rien n'est trop beau ni trop grand pour se construire une identité, quitte à
sacrifier des centaines d'ouvriers immigrés. Les photographies de Philippe
Chancel cherchent à briser ce miroir aux alouettes contemporain. L'esthétique
documentaire, les cadrages frontaux et distanciés, l'absence de tout affect
pointent précisément le lieu où la propagande des idéologies agit, c'est-à-dire
dans les apparences et les faux-semblants. Avec un texte de Quentin Bajac, chef
du cabinet de la photographie au Musée national d'art moderne, Centre Pompidou.
Ce travail, présenté à la Biennale de Venise en 2009, sera présenté dans le
cadre de l'exposition Dreamlands au Centre Pompidou (5 mai - 11 août 2010), à
la galerie Bleu du ciel à Lyon (11 mai - 15 juillet 2010), et la galerie
Philippe Chaume à Paris (25 mai - 15 juillet 2010).
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Datazone est le nom qui désigne un espace imaginé, ponctué de villes immenses ou de déserts, reliés les uns aux autres par la promesse d'un destin compromis. Cette galaxie terrestre est la nôtre. C'est là que Philippe Chancel se rend, reporter sans journal, informant son imaginaire, recueillant des vues vertigineuses du futur.
Durant quinze ans, il a exploré des sites sensibles pour ausculter le monde et observer les symptômes les plus alarmants de son déclin. De la Chine aux États-Unis, en passant par l'Afrique et l'Europe, il dénonce des réalités souvent contradictoires de notre époque - cynisme des pouvoirs, saccages écologiques, fléaux naturels, spectacularisation du capitalisme, contrôle des individus, aveuglement religieux et ethnique, conflit de territoires. Faire oeuvre de telle manière ne correspond à aucun genre identifié dans les pratiques photographiques.
Philippe Chancel nous offre ainsi une exploration sans précédent et une critique constructive du monde dans lequel nous vivons.
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Workers emirates
Philippe Chancel
- Bernard Chauveau
- Couleurs Contemporaines
- 10 Octobre 2011
- 9782915837896
Avec Workers, Philippe Chancel vient révéler l'existence de ces milliers d'ouvriers qui travaillent sans relâche à l'édification des métropoles de l'hyper-capitalisme aux Emirats arabes unis.
Dubaï, Abu-Dhabi sont devenues en peu de temps les cités de la surenchère, du commerce et du luxe : plages, musées somptueux, galeries marchandes... un univers artificiel où l'irréel devient plus réel que le réel.
Ce rêve possède un envers du décor où une armada de travailleurs indiens, philippins, chinois...triment sans interruption, traversant furtivement cette scène de façon invisible, sans consistance et sans histoires aussi. Un esclavage moderne dont les actualités ne parlent pas.
Philippe Chancel pointe cette situation et nous offre la vision d'hommes saisis dans leur activité : sous le soleil, enturbannés de pièces de tissus, portant casquettes ou fichus afin de se protéger de la chaleur et de la poussière. Ces travailleurs n'ont aucun autre choix, cherchant les salaires là où ils se trouvent, acceptant, en victimes consentantes, les conditions d'un travail asservissant.
La magie de Philippe Chancel fait qu'on hésite, on ne sait pas qui sont ces hommes exactement : leurs tenues laissent un instant supposer que ces workers sont tout autant de possibles émeutiers prêts à renverser un ordre finalement précaire que de simples ouvriers...
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Depuis le début de sa carrière, Jean-Pierre Raynaud entend créer « un projet qui résiste aux modes et au temps ». Résister au temps grâce à l'art, tel est son projet artistique.
La nouvelle série, Cible, est chez l'artiste en écho avec son célèbre Pot, les Stèlesde carrelage blanc en céramique, ou encore les Sens Interdits... Elles correspondent à une nouvelle étape de l'oeuvre de Raynaud, et sont associées à un nouveau lieu : Campagne Première. Car, Raynaud est également un bâtisseur, dont les constructions parcourent l'oeuvre : La Maison, détruite en 1996, Le Mastaba, devenu lieu de culture à la Garenne Colombe, ou encore La Maison jardin/atelier de Barbizon. Chacune de ces entités, oscillant entre la maison privée et le musée, lieu de monstration, sont inscrites dans l'oeuvre de Raynaud, comme autant d'évènements, d'expositions personnelles dont il est le commissaire. Évènements, qui font l'objet de livres.
Chacune des publications, ont été théorisées par un historien de l'art, ici, Laurent Lebon, directeur du Musée Picasso. Les oeuvres dans leur environnement ont été photographiées par Philippe Chancel, sous l'oeil vigilant, expert, de l'artiste lui-même. Il en résulte un ouvrage d'une forte plasticité, où seule la lumière, les blancs - espaces mentaux - semblent révéler les oeuvres en parfaite osmose avec leur environnement, leur complétude.
Enfin, ce livre devrait révéler au lecteur, la persistance d'un créateur à vivre son oeuvre différemment, hors des circuits communément admis, afin de mieux questionner le rôle que s'est assigné l'art dans notre société, mis à mal depuis le tournant du siècle.
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- This book contains cracks through which we catch glimpses of scenes and details that give the impression that North Koreans have a gift for inventing moments of happiness in spite of everythingFashioned as we are by Western values, we take pleasure in observing, ironically and delightedly, the simulacra of Korean happiness. But who are we to judge their happiness? The great strength of this album is that it sows doubt in our mind. These couples, these families, these men and women presented in the intimacy of their private life are surely very like us. The expressions on their faces make us think of our own questionings about what we want to do with our lives. This book contains cracks through which we catch glimpses of scenes and details that give the impression that North Koreans have a gift for inventing moments of happiness in spite of everything. Scenes from everyday life, shared moments, a break in the protocol: it is these scenes and these smiles that make us doubt. The happiness is not actual joy but it is the sign of it. Signs, like those which all the people in the book convey to the photographer, are a link with the spectator. Text in English and French.
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Arirang, Corée du nord ; le plus grand spectacle du monde
Philippe Chancel
- Favre
- 2 Octobre 2008
- 9782828910150
Arirang est le titre d'une chanson populaire coréenne qui a donné son nom au plus gigantesque spectacle vivant que le monde ait sans doute connu. Pour la première fois, Philippe Chancel révèle l'intégralité de ce spectacle organisé depuis 2002 dans le stade du ler Mai qui compte 150 000 places à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord. A l'issue de plusieurs mois de répétitions, jusqu'à 100 000 participants - enfants transformés en pixels vivants dans les gradins, et gymnastes sur la pelouse - exécutent des scènes chorégraphiques impressionnantes au son des chants révolutionnaires, qui reconstituent par des tableaux successifs l'histoire de la Corée, de ses origines à l'occupation japonais, jusqu'à la réunification souhaitée. Le photographe se concentre sur ce seul sujet, comme symbole et métaphore de l'ensemble du système nord-coréen et adopte le point de vue exceptionnel de l'autorité en se plaçant en lieu et place du " cher leader " Kim Jong Il. Philippe Chancel rend compte, dans la stricte lignée de l'esthétique documentaire et une logique d'inventaire, de l'emphase de ces célébrations.