Ali, un soldat de l'armée syrienne de 19 ans, gît à quelques pas d'un arbre. Il a une vision, celle d'un enterrement. S'agit-il du sien ? Tandis qu'il reprend ses esprits, Ali se souvient : c'étaient les funérailles de son frère. Il y a un an peut-être.
Ali comprend alors qu'il a dû être blessé par une bombe et tente de localiser la douleur, d'identifier la blessure. Son désir le plus cher est de s'envoler jusqu'à l'une des branches de l'arbre. Les arbres ont toujours été son refuge, sa maison. Ils n'ont pas de secret pour lui. Là-haut, il serait également à l'abri des animaux sauvages après le coucher du soleil.
Tout en essayant péniblement de s'en rapprocher, Ali se remémore différents épisodes de sa vie, de sa naissance auréolée de mystère à la gardienne presque centenaire du sanctuaire de son village qui l'initie à leur foi ancestrale, jusqu'à son arrivée au poste de contrôle de l'armée où il est enrôlé de force.
Enfant silencieux et contemplatif, inadapté à l'école, Ali est d'une rare force et agilité. Sa sensibilité ainsi que son amour et sa profonde compréhension de la nature lui confèrent une aura presque mystique. Son chemin semblait tout tracé, menant ultimement au sanctuaire et aux arbres qui l'ont vu naître. Mais la guerre en a décidé autrement...
Dans La Demeure du vent, Samar Yazbek explore avec force et poésie la puissance de la nature, et la vanité des hommes. Elle révèle la richesse de la foi alaouite et sa relation aux éléments. Au coeur du roman, un appel universel au retour à la terre au sens le plus primitif.
Un grand texte sur la beauté et l'âpreté de la vie. Traduit de l'arabe (Syrie) par Khaled Osman et Ola Mehanna
Rima aime les livres, surtout Le Petit Prince et Alice au pays des merveilles, le dessin et... marcher. La jeune fille, qui ne parle pas, souffre d'une étrangeté : ses jambes fonctionnent indépendamment de sa volonté, dès qu'elle se met à marcher elle ne peut plus s'arrêter. Un jour d'août 2013, alors qu'elle traverse Damas en bus, un soldat ouvre le feu à un check-point. Sa mère succombe sous les balles et Rima, blessée, est emmenée dans un hôpital pénitencier avant que son frère ne la conduise dans la zone assiégée de la Ghouta. Et c'est là, dans cet enfer sur terre, qu'elle écrit son histoire.
À travers la déambulation poétique de cette adolescente singulière dans l'horreur de la guerre, Samar Yazbek dénonce la souffrance du peuple syrien.
Dix-neuf femmes, dix-neuf vies - et une seule cause : la liberté. À chacune de raconter « sa » révolution et « sa » guerre. D'école en hôpital, de manifestation en reportage, c'est le moment pour ces femmes de prendre la parole. Mais qui pour les entendre ? Elles sont prises dans un étau qui, de massacres en tortures, se referme sur elles. La révolte elle-même se dérobe sous leurs pieds. Bientôt, l'horreur... Bientôt, l'exil... Dix-neuf voix pour raconter leurs histoires, leur Histoire. Dix-neuf voix pour mémoire.
Figure de l'opposition au régime de Bachar al-Assad, Samar Yazbek a dû quitter son pays tant aimé en juin 2011. Depuis son exil, elle ressent l'urgence de témoigner. Au mépris du danger, elle est retournée trois fois dans son pays, clandestinement, où elle a connu de l'intérieur l'horreur de la guerre civile, aux côtés des activistes. Des premières manifestations pacifiques pour la démocratie jusqu'à l'émergence de l'État islamique, elle décrit le quotidien des combattants, des enfants, des hommes et des femmes ordinaire qui luttent pour survivre à l'une des plus grandes tragédies du XXIe siècle.
Un des grands récits de guerre de notre époque, incarné, personnel, vécu. Pierre Haski, L'Obs Samar Yazbek souffre mille morts pour son pays et sa peine est contagieuse. Un livre capital. Charles Jaigu, Le Figaro.
Le magnifique sanglot d'une Syrienne qui prend la plume comme d'autres les armes. Bouleversant. Clara Dupont-Monod, Le Parisien magazine.
« 19 femmes est le fruit d'une série d'entretiens que j'ai menés avec des Syriennes dans leurs pays d'asile, ainsi qu'à l'intérieur du territoire syrien. À chacune j'ai demandé de me raconter "leur" révolution et "leur" guerre. Toutes m'ont décrit le terrible calvaire qu'elles ont vécu.
Je suis hantée par le devoir de constituer une mémoire des événements qui contrerait le récit qui s'emploie à justifier les crimes commis, une mémoire qui, s'appuyant sur des faits incontestables, apporterait la preuve de la justesse de notre cause. Ce livre est ma façon de résister. » SAMAR YAZBEK.
Avec ce document unique, capital, sur le rôle des femmes dans la révolution, Samar Yazbek rend leur voix aux Syriennes, la voix de la résistance, la voix de l'espoir.
Feux croisés est le récit précis, personnel et engagé des cinq premiers mois du soulèvement populaire né à la mi-mars 2011en Syrie par l'un des auteurs les plus en vue de Damas.
Damas. Place Al-Marjey. Avril 2011. Samar Yazbek est aux côtés d'un homme venu demander la libération de son épouse. Il n'a que le temps de confier à l'auteur son petit garçon de quatre ans avant d'être roué de coups et embarqué avec son autre fils de dix ans dans un véhicule par les hommes du président Al-Assad.
Feux croisés est le journal à vif du soulèvement populaire syrien né à la mi-mars 2011.
La journaliste et romancière Samar Yazbek est l'une des porte-parole les plus célèbres de la révolution. Semaine après semaine, elle relate minutieusement les événements des cinq premiers mois de l'insurrection. Jour après jour, elle décrit méthodiquement les horreurs de la répression du régime de Bachar Al- Assad. Plusieurs fois arrêtée, les autorités l'obligeront à visiter les prisons où sont enfermés les insurgés.
Son point de vue est multiple.
Femme, elle est exposée à la fureur des conservateurs religieux, eux aussi pourtant opposants, comme à celle des hommes du parti. Alaouite, comme d'ailleurs la famille Al-Assad, elle est considérée avec méfiance par la masse sunnite. Intellectuelle révoltée contre le régime Assad, elle a « trahi » aux yeux des siens.
Presents the journalist's account of the Syrian uprising, describing her role in an opposition group, encounters with authorities, life with her daughter underground, observations of early demonstrations, and escape to Europe.