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Musees Strasbourg
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La constellation Gustave Doré
Philippe Kaenel, Franck Knoery
- Musees Strasbourg
- Beaux Arts
- 23 Mai 2024
- 9782351252185
Une exploration de l'oeuvre de ce graveur, à l'occasion de l'exposition qui lui est consacrée à Strasbourg en 2024. Ce catalogue offre une immersion dans son parcours artistique, depuis ses débuts dans la presse parisienne jusqu'à ses projets d'illustration plus ambitieux dans divers registres : le fantastique, le merveilleux, l'épique, le divin, entre autres.
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Kamasutra des grenouilles ; bestiaire érotique
Tomi Ungerer
- Musees Strasbourg
- Le Cabinet De L'amateur
- 23 Avril 2015
- 9782351251195
(Texte provisoire)
ISBN 9782351251195
Le Cabinet de l'amateur. Kamasutra des grenouilles. Bestiaire érotique de Tomi Ungerer
Kamasutra des grenouilles. Bestiaire érotique de Tomi Ungerer
Si une part de l'ouvre érotique de Tomi Ungerer est bien connue du grand public - on pense au Fornicon, à l'Erotoscope, à Totempole, ou encore aux dessins sur le vif des prostituées de Hambourg - celle-ci est souvent marquée par une volonté de dénoncer la mécanisation des corps ou les rapports de force sociaux. Ce Kamasutra des grenouilles est l'occasion de faire connaître en France un érotisme plus léger et rabelaisien, s'éloignant de l'érotisme noir et interprétant joyeusement les positions du Kamasutra indien.
Impertinent, ironique et drôle, ce bestiaire érotique sait amuser et émoustiller avec grivoiserie et gaité.
Auteurs : Tomi Ungerer, Thérèse Willer, conservateur du musée des Arts décoratifs -
Enfantillages - L'Alsace et les prémices de l'illustration jeunesse, XIXe-XXe siècles
Christine Esch, Florian Siffer
- Musees Strasbourg
- 21 Novembre 2024
- 9782351252260
En France et en Alsace, c'est le 19e siècle qui invente la littérature, la presse et le livre de jeunesse au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Ce catalogue d'exposition propose un retour aux sources du " livre jeunesse ", avec des histoires et des images qui ont marqué des générations de jeunes lecteurs et lectrices.
Le 19e siècle en France, dans un contexte d'alphabétisation et de mise en place d'une véritable politique scolaire à l'échelle du pays, voit se développer la littérature, la presse et le livre à destination de la jeunesse. Les progrès de l'imprimerie et notamment l'invention de la lithographie permettent un accroissement de la diffusion d'images à caractère didactique mais aussi de loisir, entraînant un essor du livre scolaire et bientôt du " livre de prix ", de distraction et de récréation. L'illustration entre de façon massive dans le livre et la presse. Un réseau de professionnels de la chaîne du livre se développe, en France et plus particulièrement en Alsace : éditeurs, imprimeurs, illustrateurs et illustratrices, lithographes et graveurs s'intéressent et se consacrent à des projets destinés à la jeunesse. Le genre de " l'album ", qui nous est aujourd'hui très familier, se développe de façon spectaculaire, venant inverser la primauté du texte sur l'image. Ces publications très illustrées deviennent un objet de récompense, offerte lors des fêtes de fin d'année ou pour reconnaître de bons résultats scolaires. Avec les premiers pop-ups, les recueils de contes et légendes, les premières séries et les collections comme par exemple la " Bibliothèque rose illustrée " chez Hachette, l'exposition et son catalogue proposent un retour aux sources de la littérature jeunesse en balayant le 19e et le 20e siècle, jusqu'aux années 1970 avec la création de l'atelier d'illustration de l'École des arts décoratifs (actuelle HEAR) à Strasbourg par Claude Lapointe, qui marque l'émergence d'une nouvelle génération d'illustrateurs et d'illustratrices. Avec des articles des deux commissaires de l'exposition, Florian Siffer et Christine Esch, ainsi que de Jean-Yves Mollier, historien de l'édition, du livre et de la lecture, cette publication proposera donc de réviser ses classiques, des fables de La Fontaine aux oeuvres de la comtesse de Ségur, des contes de Charles Perrault aux histoires de Jules Vernes, de l'imagerie d'Épinal à celle de Wissembourg, de Gustave Doré à Pierre Probst et Tomi Ungerer, sans parler des artistes moins renommé·es. -
Club tout colle si bien avec ju·do - Textes/poèmes par Julie Doucet
Julie Doucet
- Musees Strasbourg
- Beaux Arts
- 6 Juin 2024
- 9782351252215
L'artiste québécoise Julie Doucet est invitée par le musée Tomi Ungerer - Centre international de l'Illustration en 2024. À cette occasion, elle propose un travail personnel et inédit, un petit " livre d'artiste ", entre le collage et la poésie, pour découvrir une autre facette de cette bédéiste culte, Grand Prix du Festival d'Angoulême en 2022.
L'artiste québécoise Julie Doucet compte parmi les auteurs et autrices les plus important·es et les plus influent·es de la bande dessinée alternative au Canada, aux États-Unis, en France et en Allemagne depuis les années 1990. En 2022, elle a reçu le Grand Prix du Festival d'Angoulême pour l'ensemble de son oeuvre. Cette autrice culte a créé une oeuvre foisonnante qui, outre le dessin, s'étend aussi à la gravure, au collage, à la vidéo et à la poésie.
Au coeur de cette oeuvre se trouve un profond désir de rupture avec les contraintes sociales et artistiques formelles. Dans les années 1990, à travers sa série de bandes dessinées autofictionnelles Dirty Plotte, Julie Doucet apporte à la scène alternative de la bande dessinée une vision subjective et radicale de la condition féminine. Sa représentation des menstruations, de la masturbation, de la santé mentale, mais aussi les expériences de concurrence et de réussite dans un domaine dominé par les hommes, ouvrent pour toute une génération de dessinatrices la possibilité d'une écriture située. Elle préfigure ainsi l'autofiction comme méthode d'empowerment, de prise de pouvoir sur sa propre vie. Dans les années 2000, Julie Doucet abandonne la bande dessinée pour passer à d'autres formes d'art. Elle développe alors une pratique plastique dans laquelle il s'agit toujours de réinventer le rapport entre l'image et l'écriture. Ses illustrations et collages sont des images de matière, ses films sont des études sur la ligne, ses photocomics sont des images à lire à voix haute.
En terme de fabrication et d'édition, sa pratique va du fanzine underground, en passant par ses publications dans les toutes premières maisons d'édition de BD, jusqu'à une pratique expérimentale sur la forme matérielle du livre, à laquelle elle est revenue ces dernières années. À l'occasion de l'exposition qui lui est dédiée au musée Tomi Ungerer, elle proposera un travail inédit, personnel, à mi-chemin entre le collage et la poésie : un petit " livre d'artiste " qui permettra de découvrir une autre facette de cette grande figure de la bande dessinée. -
En complément du catalogue de l'exposition "Enfantillages", les éditions des musées de Strasbourg proposent ces gravures de Théophile Schuler dans lesquelles se cachent les 26 lettres de l'alphabet.
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Un étrange et merveilleux petit livre d'art
Collectif
- Musees Strasbourg
- Beaux Arts
- 22 Février 2024
- 9782351252192
En 1538 paraît à Strasbourg le
Fremdes und wunderbares Kunstbüchlein ou
Étrange et merveilleux petit livre d'art. Considéré comme l'un des principaux vecteurs de la Renaissance, il frappe par sa virtuosité et sa modernité : entre féérie et heroic fantasy, ce fac simile est autant une invitation au coloriage " chevaliers et princesses " qu'un voyage dans l'histoire des formes.
Heinrich Vogtherr l'Ancien est un artiste de la première moitié du xvie siècle qui a contribué par ses gravures, ses écrits polémiques et ses cantiques à la propagande en faveur de la Réforme, principalement à Augsbourg, puis à Strasbourg. Il est aussi l'un des premiers vulgarisateurs des formes de la Renaissance en Allemagne, à travers un livre de modèles, le Kunstbuchlein, conçu avec son fils Vogtherr le Jeune, paru en 1538 à Strasbourg. Réédité de nombreuses fois jusqu'à la fin du siècle, c'est un livre de modèles (têtes, pieds, mains, armes, colonnettes, etc...) brassant tous les styles, gothique, antique, mais aussi italien et néerlandais de l'époque, qui a inspiré de nombreux artisans dans différents domaines. Il frappe aujourd'hui par la virtuosité et la modernité de son style : entre féérie et heroic fantasy, caricature et grotesque, le fac simile que nous en proposons est aussi bien une invitation au coloriage (chevaliers et princesses) qu'un voyage dans l'histoire des formes -
Tomi Ungerer, né à Strasbourg en 1931 et décédé à Cork (Irlande) en 2019, a mené une carrière internationale dans le domaine de l'affiche, du livre de jeunesse et du dessin satirique. Caractérisé par une oeuvre protéiforme et un style très personnel, l'artiste participe à plein titre à cette famille d'artistes qui perpétuent la tradition du dessin et de l'illustration dans la lignée de Gustave Doré, Honoré Daumier ou Wilhelm Busch.
L'ouvrage, premier opus des publications sur la collection du musée, qui connaît en 2022 sa 3e réédition actualisée et augmentée, s'attache à présenter les pièces majeures de Tomi Ungerer. Un choix iconographique riche illustre les principaux genres abordés par l'artiste dans son abondante oeuvre graphique : dessins de livres pour enfants (Le Géant de Zeralda, Allumette, Les Trois Brigands.), affiches publicitaires (pour des magazines, tels The New York Times ou Village Voice, des publicistes, des manifestations culturelles [Fête de la Musique, Festival de Montreux]), dessins d'observation, dessins satiriques (satires sociale et politique) et érotiques.
Trois essais de Thérèse Willer éclairent la présentation des oeuvres :
- évoquant le contexte dans lequel s'inscrit cette oeuvre, avec l'implication de Tomi Ungerer dans les recherches graphiques européennes et anglo-saxonnes du XXe siècle, aux côtés d'André François, Jean-Jacques Sempé, Roland Topor, ou encore Ronald Searle, Saul Steinberg ou Maurice Sendak - proposant une analyse détaillée des thématiques jalonnant ses années de création : le couple, la société, la mécanisation, les relations franco-allemandes, le temps, la mort, la guerre, l'injustice et l'intolérance, la nature - détaillant l'histoire et le contenu de la bibliothèque privée de l'artiste constituée de 1270 références d'ouvrages et donnée aux Musées de Strasbourg en 2000. -
Max Klinger ; le théâtre de l'étrange ; les suites gravées 1879-1915
Marie-jeanne Geyer
- Musees Strasbourg
- 24 Mai 2012
- 9782351250976
Max Klinger (1857-1920) est l'un des artistes allemands les plus fascinants de son temps. Peintre et sculpteur, c'est surtout son oeuvre gravé qui marque un tournant définitif aussi bien dans l'histoire technique du médium que dans ses thèmes et son autonomie. Il exécuta de 1878 à 1915 quatorze cycles à l'eau-forte, qui sont ses oeuvres les plus remarquables : le plus célèbre reste Paraphrase über den Fund eines Handschuhs (" Paraphrase sur la découverte d'un gant ", 1880), dont huit dessins furent exposés dès 1878 à Berlin et lui apportèrent une reconnaissance immédiate. Une belle femme y fait choir un gant dans une patinoire : Max Klinger illustre en dix planches les rêveries et fantasmes de l'homme qui l'a ramassé.
Sa technique de la gravure ainsi qu'un goût de la satire révèlent maintes affinités avec Goya : dans un univers à la fois cocasse et mystérieux, il explore la dualité entre le monde de la mythologie classique et sa sensibilité aux drames contemporains ; suicides, meurtres, adultères sont chez lui des thèmes récurrents. Un trait incisif et sûr, un sens vigoureux de la plastique mêlé d'un réalisme archaïsant confèrent une grande puissance à ses images. Ses étonnants cycles à l'eau-forte tirent leur force d'expression de la gravure qui constitue, selon lui, un véritable moyen d'expression moderne et l'authentique organe de l'imagination. Ils influencèrent en leur temps Käthe Kollwitz, Edvard Munch ou Alfred Kubin. La dimension onirique et le fort pouvoir évocateur d'un imaginaire provoquant des rencontres improbables entre rêve et réalité intéressèrent plus tard les surréalistes (leur influence sur les collages de Max Ernst est manifeste), Klee ou De Chirico qui consacra un texte à l'artiste.
Lecteur convaincu des théories darwiniennes, Max Klinger ne cesse de donner à voir la part animale de l'homme, avec ce qu'elle comporte de brutal et de sexuel. Contemporain de Freud, on trouve dans ses images singulières de puissants échos aux idées de pulsions et d'inconscient.
Grand amateur de musique - il dédie plusieurs de ses oeuvres à Brahms et Beethoven - Klinger donna à ses séries le titre générique d'" Opus " suivi d'un numéro, en référence aux compositions musicales. Le catalogue reproduit pour la première fois en français l'intégralité des " opera ", dont une grande majorité est conservée dans les collections du cabinet d'art graphique du musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg. Il les accompagne d'un ensemble de poèmes de Richard Dehmel, proche de l'artiste, d'un texte d'un de ses héritiers artistiques, Giorgio de Chirico, ainsi que de divers essais éclairant à la fois le contexte historique et social de l'oeuvre (la société bourgeoise wilhelminienne), sa complexité stylistique et technique, sa réception allemande et française ainsi que les résurgences tardives de sa fascinante et inquiétante étrangeté.
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Mode d'emploi : Suivre les instructions de l'artiste
Philippe Bettinelli, Anna Millers
- Musees Strasbourg
- 10 Octobre 2024
- 9782351252253
Les oeuvres dites " à protocoles " peuvent être " activées " sur la base d'instructions laissées par l'artiste. Ce livre, qui accompagne l'exposition " mode d'emploi ", est unique, généré par des scripts informatiques qui proposent d'imaginer l'activation de ces oeuvres à protocoles dans l'espace même du livre.
Accompagnant l'exposition " mode d'emploi ", visible à Strasbourg à l'automne 2024, ce livre prend une forme originale. L'exposition, qui tire son titre du chef-d'oeuvre de Georges Perec, La Vie, mode d'emploi, met en lumière les oeuvres dites " à protocoles ", une forme d'art où l'oeuvre se manifeste à partir d'instructions données par l'artiste. Ces instructions peuvent être écrites, orales ou dessinées, permettant à l'oeuvre d'être matérialisée uniquement pendant le temps de son exposition. Ce modèle de création, qui s'est développé depuis les années 1960, remet en question les notions d'auteur et d'originalité.
Dirigée par les commissaires Anna Millers et Philippe Bettinelli, cette publication rassemble des textes critiques de Clémentine Hébrard et Sara Martinetti, ainsi que des entretiens exclusifs avec les commissaires, Béatrice Josse et Hans Ulrich Obrist. Chaque oeuvre présentée dans l'exposition fait l'objet d'une notice détaillée. La conception graphique, assurée par le studio E+K -; Élise Gay & Kévin Donnot, utilise des programmes informatiques pour générer chaque exemplaire du livre, rendant chaque copie unique : les graphistes ont en effet programmé une série d'instructions pour chaque oeuvre, créant des schémas abstraits permettant d'imaginer une " activation " de chaque oeuvre, différente pour chacun des 800 exemplaires imprimés. Chaque copie du livre devient donc une activation du protocole du livre, offrant 800 variations uniques de schémas pour les 50 oeuvres présentées. -
Double jeu ; dessin-collages de Tomi Ungerer
Tomi Ungerer
- Musees Strasbourg
- Le Cabinet De L'amateur
- 18 Février 2021
- 9782351251836
Après le Kamasutra des grenouilles et Roulez les mécaniques, la collection du Cabinet de l'amateur propose à nouveau une rencontre avec l'univers décalé et ironique de Tomi Ungerer. On s'initie à l'art du dessin-collage, on laisse libre cours à son imagination et on découvre des associations surprenantes, parfois absurdes, toujours poétiques.
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Le catalogue Surréalice explore deux versants de la postérité de l'oeuvre de Lewis Carroll : d'une part son adoption par les surréalistes comme une figure tutélaire de leur courant artistique, d'autre part l'extrême variété des illustrations que l'ouvrage a inspiré depuis sa parution en 1865. Ces deux versants, surréalisme et illustration, font écho à deux expositions proposées simultanément dans deux musées strasbourgeois : « Lewis Carroll et les Surréalistes » au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg et « Illustr'Alice » au musée Tomi Ungerer, centre international de l'Illustration.
De 1870 à 1930, Lewis Carroll n'est connu en France - quand il l'est - que comme un écrivain pour enfants, dont l'oeuvre se ramène au seul Alice au pays des merveilles. Les surréalistes ont joué un rôle décisif dans la réception française de Lewis Carroll. Ce sont eux qui ont fait connaître ses autres livres et qui ont fait entrer Carroll dans le champ de la culture adulte. Mais ils ne se sont pas contentés de traduire, lire, citer et commenter Carroll. Ils l'ont également inscrit au sein de leur « Panthéon » d'ancêtres précurseurs. Le catalogue rend compte de l'histoire de la réception littéraire de l'oeuvre de Lewis Carroll ainsi que de sa diffusion en France. Il a cependant davantage pour vocation d'en montrer l'impact artistique et visuel chez les surréalistes européens, notamment à travers les personnalités de Salvador Dali, Max Ernst et René Magritte. Surréalice s'attarde également sur le jeu, que les surréalistes ont largement développé en tant que pratique de création, à l'instar de Lewis Carroll et des échecs. Enfin, alors que le surréalisme a longtemps été considéré comme un mouvement majoritairement masculin, l'ouvrage interroge aussi la figure d'Alice telle que des artistes femmes ont pu l'appréhender - entre autres Claude Cahun, Leonora Carrington ou encore Dorothea Tanning.
Le volume consacré à l'illustration explore non seulement l'univers du livre pour enfants, mais également l'illustration d'humour et satirique. En effet, si les aventures d'Alice à l'attention des jeunes lecteurs ont suscité un nombre très élevé de publications de par le monde, elles ont également été illustrées dans des versions satiriques et parodiques. Les dessinateurs se sont alors appropriés la composante majeure d'Alice, le nonsense, au moyen d'expressions graphiques parfois très différentes les unes des autres. L'ouvrage mettra en évidence cette diversité formelle ainsi que l'universalité du thème. Depuis la première parution d'Alice's Adventures in Wonderland en 1865, illustrée de gravures de John Tenniel jusqu'aux années 1990, le livre explore la transformation du personnage principal qui s'est adapté aux différentes époques traversées. Outre les illustrations de Lewis Carroll lui-même et celles de John Tenniel pour De l'autre côté du miroir (1871) qui sont restées indissociables du texte, le catalogue met en scène des grands noms de l'illustration du XXe siècle, à l'instar de Jean-Jacques Sempé, Tove Jansson, Maurice Sendak, Roland Topor, Nicole Claveloux, F'Murrr, Folon ou encore Peter Blake, au même titre que des artistes oubliés ou méconnus. -
Extravagance renaissance : L'architectura de Wendel Dietterlin
Collectif
- Musees Strasbourg
- Beaux Arts
- 7 Mars 2024
- 9782351252208
L'
Architectura de Wendel Dietterlin est l'un des plus célèbres traités d'architecture de la Renaissance. L'artiste y propose des modèles de colonnes, cheminées, blasons, fontaines et portails richement décorés. Cinq siècles plus tard, poussez la porte de ce palais fantôme, peuplé d'êtres étranges, mi hommes mi dieux, mi bêtes mi monstres.
Les idées et théories humanistes de la Renaissance ont principalement circulé en Europe via les livres. Profitant des développements techniques (gravure sur bois et sur cuivre), les artistes et éditeurs conçoivent des ouvrages d'un nouveau genre, largement illustrés : les
livres de modèles, qui rassemblent des répertoires d'images à destination d'autres artistes et artisans. Parmi eux, les
traités d'architecture constituent un genre à part entière : ils détaillent les règles, proportions et ornementations caractéristiques des ordres architecturaux (ionique, dorique, corinthien, toscan et composite) qui permettent de concevoir des constructions conformes aux nouveaux canons esthétiques et théoriques.
L'
Architectura de Wendel Dietterlin est un des exemples les plus fameux de ce type de traités. Il paraît à Strasbourg à la fin de la Renaissance et constitue un jalon dans la diffusion du maniérisme : formes organiques étranges, êtres hybrides, espaces distordus y cohabitent avec des exemples plus " classiques ". L'ouvrage a été réédité et complété de nombreuses fois au xvie siècle. L'édition que nous en proposons aujourd'hui rassemble une sélection d'une quarantaine des planches les plus emblématiques et frappantes : modèles de portes, portails, cheminées, colonnes et fontaines sur lesquels dragons, licornes et fauves croisent moines et déesses antiques et créent,
sous des apparences harmonieuses, un univers étrange et inquiétant. -
Charles Freger : souvenir d'Alsace
Charles Fréger, Bertrand Tillier
- Musees Strasbourg
- Arts Graphiques Et Photographie
- 22 Juin 2023
- 9782351252154
Après la Bretagne et le Pays basque, le photographe Charles Fréger dirige son objectif vers l'Alsace. Après avoir étudié l'histoire de la région et les collections du Musée alsacien, il propose une oeuvre forte, mêlant photographies, vidéos, céramiques et films d'animation, qui invite à méditer sur la frontière ténue entre imagerie traditionnelle et outils de propagande.
C'est au tournant des années 2000 que Charles Fréger (né en 1975) engage son travail en tant que photographe. Intéressé par l'uniforme, les questions d'individualité et de groupe, il photographie en série sportif·ves et militaires. On le connaît aussi depuis pour ses séries plus anthropologiques , à l'image de Wilder Mann (2010-en cours), dans laquelle il représente les figures de sauvages dans les traditions populaires européennes.
Charles Fréger se penche depuis 2011 sur le sujet des identités régionales, avec trois projets. Après Bretonnes (2011-2014) et La Suite basque (2015-2017), il clôt cette réflexion avec Souvenir d'Alsace. Réalisé dans le cadre d'une résidence au Musée alsacien (2018-en cours), ce projet sera présenté au public au cours d'une exposition qui se tiendra entre juin 2023 et avril 2024. En partant du costume régional et, par extension, des images créées dans des situations historiques spécifiques, parfois sur un ton de propagande, le photographe développe un discours complexe et critique sur la question du folklore et la construction de l' identité alsacienne. Fréger revisite l'histoire tourmentée de l'Alsace à travers les collections du Musée alsacien en réactivant ses modes d'expression de prédilection et ses intérêts pour le costume, la pose, la silhouette. Contrairement aux précédents projets, la photographie n'est pas ici le seul medium convoqué par l'artiste. Le photographe part cependant toujours de ses images pour ensuite élargir sa pratique : vidéo, céramique, verre, court métrage d'animation, sculpture ou encore broderie sont autant de supports explorés par Charles Fréger pour raconter une Alsace prise dans les guerres, française, germanique, érigée en symbole patriotique et nostalgique. -
Strasbourg 1560-1600 : Le renouveau des arts
Georges Bischoff, Cécile Dupeux
- Musees Strasbourg
- Histoire Patrimoine
- 22 Février 2024
- 9782351252178
À la fin du XVIe siècle, Strasbourg a été le berceau d'une renaissance artistique foisonnante et cette période méconnue est enfin mise en lumière. Entre architecture et urbanisme, littérature et édition, sculpture et gravure, découvrez la Renaissance strasbourgeoise, et notamment les deux artistes majeurs de cette période, Tobias Stimmer et Wendel Dietterlin.
À la fin du XVIe siècle, Strasbourg est un foyer artistique éminent, dont l'activité doit beaucoup à sa position géographique privilégiée au coeur de l'Europe.
Cette période de réveil des arts après la baisse d'activité qui fait suite à la Réforme est mal connue, car une grande partie de la production a disparu ou s'est trouvée dispersée. L'exposition et son catalogue souhaitent explorer cette ultime saison de la Renaissance, marquée par la diffusion à travers tous les arts de la nouvelle grammaire ornementale inspirée des canons antiques et son adoption par les artistes et artisan·es de toutes spécialités. Il s'agit aussi d'une remise en contexte plus générale, qui permet d'évoquer aussi bien la production littéraire que le dynamisme du domaine éducatif et scientifique ou la production éditoriale.
L'apport le plus marquant est celui de deux personnalités artistiques de premier plan, à la fois dessinateurs, graveurs et peintres de décors muraux, qui introduisent à Strasbourg les jeux ornementaux du maniérisme. Tobias Stimmer (1539-1584), graveur prolifique, est aussi l'auteur des décors de la célèbre horloge astronomique monumentale de la cathédrale. Ses projets en grisaille sur toile pour les sculptures de l'horloge (vers 1571), récemment restaurés, sont présentés pour la première fois au public. Dans une veine plus fantastique, les planches des trois volumes de l'Architectura de Wendel Dietterlin (1551-1599), également connu pour la production de nombreuses peintures murales, étonnent par leur verve exubérante et leur surcharge décorative et garderont de l'influence jusqu'à l'époque baroque.
Le catalogue est un véritable état des lieux de la recherche sur les arts à Strasbourg à la fin du XVIe siècle, en reprécisant le contexte politique et culturel puis en abordant de grandes thématiques telles que l'architecture et l'urbanisme. Les oeuvres phares font l'objet de contributions détaillées, à l'instar de l'horloge astronomique de la cathédrale, les grisailles de Tobias Stimmer ou encore les gravures de Wendel Dietterlin. Ce livre vient combler un vide bibliographique sur cette période particulièrement méconnue, avec un propos approfondi et généreusement illustré. -
Aux temps du sida : Oeuvres, récits et entrelacs
Estelle Pietrzyk
- Musees Strasbourg
- 19 Octobre 2023
- 9782351252161
Le catalogue de l'exposition Aux temps du Sida, oeuvres, récits et entrelacs explore les répercussions de l'épidémie de VIH/sida dans l'art. Explorez des décennies de création et de militantisme à travers des oeuvres percutantes et les voix d'une multitude d'auteur·ices, artistes, militant·es : un voyage émotionnel et informé dans l'histoire de la lutte contre le VIH/sida.
À partir des années 1980, le Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH) et son stade ultime, le sida, explosent de manière incontrôlable aux États-Unis, en France et bientôt partout dans le monde. Cette crise sanitaire va aussi se révéler être une crise des représentations qui occasionne, jusqu'à aujourd'hui, l'apparition de nouvelles formes dans la création. Le virus emporte une génération de créateur·ices, d'écrivain·es, de chorégraphes, de cinéastes, de plasticien·nes... tandis que la maladie s'insinue, de façon manifeste ou en filigrane, dans les oeuvres. On voit éclore chez les artistes des prises de parole engagées voire militantes tandis que les luttes pour plus de tolérance, de visibilité et de droits pour les minorités s'organisent, et ce, aussi par le truchement de l'oeuvre d'art.
L'exposition Aux temps du sida et son catalogue parlent d'un temps encore non révolu où l'épidémie n'est pas surmontée en dépit d'importantes avancées médicales, y compris tout récemment. Les quarante dernières années ont vu s'entremêler des moments de peur, de deuil, de courage, de solidarité, d'espoir, tous adossés à des formes de créations dont on regarde aujourd'hui encore la force avec fascination, sinon admiration. Exposition pluridisciplinaire, Aux temps du sida présente quatre décennies de création où les arts plastiques, la littérature, la musique, le cinéma, la danse rencontrent la recherche scientifique, la culture populaire et l'action décisive de personnalités engagées, d'associations déterminées, de chuchotements qui, réunis ensemble, sont devenus un cri. Conçu comme un voyage chrono-thématique, le catalogue s'ouvrira sur une retranscription du couloir du temps introduisant l'exposition. Ce voyage temporel à travers les quatre dernières décennies mettra en évidence la présence du VIH/sida dans les médias, les arts, la culture populaire, les sphères politique et médicale, permettant de replacer l'ensemble des oeuvres présentées dans un contexte plus large et de visualiser comment l'épidémie a façonné et influencé notre société.
Le catalogue prend ensuite la forme d'un abécédaire thématique qui offre une entrée variée dans ce vaste sujet, sans prétendre à l'exhaustivité. Chaque notice est dédiée à un artiste, une oeuvre ou un grand thème lié à la lutte contre le VIH/sida (tels Danse, Soin ou encore Voix). De nombreux contributeurs et contributrices ont accepté de participer à la rédaction de ces notices, garantissant une pluralité des voix et des points de vue situés : le catalogue donne la parole à des historien·nes de l'art mais aussi à des artistes, des médecins, des militant·es, des écrivain·es, etc. Ces textes sont illustrés des oeuvres présentées dans l'exposition. Le livre capture l'urgence vécue par les personnes touchées par le virus, en particulier celles qui ont été diagnostiquées à une époque où aucun remède n'existait. Les oeuvres exposées témoignent de leur engagement, de leur lutte, de leurs peurs mais aussi de leurs espoirs et de leur désir d'être entendu·es et compris·es. À travers les oeuvres et les voix d'artistes tel·les que Maurice Béjart, Sophie Calle, Guillaume Dustan, General Idea, Nan Goldin, Felix Gonzales-Torres, Hervé Guibert, Keith Haring, Klaus Nomi, Jean-Michel Othoniel, Bruno Pelassy, Bill T. Jones, Barthélémy Toguo ou encore David Wojnarowicz, on découvrira comment l'art et la création peuvent sensibiliser, provoquer des débats, exprimer un engagement et des ressentis complexes, mais aussi être les catalyseurs d'un changement social nécessaire puisqu'en 2023, l'épidémie est toujours là. -
Initialement paru en 1879, le premier Opus gravé de Max Klinger (1857-1920) illustre l'imaginaire singulier et poétique de l'artiste. Composé de huit eaux fortes réunies sous la forme d'un portfolio, cet ensemble montre toute l'étendue de la virtuosité de l'artiste et la puissance de ses images oscillant en permanence entre rêve et réalité.
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Les illustrations noir et blanc de John Tenniel pour De l'autre côté du miroir font partie des classiques de la littérature jeunesse. Cet album offre l'occasion de se les approprier librement, feutre, pinceau ou crayon de couleur à la main. Reine, petite fille et animaux étranges se pareront ainsi de toutes les couleurs que leur prête l'imagination des lecteurs.
Cet album est la réédition d'un " painting book " paru dans les années 1950 en Angleterre, qui constitue un des premiers témoignages du genre du livre de coloriage. Proposant 36 extraits " simplifiés " des illustrations de Tenniel pour De l'autre côté du miroir, elle résume les grandes étapes du récit par une succession de saynètes significatives et particulièrement plaisantes à mettre en couleur. Un court texte introductif d'un historien de l'édition permet de resituer cette publication dans le contexte éditorial de l'époque. -
Käthe Kollwitz ; je veux agir dans ce temps
Collectif
- Musees Strasbourg
- 24 Octobre 2019
- 9782351251676
L'oeuvre poignante d'une femme artiste traitant avec vigueur des conflits sociaux, de l'amour maternel, de la guerre et du deuil. Gravures, dessins et sculptures forment un ensemble d'une grande virtuosité formelle, toujours nourrie par un engagement sans fard au service des plus faibles et une touchante sincérité.
Née en 1867 et morte quelques jours avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Käthe Kollwitz est l'une des figures artistiques allemandes les plus marquantes de la première moitié du XXe siècle. Véritable institution dans son pays, où son oeuvre et son engagement politique sont unanimement salués, elle demeure très peu connue en France. L'exposition organisée au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg et le catalogue qui l'accompagne invitent le public français à découvrir une oeuvre plastique (gravures, dessins, sculptures) d'une vigueur et d'une maîtrise formelle hors du commun.
Kathe Kollwitz naît en 1867 dans une famille profondément socialiste. Elle fait preuve très tôt d'un talent marqué pour le dessin, qu'elle met dès le début de son oeuvre au service d'une cause : la dénonciation de l'oppression exercée sur les plus pauvres, à laquelle elle a été sensibilisée par son environnement familial, mais aussi par ses lectures, entre autres de Zola. Elle réalise ainsi deux suites importantes de gravure, La Guerre des Paysans et la Révolte des Tisserands, inspirés de faits historiques ou d'oeuvres théâtrales, qui mettent en scène de façon poignante et avec une inventivité formelle frappante la misère et le courage des plus faibles.
La réception de son oeuvre est d'emblée ambivalente : admirée par ses pairs, elle se confrontera à plusieurs refus d'être exposée, que ce soit de la part du gouvernement prussien ou des institutions nazies. Cofondatrice de l' " Organisation des femmes artistes ", elle est la première femme à être admise comme membre de l'Académie et à placer la figure féminine, y compris dans la réalité la plus sombre de sa condition, au coeur d'une oeuvre expressionniste atypique, sans doute plus proche du roman réaliste que du paysage artistique de son temps.
Lorsqu'elle perd l'un de ses fils volontaires dans les premiers jours de la Première Guerre mondiale, elle sublime sa douleur par des dessins et des sculptures d'une force exceptionnelle, et s'engage rapidement au service du pacifisme. Son oeuvre engagée est complétée d'un versant très intime, comme en témoigne la pratique continue de l'autobiographie et du journal. On y découvre que ses questionnements et explorations formelles sont toujours au service d'une cause : dénoncer avec le plus de vigueur et d'expressivité possible la condition du prolétariat, et en particulier des femmes. -
Poète, journaliste et dessinateur de presse, Maurice Henry (1907-1984) est un de ces artistes qui déjoue les biographies et les tentatives de classification. Membre du Grand Jeu, proche des surréalistes, il publie dans Bizarre en même temps qu'il fait carrière comme gagman pour le cinéma.
Il fait paraître, entre juin 1956 et janvier 1960, près de 170 histoires dans le Figaro. Ces gags sans paroles composés en trois cases sont baptisés « Rêves et Culbutes ». Ils appartiennent au genre de la bande dessinée, qui partage dès ses origines un style et une thématique communs au dessin animé et au cinéma burlesque. L'intitulé indique le ressort principal de ces gags : il s'agit de faire appel à l'onirisme pour convoquer des situations farfelues dont la résolution, dite la chute, ressemble aux culbutes inattendues et drolatiques des clowns. Des hommes se castagnent, des voitures s'emboutissent, des couples s'assomment, des policiers courent après des voleurs. On croit savoir à quoi s'attendre, mais Maurice Henry nous réserve toujours une échappée vers le rêve ou l'absurde. Sous leur air débonnaire et naïf, entretenu par un graphisme dépouillé, ces images sont le pendant dessiné - en plus tendre - des Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon : elliptiques mais éloquentes, à fois drôles et féroces, elles témoignent d'une époque, les années 1950, autant que d'une condition humaine intemporelle.
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Dernière danse ; l'imaginaire macabre dans les arts graphiques
Collectif
- Musees Strasbourg
- 26 Mai 2016
- 9782351251386
Catalogue de l'exposition à la galerie Heitz du Palais Rohan de Strasbourg (21 mai-29 août 2016). Du traditionnel Memento Mori à la tension mythique entre Eros et Thanatos, en passant par la dénonciation des guerres, rien ne manque à cette exploration des maintes déclinaisons du thème des danses macabres. Le domaine des arts graphiques y a été particulièrement réceptif, notamment dans la région rhénane, entre France, Suisse et Allemagne, et a produit un ensemble de réalisations, gravures, dessins, illustrations d'ouvrages, riche et étonnant par la variété des styles et des interprétations.
Quatre articles développés accompagnent le lecteur à la découverte de ce panorama. Une série de notices thématiques présente des ensembles d'oeuvres organisés selon des cadres interprétatifs (" La mort dans les illustrations des fables ", " La jeune fille et la mort ", " La mort grotesque : parodies et détournements ", " L'inspiratrice funeste ", " Debout les morts ! ", " Le péril fasciste ", etc.).
La production artistique contemporaine n'est pas oubliée. Deux volets se consacrent au recueil Rigor Mortis de Tomi Ungerer et aux oeuvres d'une génération influencée par les calaveras du Mexicain José Guadalupe Posada : Marcel Ruijters, Pierre Ferrero, Tanxxx, Winshluss, Julien Mortimer, Max (Francesco Capdevilla), Daniel Depoutot, Damien Deroubaix.
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Japonais et Japonaises
Felice Beato
- Musees Strasbourg
- Le Cabinet De L'amateur
- 19 Mai 2016
- 9782351251423
Italien d'origine, naturalisé anglais, Felice Beato (Venise, 1832 - Florence, 1909) est l'un des premiers photographes occidentaux à avoir travaillé au Japon et est considéré comme l'un des pionniers du photoreportage. Il a grandi à Corfou, à l'époque protectorat de l'Empire anglais, et commence très probablement à travailler en tant que photographe à Malte en 1850.
Après avoir immortalisé les routes de Constantinople, Athènes, Malte, du Caire et de la Palestine, il documente, en tant que photographe plus ou moins officiel de l'armée du Royaume-Uni, la guerre de Crimée (1855), la révolte de Cipayes en Inde (1857), la guerre de l'Opium en Chine (1860) et plus tard la guerre du Soudan (1885). La période japonaise, ici proposée, représente une pause presque contemplative dans son activité de photoreporter " engagé ".
Entre 1863 et 1877, Felice Beato installe son atelier à Yokohama et réalise, avec des collaborateurs occidentaux et japonais, une importante série de portraits ethnographiques. Il en résulte deux albums, de 50 clichés chacun, reliés sous une épaisse couverture en laque noire ; l'un est consacré aux femmes, l'autre aux hommes. Il photographie, selon des minutieuses mises en scène, les activités quotidiennes, comme la préparation des repas, la toilette, l'heure du thé, les moments de jeu, le repos.
D'autres portraits décrivent l'art de la guerre, le rituel des tatouages, le sport du sumo. La plupart des photos, sur papier albuminé, est mise en couleur avec une palette de tons pastel et naturels, de laquelle se détachent des détails de couleur rouge vif. Les deux recueils sont non seulement des témoignages précieux sur les moeurs et coutumes de la classe aisée japonaise de l'époque, ils rappellent aussi que le travail de photographie documentaire relève d'emblée d'une approche artistique.
On découvre par ailleurs un véritable " art des genres ", qui peint avec délicatesse les codes esthétiques d'une tradition millénaire.
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Rouler les mécaniques
Tomi Ungerer
- Musees Strasbourg
- Le Cabinet De L'amateur
- 19 Mai 2016
- 9782351251409
Parade de fer blanc. La collection de jouets de Tomi Ungerer. Héritier une famille d'horlogers de longue tradition, Tomi Ungerer a exprimé son goût prononcé pour les mécanismes dans une formidable collection de jouets, aujourd'hui exposée au musée des Arts décoratifs de Strasbourg et au musée Tomi Ungerer. Offerte en don à la Ville de Strasbourg, cet ensemble compte près de 6 500 objets, dont la plupart des pièces datent d'entre 1820 et 1914.
Elle compte également de nombreuses pièces plus récentes, dont d'amusants jouets américains des années 1960. " J'ai collectionné les jouets pour leur originalité mécanique, visuelle, comique ou parce qu'ils reflètent l'histoire ou la société ", a dit Tomi Ungerer. Les dominations coloniales, les guerres, la conquête du Pôle Nord, les découvertes scientifiques, entre autres, ont non seulement bouleversé le cours de l'histoire mais ont influencé profondément la culture et l'imaginaire collectif, dont les jouets pour enfants sont aussi l'expression.
Ainsi, on retrouve sous les apparences de jouets en tôle, plomb, laiton, acier ou bois, les " merveilles " qui ont étonné le public des expositions universelles. Animaux de toutes sortes et de toute provenance, personnages de toutes les couleurs et aux métiers les plus disparates (dont le caractère raciste nous dérange aujourd'hui) ; carrioles, trains, bateaux, sous-marins, automobiles, avions... Si leur valeur historique est évidente, cette collection reflète aussi la curiosité et l'univers de Tomi Ungerer.
Les jouets trouvent un écho parfois inattendu dans l'oeuvre du dessinateur et nombreuses pièces sont devenues des motifs iconographiques à part entière. Il suffit de penser au célèbre album Jean de la Lune de Tomi Ungerer : comment ne pas reconnaître dans les dessins les répliques exactes d'un camion de pompiers, des voiturettes ou d'un camion de livraison et un char d'assaut présentés dans notre ouvrage ? " Si j'ai collectionné des jouets, c'était pour m'amuser " nous indique le dessinateur.
Nous voulons, avec ce numéro, non seulement offrir aux amateurs un aperçu d'une collection d'une rare qualité, mais aussi faire entendre le rire et la fantaisie de l'artiste.
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Marcelle Cahn est restée jusqu'à aujourd'hui dans l'ombre des grands noms de l'art moderne. Elle participe pourtant à part entière à la naissance et au développement de l'abstraction, en cherchant obstinément une voie propre. Cette monographie fait découvrir une oeuvre exigeante et personnelle et le parcours d'une « femme discrète » dans l'agitation des avant-gardes.
Marcelle Cahn est une peintre et sculpteuse d'origine strasbourgeoise, née à la jonction de deux siècles et de deux cultures, française et allemande, juive par son père, catholique reconvertie par sa mère, portée par la musique et le théâtre avant d'élire la peinture comme champ d'expression. Expressionnisme, cubisme, purisme, dada, surréalisme, art concret, abstraction lyrique et géométrique, Marcelle Cahn a traversé les courants artistiques les plus importants du XXe siècle sans appartenir à aucune école. Élève de Lovis Corinth puis de Fernand Léger, elle a participé régulièrement aux expositions du groupe Cercle et Carré, puis Abstraction et Création et l'Art concret, ainsi qu'au Salon des réalités nouvelles. Estimée de ses pairs, reconnue par la critique, exposée dès l'année 1925, elle reste dans l'ombre des grands noms de l'art moderne.
Le catalogue de l'exposition présentée au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg puis au musée d'art moderne de Saint-Etienne a pour ambition de rassembler et analyser pour la première fois les oeuvres les plus emblématiques de Marcelle Cahn en couvrant toutes les périodes et supports de création et en restituant les différents contextes artistiques au sein desquels l'artiste a évolué, de l'expressionnisme allemand du début du XXe siècle aux principaux courants de l'abstraction géométrique et lyrique. Il s'agit de faire découvrir une oeuvre à la fois rigoureuse et exigeante, poétique et libre, mais aussi une personnalité singulière, cultivée, généreuse, discrète et pleine de fantaisie.
Avec les contributions, entre autres, de Serge Lemoine et Bernard Ceysson. -
Né en 1972 dans une famille ouvrière, Damien Deroubaix grandit dans une banlieue lyonnaise, davantage bercé par une culture populaire que par le lointain monde de la peinture. C'est à l'âge de 18 ans, lors d'une sortie de classe, qu'il se retrouve face au chef-d'oeuvre de Picasso, Guernica. L'artiste évoque encore aujourd'hui un « choc émotionnel » ; il découvre alors sa vocation et se jette à corps perdu dans l'art. Il se forme aux Beaux-Arts de Saint-Étienne puis à Karlsruhe et a depuis réalisé de nombreuses expositions, ainsi que des résidences à Berlin et à New York. Ses oeuvres sont aujourd'hui présentes dans d'importantes collections françaises et internationales dont plusieurs FRAC, le Centre Pompidou ou encore le MoMA de New York.
Essentiellement peintre, Damien Deroubaix s'aventure pourtant sur d'autres supports, créant des oeuvres qui se déclinent, se connectent et se télescopent. Le dessin occupe une place primordiale dans son processus de création et, sans se sentir sculpteur, l'artiste ressent parfois le besoin de passer en trois dimensions avec des sculptures et des installations. Il puise son inspiration partout et multiplie les références, de l'histoire de l'art la plus « traditionnelle » à une culture metal beaucoup plus actuelle et subversive. L'oeuvre qui donne son nom aux deux expositions de Saint-Étienne et Strasbourg, Headbangers Ball, en est le parfait exemple. Cette peinture grand format est baptisée d'après une émission de MTV diffusée dans les années 80 et 90, dédiée aux vidéo-clips heavy metal. Le titre occupe le centre de la toile, encerclé par divers symboles et personnages qui traversent l'oeuvre du peintre et illustrent bien son esthétique noire et son éclectisme : des squelettes siamois, une chauve-souris, des torches enflammées symboles d'une groupe de metal, une statuette à clous Nkisi du Congo découverte dans un musée d'ethnologie de Boston, une tête de cheval reprise d'un tableau de Delacroix, etc.
L'exposition du musée d'Art moderne et contemporain de Saint-Étienne présentera la production la plus contemporaine de Damien Deroubaix, principalement sa peinture. À Strasbourg, l'exposition s'élargira à des oeuvres plus anciennes ainsi qu'à d'autres supports tels que le dessin ou la sculpture. L'ouvrage proposera de retrouver l'ensemble des oeuvres exposées dans les deux musées, offrant ainsi un panorama du travail de l'artiste. Un essai de Julie Gandini (conservatrice au MAMCS) reviendra sur la présence du chamanisme dans les oeuvres de Deroubaix, proposant des clés de lecture des oeuvres et explorant les parallèles existant entre l'artiste et la figure du chaman. Un autre essai signé par Estelle Pietrzyk (conservatrice en chef du MAMCS) examinera les rapports entre le septième art et les oeuvres de cet artiste résolument cinéphile. Un long entretien avec l'artiste viendra clôturer l'ouvrage, mené par Martine Dancer (conservatrice au MAMC+), témoin des débuts de l'artiste lorsque celui-ci étudiait à Saint-Étienne - l'occasion de retracer un parcours atypique et passionnant.