En 1981, Sophie Calle se fait embaucher comme femme de chambre dans un hôtel vénitien. Embarquant micro et appareil photo dans son chariot de ménage, elle se met à enquêter sur la vie des clients, surveille l'état des lits, lit leurs journaux, livres et cartes postales, sent leurs parfums et observe leurs vêtements ou costumes de carnaval. Elle finit par connaîtres leurs dates de naissance et groupes sanguins, leurs habitudes sexuelles. Ce travail sur l'intimité et la narration, présent dans le livre Double Jeu, est édité ici séparément pour la première fois.
Après avoir retrouvé un carnet d'adresses perdu dans la rue à Paris, Calle a copié les pages avant de le rendre anonymement à son propriétaire. Elle s'est ensuite lancée dans une recherche pour connaître cet étranger en contactant les personnes du carnet, essentiellement en le suivant sur la carte de ses connaissances. Publiée à l'origine sous forme de feuilleton dans le journal Libération au cours d'un mois, cette oeuvre n'a été éditée sous forme de livre qu'après la mort de son sujet et propriétaire du carnet, Pierre D.
Cet ouvrage existe en français aux éditions Actes Sud.
Jess (1923-2004), artiste de San Francisco, est passé maître depuis des décennies dans l'esthétique du collage. Utilisant des images tirées de sources allant de Dick Tracy à Dürer, d'une carte à bulles de Beatles à des dessins de manuels médicaux, de gravures de 1887 de "Scientific American" aux planches de Krazy Kat de George Herriman, il réexamine la synthèse entre art et littérature. Ce volume met en lumière des collages, des livres de collage, des poèmes de mots et des bandes dessinées altérées qui étaient en grande partie inaccessibles ou indisponibles depuis leur création. Tricky Cad (1954-1959), une reproduction surréaliste de la bande dessinée, est reproduite pour la première fois dans son intégralité, de même que d'autres, comme Ben Big Bolt et Nance, qui n'avaient jamais été publiées auparavant.
A biography by Nicole Rudick told in Saint Phalle's own words, assembled from rare and unseen materials Known best for her exuberant, often large-scale sculptural works that celebrate the abundance and complexity of female desire, imagination and creativity, Niki de Saint Phalle viewed making art as a ritual, a performance--a process connecting life to art. This unconventional, illuminated biography, told in the first person in Saint Phalle's voice and her own hand, dilates large and small moments in Saint Phalle's life which she sometimes reveals with great candor, at other times carefully unwinding her secrets. Nicole Rudick, in a kind of collaboration with the artist, has assembled a gorgeous and detailed mosaic of Saint Phalle's visual and textual works from a trove of paintings, drawings, sketches and writings, many previously unpublished or long unavailable, that trace her mistakes and successes, her passions and her radical sense of joy. Saint Phalle's invocation--her bringing to life--writes Rudick, is an apt summation of the overlap of Saint Phalle's life and art: both a bringing into existence and a bringing to bear. These are visions from the frontiers of consciousness.
Born in France, Niki de Saint Phalle (1930-2002) was raised in New York and began making art at age 23, pursuing a revelatory vision informed both by the monumental works of Antonin Gaudí and the Facteur Cheval, and by aspects of her own life. In addition to her Tirs ("shooting paintings") and Nanas and her celebrated large-scale projects--including the Stravinsky Fountain at the Centre Pompidou, Golem in Jerusalem and the Tarot Garden in Tuscany--Saint Phalle produced writing and works on paper that delve into her own biography: childhood and her break with her family, marriage to Harry Mathews, motherhood, a long collaborative relationship with Jean Tinguely, numerous health crises and her late, productive years in Southern California. Saint Phalle has most recently been the subject of retrospectives at the Guggenheim Museum Bilbao, in 2015, and at MoMA P.S.1, in 2021.
Nicole Rudick is a critic and an editor. Her writing on art, literature and comics has been published in the New York Review of Books, the New York Times, the New Yorker, Artforum and elsewhere. She was managing editor of the Paris Review for nearly a decade. She is the editor, most recently, of a new edition of Gary Panter's legendary comic Jimbo: Adventures in Paradise (New York Review Comics, 2021).
To tailor a garment by rock of eye is to rely on the drape-on experience over mathematical measurement-in the fitting process. It is a kind of drawing in space-a freehand, an intuition, a trust of materials. Rock of Eye, published on the occasion of Troy Montes-Michie's (born 1985) solo exhibition at the California African American Museum, is a collection of the artist's collages, drawings, and found and woven images sourced from vintage erotic magazines, French tailoring magazines, found photographs and other materials. These materials are familiar from Montes-Michie's recent large-scale paintings and collages that center on the Black male body and his series that traces the social history and form of the zoot suit. Troy Montes-Michie was born in El Paso and his practice reflects his experience growing up along the US/Mexico border. This book is a study in ambiguity between portraiture and landscape, his are the cuts and folds of patterning and mapping. In Rock of Eye, Montes-Michie's stitches suture histories and geographies, they establish thresholds for crossing, his needle hits rock. Including essays by Tina Campt and editor Andrea Andersson, with an interview by Brent Edwards, Rock of Eye is a tactile and sensuous artist's book recalling the form of fabric swatch books and affirming that collage is an art of selection.
Classique vénéré de l'art conceptuel new-yorkais des années 1970, cette oeuvre de Bernadette Mayer constitue à la fois une expérience et un corpus monumental, fait de plus de 1100 photographies, deux cents pages de texte et six heures d'enregistrement audio. En juillet 1971, pendant un mois, l'artiste tourne chaque jour un rouleau de film 35 mm dans les rues de New York et tient un journal. Cette publication rassemble pour la première fois la séquence complète d'images et de texte sous forme de livre, laissant la place à une oeuvre légendaire, exposéeen galerie eb 1972 mais jamais dans sa totalité depuis.
Les photostats sont une série d'oeuvres fixes avec du texte blanc sur des champs noirs encadrés derrière une vitre pour créer une surface réfléchissante apportant la réflexion des spectateurs dans l'oeuvre. Réalisées au plus fort de la crise du sida, ces listes profondément suggestives de références politiques, culturelles et historiques perturbent les hiérarchies d'informations et la chronologie linéaire, interrogeant comment nous recevons et hiérarchisons les informations, comment nous nous souvenons et oublions. Cet élégant volume constitue un espace dans lequel lire attentivement les photostats : il s'ouvre des deux côtés, reproduisant les photostats encadrés comme des objets d'un côté et de l'autre, les détails des textes peuvent être lus comme de l'écriture. Entre les deux, des écrits originaux de Mónica de la Torre et Ann Lauterbach, explorent les territoires adjacents, signalant les multiples points d'entrée pour comprendre les oeuvres.
Reconnu pour sa capacité à situer les sons et la musique dans les contextes les plus inattendus, l'artiste Christian Marclay a commencé à photographier les rues désertes de Londres pendant le confinement de mars 2020. Marqué par l'absence des sons habituels de la ville, il a réalisé une série de photos évoquant des dispositifs musicaux dans l'espace urbain ou ressemblant à des partitions, sur des grilles, des portes ou des façades. Il a réalisé après coup que toutes ces images évoquaient finalement un monde fermé.
L'artiste et écrivain Robert Seydel (1960-2011) a souvent utilisé des personnages et des constructions fictives dans un vaste corpus d'oeuvres intégrant le collage, le dessin, la photographie et l'écriture. Son principal alter ego, Ruth Greisman - banquier le jour, artiste la nuit, ami de Marcel Duchamp et Joseph Cornell - vivait dans le Queens et prenait soin de son frère sous le choc, un vétéran de la Première Guerre mondiale. Ce livre rassemble les "pages de journal" de Ruth, tapées sur du papier provenant de vieux albums de photos et orné de dessins, relatant la vie intérieure de Ruth et la création ténue de soi.
Anthologie interdisciplinaire merveilleusement audacieuse, It Is Almost That rassemble les oeuvres d'artistes et d'écrivaines ayant créé des environnements hybrides qui associent image et texte. On y retrouve par exemple le roman semi-autobiographique peint par une jeune artiste décédé pendant la Shoah (Charlotte Salomon), l'opération aléatoire de Alison Knowles générée par ordinateur pour «imaginer» des maisons et leurs les habitants, l'examen pseudo-scientifique d'une conversation entre une mère et une fille (Eleanor Antin), le questionnement sombre et cocasse de la violence à l'égard des femmes (Sue Williams), les transformations des titres des journaux (Suzanne Treister), les cartes du corps dessinées par des femmes sud-africaines atteintes du sida (Groupe de femmes Bambanani) ou la transformation alchimique du corps de la femme enceinte en un paysage évolutif et méditatif (Susan Hiller). Artistes présentées : Fiona Banner, Louise Bourgeois, Theresa Hak Kyung Cha, Cozette de Charmoy, Ann Hamilton, Jane Hammond, Dorothy Iannone, Bhanu et Rohini Kapil, Helen Kim, Ketty La Rocca, Bernadette Mayer, Adrian Piper, Charlotte Salomon, Geneviève Seillé, Molly Springfield, Erica Van Horn et Laurie Clark, Carrie Mae Weems, Hannah Weiner et Unica Zürn.
Dans Bough Down,l'artiste et écrivain Karen Green évoque le suicide de son mari, David Foster Wallace. À ses textes s'ajoutent de minuscules collages, constitués de matériau de récupération et de souvenir : pages déchirées de livres, morceaux de papier, dessins et photographies, anciens timbres et albums qui les classent. Chaque collage - et l'acte créateur de le réaliser - témoigne du rassemblement de la vie.
Cecilia Vicuna collecte les objets qui s'échouent sur le rivage et les assemble avec de plus petits déchets, minuscules sculptures assemblées de la ficelle et du fil. About to Happen, ici réédité, retrace plusieurs décennies de carrière, lors desquelles l'artiste a refusé les catégories et a travaillé à la confluence de l'art conceptuel, du land art, de l'art féministe, de la performance et de la poésie.
Une anthologie de poèmes, de prose expérimentale et d'oeuvres inédites de Madeline Gins, écrivaine, artiste et théoricienne transdisciplinaire. Elle est noatamment connue pour ses collaborations avec son mari, l'artiste Shusaku Arakawa, sur le projet architectural expérimental Reversible Destiny, dans lequel ils ont cherché à arrêter la mortalité en transformant l'environnement bâti.
A gorgeous book object engaging New Orleans' multilayered histories of race, art and politics, from the acclaimed Turner Prize winner.
Convening polyphonous voices from past and present, I Will Keep My Soul is an orchestral layering of photography, historical documents, poetry and interviews, rooted in the history, geography and community of New Orleans. In this tactile artist's book, UK-based artist Helen Cammock (born 1970) traverses the city, rendering her observations and encounters into texts and images that reveal its invisible histories. These sequences are woven with correspondence and photographs from the Amistad Research Center that evince artist Elizabeth Catlett's struggle for agency and support during her 1976 commission to create a bronze monument to Louis Armstrong in Congo Square--a place laden with histories of both oppression and celebration. Cammock interlaces more archival materials--newspaper clippings, instructions for activists, a 19th-century book on Creole slave songs--to articulate the long struggle for civil rights. I Will Keep My Soul is a uniquely American story of art and activism, culture and capital, being and belonging.
L'auteur et éditeur Franck André Jamme rassemble ici une importante sélection de dessin liés au Tantra. Issus de traités religieux illustrés du XVIIe siècle, ces dessins ont évolué pour devenir un lexique visuel distinct, conçu pour éveiller des états de conscience élevés et imprégnés de significations spirituelles spécifiques (par exemple des spirales et des flèches d'énergie, un triangle inversé pour Shakti)
Cet ouvrage présente dans une mise-en-page qui s'en rapproche le journal intime du musicien John Cage, qui associait couleurs et effets de mise-en-page pour rassembler dans ce carnet ses pensées et idées sur la musique.
