Invenit
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Les années 1915 et 1916 ont marqué, pour Henri Barbusse, des dates décisives. C'est en 1915 qu'il a vécu Le Feu dans les tranchées du Soissonnais, de l'Argonne et de l'Artois, comme soldat d'escouade, puis comme brancardier au 231e régiment d'infanterie où à s'était engagé. C'est en 1916, au cours de son évacuation dans les hôpitaux, qu'il a écrit son livre. Celui-ci, publié par les Editions Flammarion à la fin de novembre, remportera aussitôt après le prix Goncourt. Le Feu est considéré depuis près de trois quarts de siècle dans le monde entier comme un des chefs-d'oeuvre de la littérature de guerre, un des témoignages les plus vrais et les plus pathétiques des combattants de première ligne. Témoignage impérissable aussi : Le Feu, traduit dans la plupart des langues, continue de susciter chez les jeunes un immense intérêt. Le Feu est suivi du Carnet de guerre qui permet de remonter aux sources mêmes de la création du roman épique d'Henri Barbusse.
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Le cinéma invisible
Carole Aurouet, Stéphane Massonet, Eric Trudel, Philippe Met, Marie Martin, Fabrice Thumerel
- Invenit
- 6 Décembre 2024
- 9782376801290
La collection « Le cinéma invisible », dirigée par Carole Aurouet, offre à la lecture des scénarios non tournés d'artistes variés du monde entier. Placés sous le signe de l'éclectisme, ces textes sont de formes et de longueurs diverses, composés par des écrivains, des plasticiens, des photographes, des poètes et des réalisateurs des xxe et xxie siècles. Chaque opus propose dix inédits. Chaque inédit est précédé d'une notice écrite par un spécialiste du sujet, qui a parfois traduit lui-même le scénario en français. Ainsi sont éclairés les rapports de ces artistes avec le cinéma, le contexte de l'époque et de l'écriture. Parfois, quand l'image se mêle au verbe ou que la biffure se fait signifiante lors de l'acte créatif, des pages sont données à voir sous la forme de fac-similés. Ce travail archéologique se propose de révéler un pan injustement oublié de l'histoire du cinéma.
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Cet ouvrage pluridisciplinaire s'inscrit dans le droit fil des Animal Studies : la plasticienne Agnès Villette y aborde les problématiques écologiques actuelles en s'intéressant de près à la prolifération de certains insectes qui ont perdu leurs prédateurs principaux : charançons, punaises, coccinelles, frelons. Déplacés de leur environnement premier du fait du tourisme de masse ou du commerce international, ces insectes pointent, dès qu'on leur prête attention, toutes les aberrations du monde moderne. Pour instruire ce palpitant autant qu'implacable dossier, Agnès Villette a rencontré des entomologistes du Museum d'Histoire Naturelle, des spécialistes des divers laboratoires de l'INRA et des philosophes. Si nous en apprenons beaucoup sur le longicorne asiatique ou la fourmi d'Argentine, le moustique tigre ou la guêpe kazakhe, nous en apprenons aussi beaucoup sur les hommes.
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On n'est pas sérieux quand on a 170 ans
Collectif
- Invenit
- Revue Tohu-Bohu
- 22 Janvier 2025
- 9782376801320
On n'est pas sérieux quand on a 170 ans... Arthur Rimbaud naît à Charleville le 20 octobre 1854. La revue Tohu-Bohu, née en début d'année, devait être au rendez-vous de cet alignement des planètes. Il n'y a pas de hasard. Quand on a 170 ans, le danger serait de fêter les anniversaires ou avec compassion ou en grande pompe. Le comédien douaisien Jacques Bonnaffé, très tôt, a mis ses pas dans ceux de l'homme aux semelles de vent. Rimbaud est d'abord un homme du Nord. Ses premières grandes marches sont vers la Belgique, Fumay, Givet, Mons ou Charleroi. Quand l'adolescent se fait arrêter à Paris, sans le sou, c'est son professeur Georges Izambard qui paye la caution et l'accueille à Douai, ville pour Rimbaud de tous les espoirs, de toutes les promesses de publication. Et c'est à Douai que le poète envoie les Lettres du voyant. Alors, aujourd'hui dans le Nord, comment ne pas être écrasé par le mythe ? À Douai, comment échapper aux figures tutélaires de Rimbaud et de Marceline Desbordes-Valmore ? Comment les collégiens et les lycéens d'aujourd'hui s'approprient-ils ou rejettent-ils leur camarade des années 1870 ? C'est à toutes ces questions que ce numéro deux de Tohu-Bohu tente de répondre, avec comme invitée Colette Nys-Mazure qui vit dans une proximité avec Rimbaud, mais aussi avec un Douai qui, dit-elle, «s'écrit au vif de la mémoire». Au travers des nombreuses rubriques, de la Carte blanche à Patrick Varetz aux Regards croisés entre Nimrod et Falmarès, l'ambition de Tohu-Bohu est de s'inscrire dans le sillage de cet élan vital du jeune Arthur à Douai.
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La Nature en héritage : Regards croisés sur les collections du musée Henri Dupuis
Collectif
- Invenit
- 15 Janvier 2025
- 9782376801337
Qu'est-ce donc qui anime un collectionneur ? Quels sont les enjeux et les impératifs
d'une collection ? Celles d'Henri Dupuis (1819-1889) et de Charles van Kempen (1844-1917) parlent pour eux. Ils ont non seulement collecté, mais aussi étudié, classé, nommé et admiré.
Cet ouvrage célèbre leur passion pour les sciences naturelles. À l'évidence, l'entreprise de ces deux collectionneurs, avec 30 000 spécimens pour Henri Dupuis et 20 000 pour Charles van Kempen, dépasse les limites de l'usuel cabinet d'amateur. Le premier est allé jusqu'à créer son propre musée privé, en transformant la plus grande partie de sa maison en salles d'expositions couvertes d'immenses vitrines et en y adjoignant une aile destinée à abriter deux galeries de dimensions palatiales pour les céramiques et les coquillages. Outre leur portée scientifique, ces collections ont une grande valeur patrimoniale qu'il importe de préserver et de transmettre.
C'est dans cet effort que s'inscrit La Nature en héritage, couronnant dix années de travail intense pour faire sortir de la poussière et de l'oubli ces collections exceptionnelles. En favorisant une approche plurielle où alternent propos scientifiques et textes poétiques, regards croisés et voix en écho, l'ouvrage est en soi un élégant petit musée où s'invente, au fil des chapitres richement illustrés, une singulière visite guidée. -
Jef Aerosol stories
Mathilde Jourdain, Gauthier Jourdain, Geoffroy Deffrennes, Jeff Aérosol
- Invenit
- 16 Février 2024
- 9782376801184
Une exposition est présentée du 19 octobre 2023
au 21 janvier 2024 au Musée de l'Hospice Comtesse à Lille.
Il s'appelait Jean-François Perroy, il était nantais, prof d'anglais,
et il est devenu Jef Aérosol, lillois - mais également international ! -, maître dans l'art de perturber le paysage urbain avec sa
flèche rouge, une signature qu'il décoche comme le Z de Zorro
sur les murs où il affiche sa poésie graphique et picturale, ses
personnages en pied, grandeur nature, en noir et blanc, et ses
fresques immenses. Quand Jef Aerosol, figure incontournable
du street art, s'installe à l'Hospice Comtesse, c'est la magnifique
démonstration de toute l'audace dont est capable la capitale du
Nord : une exposition dans un lieu d'art et d'histoire emblématique de la ville de Lille qui met à l'honneur la culture urbaine,
punk, rock, hippie et psychédélique... Pochoir, bombage, autoportraits photomatons punkoïdes et grimaçants, portraits de
rocks-stars ou d'anonymes, photo-graphisme et (bri)collages,
peinture in situ, sauvage... Jef Aerosol Stories retrace la trajectoire d'un artiste nourri d'influences anglo-saxonne, pétri de
culture musicale underground, enfant nostalgique des fanzines,
des graphzines et des mythiques pochettes de disques. Cet ouvrage qui accompagne l'exposition au titre éponyme offre au
lecteur les clés pour mieux saisir la logique à l'oeuvre depuis 40
ans dans le parcours et la pratique de cette figure majeure de la
scène artistique contemporaine. -
Quand je vais au musée, je me donne comme but de choisir un tableau, un seul, que j'aimerais « acheter », ramener chez moi et avec lequel j'aimerais vivre pendant tout l'éphémère toujours. Aujourd'hui je choisis « Les mariés de la tour Eiffel » de l'amoureux Marc Chagall. Susie Morgenstern se tient devant le célèbre tableau de Marc Chagall, les yeux grands ouverts. Et la cérémonie peut commencer. Il y a les mariés, bien sûr, l'amour de Bella et Marc scellé sous la choupa, leur envol depuis Vitebsk, leur ville natale, jusque Paris. Il y a la guerre aussi, tapie dans le feuillage de l'arbre. Il y a des anges et des messagers, la Bible et la Torah, des nuages, et quelques animaux. Et enfin, la musique... Patiemment, l'autrice détaille chaque recoin de l'oeuvre, et dispose devant nous des images, des souvenirs, des mots, comme autant de mets prêts à être savourés.
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Des samouraïs aux mangas : L'épopée chrétienne au Japon
Collectif, Jacques Charles-Gaffiot
- Invenit
- Recits D'objets
- 23 Avril 2024
- 9782376801252
L'histoire de la présence chrétienne au Japon offre, au cours des premiers siècles de son existence, une dimension à deux visages retraçant tantôt des évènements les plus exaltants témoignant d'une expansion rapide du christianisme, dans un accroissement consensuel, aux effets bénéfiques, favorisé par la conversion de da.myo (gouverneurs), de samouraïs et tantôt une série de revers, de désastres, commués en autant de tragédies, broyant inconsidérément des populations entières comme les premiers missionnaires venus d'Occident, au péril de la mer.
Avec l'avènement de l'ère Meiji (1868), le Japon met officiellement fin à sa politique d'isolement entamée depuis le début du XVIIe siècle. Quelques années auparavant, le P. Bernard Petitjean (1829-1884) avait pu s'établir à Nagasaki et y construire une église, consacrée en février 1865. Quelques semaines après cette ouverture, de simples pêcheurs et de modestes artisans descendants d'anciens chrétiens japonais et intrigués par cette nouvelle construction surplombée d'une croix, se sont fait discrètement connaître au missionnaire. Malgré leur total isolement durant deux siècles et demi et les très lourdes représailles pesant sur eux en cas de dénonciation, ils ont gardé la foi, maintenu au sein de leur communauté et dans le plus grand secret la transmission de certaines prières et rites liturgiques.
Enfin 1889, le 11 février, la promulgation de la constitution Meiji reconnait de nombreuses libertés aux sujets de l'Empereur parmi lesquelles est affirmée la liberté religieuse, permettant une nouvelle expansion du christianisme à travers tout l'archipel.
Pour autant, bien des difficultés restaient encore à surmonter... -
Originaire de Tourcoing, le peintre Paul Hémery est une figure importante du Groupe de Roubaix. Autodidacte, il s'essaie à la peinture dès son plus jeune âge et c'est au sortir de la guerre qu'il expose ses oeuvres au Salon des Artistes Roubaisiens en 1949. Il noue rapidement une solide amitié avec Michel Delporte. Le Groupe de Roubaix éveille la région du Nord à l'art contemporain.
Au fil des années, Paul Hémery expose dans diverses galeries et musées de la région. Véritable acteur culturel, il est à l'initiative de la création du Septentrion, centre artistique de Bondues près de Lille. Pour répondre à une commande, il réalise en 1970 La Naissance de la lumière, fresque monumentale de 100m2 qui sera ensuite acquise par la ville de Roubaix afin d'être installée dans la station de métro Grand-Place. La même année, Paul Hémery quitte son emploi afin de se consacrer pleinement à la peinture. En 1972, passionné par la collection de minéraux des Prouvost, propriétaires du Septentrion, il s'en inspire pour peindre des toiles abstraites. La suite de son cheminement est faite d'aller-retour entre figuration et abstraction, pastels aux visions crépusculaires ou compositions colorées rythmées par le jazz.
À travers un ensemble de peintures de l'artiste, l'exposition, ainsi que son catalogue, nous invitent à redécouvrir une figure aussi essentielle que méconnue du paysage artistique septentrional de l'après-guerre. -
Cet ouvrage reformule complètement le principe et l'usage ordinaire d'un livre de pâtisserie. Juliette Nothomb, « chroniqueuse culinaire révérée » en Belgique, ainsi la définit sa soeur Amélie, s'essaie à bousculer le genre. Inspirées directement par l'univers de la maison Méert, les recettes proposées combinent créativité gourmande et élégance élaborée. Financiers, Victoria Cake, Frangipane au jasmin ou Tarte passion meringuée avoisinent les plus exotiques Maracujana ou Profiteroles tonka. Anecdotes, références littéraires et considérations existentielles à profusion se déploient : pour le plaisir, et pour tous les goûts.
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Sylvie Baillon, marionnette, silence et totem à paroles
Patrick Boutigny, Eric Goulouzelle
- Invenit
- 18 Août 2023
- 9782376801009
Ches Panses Vertes est une compagnie de théâtre de marionnettes créée en 1979 à Amiens par Georges Baillon ; sous l'impulsion de sa fille Sylvie Baillon, qui en prend la direction en 1989, elle devient une entreprise culturelle à part entière. La troupe développe une importante réflexion sur la fonction de la marionnette et le rôle du manipulateur. Les spectacles valorisent l'interprétation du texte, combinent esthétique visuelle et univers acoustique. Patrick Boutigny décrit l'aventure de cette compagnie, en retrace les lignes de force. Parcourant les 40 années d'une riche programmation, depuis La Soupe à cailloux en 1980 jusqu'à Bastien et Bastienne en 2021, il souligne son évolution exemplaire : la compagnie est devenue Le Tas de Sable - Ches Panses Vertes, Centre national de la Marionnette installé à Rivery désormais, soit un lieu-compagnie de création, de recherches artistiques et culturelles autour des Arts de la marionnette et des écritures contemporaines.
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Comment travaillait Amedeo Modigliani ? Dessinait-il avant de peindre ? Fabriquait-il lui-même ses couleurs ?
Le peintre d'origine italienne fonde une légende d'artiste maudit difficile à briser. Par le prisme de la science et de l'histoire de l'art, le musée du LaM a décidé d'en gratter le vernis et de partir à la recherche de ce qui se cache sous les millimètres de matière de ses oeuvres.
Depuis 2018 et consécutivement à la grande rétrospective du peintre présentée en 2016 au LaM, le musée s'est associé avec le CNRS et le C2RMF (Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France) pour analyser scientifiquement 28 oeuvres des collections publiques françaises à partir notamment d'examens en fluorescence X et d'imagerie hyperspectrale. À la faveur d'avancées technologiques inédites convoquant physique et chimie, ce projet d'envergure a conduit à l'exposition Les Secrets de Modigliani dont cet ouvrage rend compte.
Le lecteur est ici convié à percer les secrets de la pratique de l'artiste, pour découvrir par exemple que Modigliani s'était essayé au paysage plus tôt qu'on ne le pensait, comme le révèle l'analyse du portrait de Viking Eggeling ! Dévoiler les images sous l'image :
Voilà l'entreprise exaltante de ce livre qui nous prouve qu'il reste encore beaucoup à apprendre sur l'essence même de la création chez Modigliani et qui permet d'approcher - presque de toucher du doigt - l'artiste au travail.
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Femmes artistes de la Côte d'Opale : 18801980
Collectif, Anne Moitel
- Invenit
- 16 Août 2024
- 9782376801276
Le catalogue Femmes artistes de la Côte d'Opale met à l'honneur les artistes féminines françaises et étrangères qui ont sillonné le littoral à la fin du xixème et au début du xxème siècle à la recherche de paysages et d'atmosphères vibrantes, capables d'inspirer et de nourrir leur peinture. La Côte d'Opale accueille en effet de nombreuses artistes reconnues de leur temps ou au talent naissant, telles que Virginie Demont-Breton, Marie Duhem, Marie Cazin, Iso Rae, Catherine Hawdon ou encore Elizabeth Nourse pour ne citer que quelques exemples. Elles ont chacune, à leur manière, marqué de leur empreinte le paysage artistique de la Côte d'Opale.
Cette publication aborde le sujet de la formation des artistes femmes et leur participation aux Salons, avec notamment un focus sur l'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs, première association féminine française destinée à lutter pour la défense des droits professionnels des femmes artistes. Le parcours de plusieurs artistes des foyers artistiques de Wissant, Étaples et Montreuil sera dévoilé grâce à des oeuvres et archives parfois inédites. Elles révèlent en effet leurs talents à travers des techniques et des sujets variés. Collectionneuses, voyageuses, investies dans la vie locale, elles jouent un rôle prépondérant dans l'affirmation et la diffusion de l'art dans la société en ouvrant parfois la voie vers la modernité des années 1920. -
Le jaune et le noir, avec des touches de blanc, dominent le tableau. En position diagonale, le noir forme un triangle irrégulier et plein d'énergie. En dessous et à droite, le jaune se répand dans un mouvement expansif. On pourrait penser à une oeuvre abstraite. Le titre Impression III (concert) donne toutefois un indice pour orienter le spectateur vers un sujet précis. Wassily Kandinsky a effectivement peint ce tableau en janvier 1911 juste après avoir assisté à un concert donné à Munich par Arnold Schoenberg, le père du dodécaphonisme. Cette oeuvre essentielle pour expliquer la synesthésie de Kandinsky (l'association entre les sons et les couleurs), reste peu connue du public français.
Teodoro Gilabert nous introduit dans le musée Lenbachhaus de Munich, à travers les notes rédigées par Marc, le gardien attentif et passionné de la salle Muzik où est exposé le tableau. Avec humour et légèreté, le jeune homme nous partage ses impressions, ses rencontres, ses géné- reux échanges avec le public... La description et l'histoire d'Impression III révèlent plusieurs fragments de la vie de Kandinsky. -
La dame de Renancourt, mesures du féminin
Florence Saint-Roch
- Invenit
- Ekphrasis
- 21 Avril 2023
- 9782376801030
La Dame de Renancourt, découverte en 2019 lors d'une campagne de fouilles préventives menée à Amiens, est un spécimen unique de l'art gravettien. Sa taille minuscule la distingue absolument des autres statuettes exhumées jusqu'alors. Haute de 3,5 cm, elle apporte, avec elle, un nombre incalculable d'interrogations. L'archéologie, vestiges à l'appui, tente de définir les lointaines configurations du Paléolithique supérieur, patiemment assemble les diverses parties du puzzle, émet des hypothèses, de découverte en découverte, méthodiquement, tâche de lever les questions. Évidemment, de nombreuses incertitudes subsistent, font reculer les conclusions. Comment faire le clair tout à fait ? Florence Saint-Roch est allée, avec son appareil-photo, rencontrer cette Dame hors-normes au Musée de Picardie, où elle est désormais exposée. La mitraillant à l'envi, elle en a rapporté ce curieux album.
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Quelle simplicité en apparence que la poésie de Baptiste Beaulieu. Des mots pour chacun, des conseils en forme de mantras, une parole offerte et des pistes pour atteindre à une harmonie personnelle. En racontant l'autre, le poète se raconte. Il explore le mystère de la parole, du doute, de l'usurpation, de la fraternité... Un coeur qui s'ouvre, c'est un honnête homme en train de naître.
On y retrouve tout ce qui a fait le succès de ses romans : une grande humanité, de la bienveillance, une mélancolie maitrisée, et une réflexion autour de la condition humaine, de la maladie, de la solitude et des chemins que trace, à l'aube, le soleil. Tout le recueil s'adresse directement au lecteur et tente de répondre avec lui à cette éternelle question : « Faut-il jamais avoir peur ? ».
Ses inspirations sont nombreuses, variées, et vont de son quotidien de médecin généraliste jusqu'à Prévert ou Pessoa.
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Un homme de feu raconte les autres hommes. Ses proches, ses disparus, ses passant majuscules, ses modèles simples, ses héros. Il raconte aussi des brins de vies, minuscules et fugaces, éternels et vivifiants comme un souvenir. Des hommages et des souvenirs qui prennent vie et se mettent à rire. Des traces de vivant. « Clip de quelques secondes » , Polaroïd de mots, croquis qui se mettent à bouger. Tout l'art de Cali est ici : une enfant joue, un grand père boxe, un aîné apparait, un chanteur prend la parole. Cali écrit comme on filmerait en 16 mm, avec du tremblé, du grain et du coeur. Conversations capturées, bouts de nuits et de promesse, mots d'amour sur un fil et caresses à la dérobée. Conteur du minuscule à la manière d'un Richard Brautigan qu'il vénère, l'homme est tout entier poète : en équilibre, sincère, et toujours à fleur de peau, dans une irrévérence bienveillante, debout les bras ouverts. Ça respire la peine qui prend le temps de sourire, les éclats de rire les soir de pluie, la promesse de l'amitié et la beauté qui danse sur les pores de la peau.
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L'origine du poème et ce qu'il peut
Jérôme Thélot
- Invenit
- Miroirs De L'esthetique
- 7 Juillet 2023
- 9782376800033
Deux questions forment ensemble la problématique de ce livre : d'où vient le poème, et que peut-il ? Quelles sont les conditions primordiales de la subjectivité et du langage qui déterminent l'apparition de la fonction poétique, et à quoi celle-ci peut-elle prétendre ? D'un mot : pourquoi la poésie, en vertu de quoi et à quelle fin ? C'est l'autonomie du poème à l'époque moderne qui rend possibles ces questions, ici reprises au point où les poètes les ont laissées. La problématique produit une « poétique première ». Elle décrit avec Rousseau puis avec Rimbaud l'origine et le fondement du poème, puis, réfléchissant ce dernier comme dé-malédiction, elle dit avec Chestov et avec Bonnefoy ce qu'il peut : quel monde il invente ou découvre, quelle utopie ou quelle sagesse il inaugure, à quel espoir il tient.
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Pascal Barbe, la fissure, le passage (1992-1995)
Pascal Barbe, Bruno Gaudichon
- Invenit
- 5 Avril 2024
- 9782376801245
Une exposition présentée du 17 février au 26 mai 2024 au Musée de La Piscine de Roubaix. Elle s'inscrit également dans la programmation 2024 du festival URBX. Originaire du Pas-de-Calais, Pascal Barbe est un artiste singulier devenu à partir des années 1980 une référence importante sur la scène artistique régionale. Son oeuvre plastique évoque l'expressionnisme contemporain. Enfant, Pascal Barbe est fasciné par les jeux que forment les ombres chinoises ; une fascination qui prendra plus tard la forme de ses emblématiques «?bonhommes-allumettes?» qu'il utilise pour affirmer un message autant créatif que politique et humaniste. Ses personnages se déclinent de multiples manières, à l'encre, à l'huile, à deux dimensions comme en volume, sur les murs du FRAC ou encore, de manière permanente, dans la station de métro Charles de Gaulle à Roubaix avec son oeuvre Passages. Composée de 141 plaques émaillées, celle-ci montre un peuple miroir évoquant silhouettes, attitudes et états d'âme des passagers. À travers un ensemble de dessins préparatoires originaux et de poèmes en reflets offerts au musée par l'artiste, l'exposition, ainsi que son catalogue, évoquent la place de l'art dans la cité et nous invitent à découvrir des oeuvres à l'écoute du monde.
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Si les oeuvres littéraires et artistiques ont tendance à valoriser plutôt les consommations des élites romaines, cet ouvrage s'intéresse de près à l'alimentation des Gaulois et Gallo-romains. Mais que mangeait-on à Vendeuil-Caply il y a 2000 ans ? Véritable travail d'enquête, ce catalogue s'appuie sur l'exposition Ils sont food ces Romains du Musée archéologique de l'Oise. Y sont mises en lumière les circulations et les influences tant dans les modes de vie que dans les pratiques alimentaires depuis la Rome expansionniste jusqu'en Gaule du Nord. Palynologues, ichtyologues et autres spécialistes ont étudié les nombreux vestiges mis au jour lors des fouilles archéologiques menées sur place ; ils ont ainsi pu, grâce à l'analyse des prélèvements, déduire les consommations animales, végétales et minérales de nos ancêtres ; ces études et observations permettent de formuler d'intéressants hypothèses quant aux usages agricoles : apparition de nouvelles cultures, acclimatation de certaines plantes dont la vigne. Ainsi, bien au-delà du simple contenu des assiettes, des savoir-faire se sont imposés, et c'est l'ensemble du paysage qui s'est transformé.
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Courbet, l'origine d'un monde
Christine Durif-Bruckert
- Invenit
- Ekphrasis
- 22 Octobre 2021
- 9782376800644
L'Origine du monde de Gustave Courbet lève le voile sur ce qui était resté caché et muet jusqu'alors.
Par cette oeuvre audacieuse et radicale, le peintre dégage le corps d'un ordre biologique, social et culturel écrasant. Il consacre le sexe féminin en pleine lumière, celle née des longs voyages et des courses du désir. Mais comment penser pouvoir entrer dans ce réel si ce n'est en suivant les reliefs, les courbes et les clairs-obscurs du tableau ; si ce n'est en se laissant envahir par le souffle haletant de l'oeuvre, tout en consentant à ne pouvoir appréhender que par fragments, que par instants de clarté, ce corps réaliste qui est là si présent et déjà dans un recul infini ?
Se trouver seule face à L'Origine du monde, c'est l'expérience que Christine Durif-Bruckert éprouve ici dans une langue qui se heurte à l'indicible, cherchant à saisir, entre voie poétique et approche phénoménologique, le va-et-vient inexorable d'une question sans réponse. Celle que nous pose l'intimité nouée au désir.
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« Jamais je n'aurais pu imaginer, fût-ce en rêve, que j'aurais l'honneur d'inaugurer le Mémorial de votre héroïque Vendée ! » C'est par ces mots que, le 25 septembre 1993, Alexandre Soljenitsyne ouvre son discours devant 20 000 personnes réunies aux Lucs-sur-Boulogne à l'occasion des commémorations du bicentenaire du soulèvement vendéen. Dans cette localité de la campagne vendéenne, 564 femmes, enfants, vieillards... avaient perdu la vie sous le fer et le feu des colonnes infernales au cours du plus important massacre perpétré par les troupes républicaines pendant la guerre de Vendée. Et Sojenitsyne, invité par les autorités politiques, s'apprêtait à inaugurer le Mémorial qui venait d'y être édifié. Dans son discours, il confie son attachement profond à l'histoire du soulèvement vendéen. Et comment, dès l'âge de 8 ans, il lisait déjà avec admiration les récits évoquant cette révolte que sa mère francophone lui mettait entre les mains. « Pour moi, la Vendée est un symbole important : c'est l'analogue exact de nos deux grandes révoltes paysannes contre les bolcheviks » écrit-il. La guerre de Vendée donc, comme une résistance intérieure à la Terreur, à l'image des soulèvements de Tambov et de Sibérie occidentale, ou bien encore de la résistance des Cosaques de l'Oural et du Don.
Très documenté et illustré d'images des Archives Soljenitsyne, l'ouvrage revient sur la vie et l'oeuvre de l'écrivain dissident puis fait le récit de sa venue en Vendée et des événements qui ont marqué celle-ci. Une dernière partie est consacrée au Mémorial des Lucs et au contexte de sa réalisation. -
Qu'on se le dise et qu'on le fasse savoir : les Hauts de France sont
une terre de poésie ; et cela depuis le Moyen-Âge avec déjà des
figures exceptionnelles, comme Adam de la Halle pour ne citer que lui.
En Hauts-de-France la poésie est vivante, féconde mais malheureusement trop peu valorisée. La Maison de la Poésie Hauts-de-France veut
montrer et transmettre à un lectorat grand public cette vitalité de la
création poétique dans la Région.
Cet ouvrage qui prend la forme d'un mook a pour objet de mieux faire
connaître cette poésie, qu'elle soit d'hier ou d'aujourd'hui ; dépoussiérer
son image s'adressant à un public élargi, de 7 à 77 ans pourrait-on dire.
Dans une articulation qui fera la part belle au graphisme, aux images,
à des inédits poétiques ou à des redécouvertes patrimoniales, c'est la
diversité des formes d'expression qui sera valorisée.
Les deux parutions par an sont chaque fois axées sur un thème précis,
les articles sont émaillées d'extraits de textes, de poèmes.
Un invité d'honneur vient appuyer ce thème lors d'un long entretien. -
Un jour, il me demande si je peux l'aider à trouver la recette d'une peinture bleue lumineuse, veloutée et surtout dont l'aspect serait durable. Il avait tout essayé pour lier le pigment bleu outremer 1311 qu'il m'achetait : la colle de peau, l'huile de lin, la caséine? sans obtenir l'effet recherché.