Le Regard
-
Dans cette monographie, l'unique consacrée à ce jour à Anselm Kiefer, Daniel Arasse s'applique à démontrer le processus de sédimentation, de réélaboration de thèmes qui circulent, s'entrecroisent et se superposent en un véritable " labyrinthe kieferien ".
Dans cette monographie, l'unique consacrée à ce jour à Anselm Kiefer, Daniel Arasse s'applique à démontrer le processus de sédimentation, de réélaboration de thèmes qui circulent, s'entrecroisent et se superposent en un véritable " labyrinthe kieferien ". La dimension historique et politique de l'oeuvre de Kiefer passionne Arasse et plus particulièrement son statut d'artiste allemand né avant l'achèvement de la guerre. Position à laquelle l'artiste consacra une rare énergie afin de démêler l'écheveau consistant à analyser les possibilités de l'acte créer après l'holocauste. Car à l'instar d'autres artistes allemands mais avec davantage de conscience et d'obstination, Kiefer a questionné son héritage de peintre en révélant les éléments iconographique et mythologique de la culture allemande. Arasse lève le voile et désigne l'oeuvre en tant qu'instrument qui transforme les actions ou les architectures en leur permettant d'entrer dans le " théâtre de la mémoire individuelle et collective, au lieu d'agir pernicieusement dans le refoulement de leur souvenir. " Au fil des pages, Daniel Arasse examine les multiples facettes d'une oeuvre à la portée universelle, qui sait prendre en compte l'Histoire, les mythes germaniques, grecs, assyriens... la religion, les femmes, la poésie, la mystique juive, en des tableaux, sculptures, livres aux dimensions et à la matière exceptionnelle, avec une prédominance pour le plomb, dont la contemporanéité est indissociable du classicisme. -
" Élève lointain de Poussin et de Champaigne, formé par sa passion pour Seurat et Cézanne, Hélion régénère, dans le contexte d'après-guerre, l'esthétique formaliste et l'idée hédoniste de la tradition française ". Henry-Claude Cousseau définit ainsi cet artiste.
" Élève lointain de Poussin et de Champaigne, formé par sa passion pour Seurat et Cézanne, Hélion régénère, dans le contexte d'après-guerre, l'esthétique formaliste et l'idée hédoniste de la tradition française ". Henry-Claude Cousseau définit ainsi cet artiste qui, après s'être exercé à l'abstraction, après avoir participé à la création du groupe et de la revue Art Concret, puis à Abstraction-Création, en revient à la figuration. Dès fin 1942, quelques éléments figuratifs apparaissent pour aboutir, dix ans plus tard, à la phase la plus déconcertante de son oeuvre, qu'il qualifiait lui-même " d'effort d'exprimer tout par le contact serré avec l'objet. Effort d'inclure l'apparence dans l'essence ".
Ainsi naîtront les " mannequineries ", " les journalerie "... puis à la fin de sa vie, les " suites pucières ". Faut-il évoquer le chapeau, le parapluie, le gant, la citrouille... qui, dans l'esprit de tous, symbolisent le travail de cet homme qui en 60 ans d'activité a " exploré tout ce qu'une très vive intelligence, une capacité avide et immense de voir et de juger auront pu apporter à un artiste dont le choix s'est porté sur la peinture, en raison de sa pente avide et merveilleuse ".
Par une iconographie abondante soutenant le texte d'un grand spécialiste, ce livre est la version poche de la monographie consacrée à Hélion par les Éditions du Regard en 1992. Un ouvrage essentiel qui permet de juger la logique complexe mais inflexible qui mène au développement de cette oeuvre. -
Ce livre est la version " poche " de la première monographie consacrée à Balenciaga par les Éditions du Regard en 1988. Marie-Andrée Jouve, alors responsable des archives de la maison Balenciaga réalisa à l'aide d'une documentation exceptionnelle un ouvrage inégalé à ce jour sur le maître incontesté de la haute couture.
Ce livre est la version " poche " de la première monographie consacrée à Balenciaga par les Éditions du Regard en 1988. Marie-Andrée Jouve, alors responsable des archives de la maison Balenciaga réalisa à l'aide d'une documentation exceptionnelle un ouvrage inégalé à ce jour sur le maître incontesté de la haute couture.
Elle fut à l'origine de sa redécouverte par une série d'expositions prestigieuses, entre autres : Balenciaga, Musée des textiles de Lyon ; Balenciaga, F.I.T. New-York.
Secret, Cristobal Balenciaga le fut incontestablement, mais s'il ne nous livra que très peu de lui-même, de sa vie privée ou de ses choix artistiques, ceux-ci transparaissent dans son oeuvre exigeante, parfois proche de la sévérité et dans laquelle culmine le raffinement de ses inspirations. De l'ampleur et des drapés de la peinture de Zurbaran, Balenciaga réinvente des robes, des manteaux et des capes dont chaque volume, chaque plis, atteint l'expression même de l'austère élégance espagnole. La perfection de sa technique lui permettant de satisfaire son goût pour l'infiniment dépouillé et d'obtenir des vêtements dont la coupe parfaite s'alliant à la somptuosité des étoffes, évoquent des architectures proches de l'abstraction.
Ses plus belles créations (1937 - 1968) nous sont offertes ici à travers une iconographie inédite par les plus grands photographes de son temps qui, en reconstituant son oeuvre, gardent intact le mythe. -
Pyrénées majestueuses : Images et poésie
Christian Partinico
- Un Autre Regard
- 14 Octobre 2023
- 9782900803684
Christian PARTINICO parcourt ses Pyrénées au gré des sentiers de randonnée, d'est en ouest et du nord au sud et partage avec ses lecteurs sa passion de la montagne, de ses coins secrets, de sa majestueuse nature, tellement changeante en fonction des saisons.
-
Didier Grumbach sait de quoi il parle : il est né, a grandi et s'est affirmé dans le cercle qu'il ouvre ici pour nous. Il ne s'est cependant pas contenté de convoquer ses souvenirs. Depuis des années, il accumule les archives, rencontre les témoins, franchit les portes qui d'habitude restent closes. Et il nous propose enfin une histoire de la mode au XXe siècle conçue à la manière d'une saga, d'une affaire de famille, avec ses pères nobles, ses fils prodigues, ses enthousiasmes, ses passions, ses haines, ses coups de génie, ses échecs. Les aventures individuelles - nos " héros " s'appellent Dior, Saint Laurent, Kenzo, Sonia Rykiel, Prada ou Hermès - s'ordonnent selon une chronologie et une logique qui, jusqu'alors, n'avaient pas été établies.
De la haute couture à l'explosion du prêt-à-porter, des confectionneurs, des stylistes et des créateurs, nous voyons tout à la fois évoluer les techniques, varier un marché, mûrir un art et changer une culture. Nous découvrons aussi comment les Français sont sortis de Paris pour aller à la rencontre de New York, de Tokyo et de Pékin.
Ce livre est indispensable au connaisseur qui y trouvera mille références jamais rassemblées. Il est aussi l'outil d'initiation de l'amateur désireux de visiter les coulisses du plus séduisant des théâtres. -
Ce livre est la première monographie consacrée au duo d'architectes d'intérieur Philippon Lecoq.
Le bureau d'étude d'Antoine Philippon et Jacqueline Lecoq s'impose de 1955 à 1995. Tout au long de la période des Trente glorieuses , ils imposent une pratique exigeante qui concerne l'architecture intérieure, la scénographie d'exposition, le design industriel, l'enseignement.
Le bureau d'étude d'Antoine Philippon et Jacqueline Lecoq s'impose de 1955 à 1995. Tout au long de la période des Trente glorieuses , ils imposent une pratique exigeante qui concerne l'architecture intérieure, la scénographie d'exposition, le design industriel, l'enseignement. Ils participent aux salons nationaux et internationaux, se faisant reconnaitre pour leur militantisme professionnel et la défense d'une profession en devenir. Ils exposent au Salon des artistes décorateurs, au Salon des arts ménagers, à l'exposition internationale de Bruxelles en 1958, à la Triennale de Milan et dans de nombreuses manifestations d'importance. Ce livre rend hommage aux industriels qui les ont soutenus dans l'élaboration de leurs multiples projets produits en série, favorisant leur exploration de nouveaux usages et de nouvelles techniques : en France : d'Henry Mouraux à Airborne, le Mobilier national, Formica et les Glaces de Boussois. A l'étranger, en Allemagne en particulier : Bofinger, Erwin Behr, Lauser, etc. Leurs réalisations se distinguent par un ancrage dans la durée, un engagement sans concessions. Ce livre est la première monographie consacrée au duo d'architectes d'intérieur Philippon Lecoq. -
Au fil du Tarn
Arnaud Comby, Guillemette Comby, Patrice Geniez
- Un Autre Regard
- 14 Octobre 2023
- 9782900803691
Les photographies ont toutes été prises dans un rayon de cinq kilomètres autour du cours d'eau, au plus près du Tarn, afin de faire découvrir ses différents visages. Suivre le Cingle plongeur dans les eaux tumultueuses des pentes du Lozère, frôler les falaises des Gorges avec les vautours, prendre le temps de déambuler dans les Raspes à la recherche du Martin pêcheur, partir à la rencontre du faucon pèlerin et des oiseaux d'eaux de la basse vallée... Des textes accompagnent les photographies de Patrice Geniez, des textes longs, énergiques, bouillonnants comme la rivière, des petits textes avec des anecdotes ou des récits sur la faune et les paysages, mais aussi des haïkus et poésies, courtes, dansantes, reflets sur l'eau.
-
Dictionnaire international de la sculpture moderne et contemporaine
Alain Monvoisin
- Le Regard
- 6 Novembre 2008
- 9782841052110
-
Lison de Caunes : la paille en héritage
Lison de Caunes
- Le Regard
- Arts Deco
- 7 Septembre 2023
- 9782841054237
Avec patience, constance, avec surtout cette énergie qui la caractérise, Lison de Caunes a sorti la marqueterie de paille de l'oubli. Elle a su la faire connaître, la faire revivre certes, mais aussi l'inscrire dans une esthétique très contemporaine.
Avec patience, constance, avec surtout cette énergie qui la caractérise, Lison de Caunes a sorti la marqueterie de paille de l'oubli. Elle a su la faire connaître, la faire revivre certes, mais aussi l'inscrire dans une esthétique très contemporaine. Cette technique connut son apogée durant la période Art déco grâce à des créateurs tels que Jean-Michel Frank et André Groult. Ce dernier, son grand-père, lui fit découvrir, tout enfant, quelles merveilles pouvaient surgir lorsque l'imaginaire et la dextérité s'allient à la plus humble des matières.
Lison de Caunes se raconte dans ces pages avec sincérité et simplicité, revient sur les quelques décennies qui l'ont amenée à la reconnaissance dont elle jouit aujourd'hui. Son amour des métiers d'art, son désir de transmettre son savoir-faire, ses collaborations avec les grands architectes d'intérieur de notre temps, sa famille dont les membres ne sont autres que Benoîte Groult, sa mère, Paul Poiret, Jeanne Boivin pour n'en citer que quelques-uns, nous font, à travers son histoire, revenir sur les plus belles heures de cette culture qui a forgé notre modernité. -
Anselm Kiefer ; entre mythe et concept
Dominique Baqué
- Le Regard
- Monographies
- 24 Septembre 2015
- 9782841053421
Il n'existe à ce jour qu'une seule monographie d'Anselm Kiefer, celle de Daniel Arasse publiée il y a quinze ans aux Editions du Regard, traduite en anglais et en allemand, et qui a fait l'objet de nombreuses rééditions, notamment en livre de poche.
Cette seconde monographie apparaît donc nécessaire si l'on considère le développement de l'ouvre de Kiefer - premier artiste plasticien nommé titulaire de la chaire de Création artistique au Collège de France - et les grandes expositions qui lui ont été consacrées ces dernières années : " Chevirat Ha-Kelim " à la chapelle de la Salpêtrière en 2000, Monumenta 2007 ou encore l'importante rétrospective de la Royal Academy of Arts à Londres qui s'est tenue à l'automne 2014. Outre ces grandes expositions, Anselm Kiefer a également réalisé la scénographie d'Elektra au Teatro San Carlo à Naples en 2003 et a créer un opéra intitulé Au Commencement (Am Anfang) à l'occasion des vingt ans de l'Opéra Bastille en 2009.
A l'automne prochain, deux rétrospectives majeures lui seront consacrées à Paris au Musée national d'art moderne / Centre Pompidou et à la Bibliothèque nationale de France.
Cette seconde monographie permet à la fois de revenir sur les fondements de l'ouvre, en particulier son travail sur la mémoire - " mémoire sans souvenir " selon la formule de Daniel Arasse - qui s'inscrit dans une tentative de redéfinition de la germanité, existentielle pour cet artiste allemand né à la fin de la guerre et faisant partie de ce que l'on a appelé la " seconde génération ". -
ce livre part d'un constat: une partie de l'art actuel accorde au déplacement un rôle majeur dans l'invention des oeuvres.
en ce sens elle ne fait que participer de l'histoire générale de l'art dans laquelle la figure de l'homme qui marche est essentielle. la façon cependant dont cette question est aujourd'hui traitée par les artistes est suffisamment singulière pour mériter une analyse à part entière. c'est ce à quoi s'applique cet ouvrage qui n'est pas un panorama de la fonction plastique du nomadisme mais un choix opéré à partir de recherches contemporaines (essentiellement gabriel orozco, francis atys, le laboratoire stalker) exemplaires de cette question dont il met en évidence les règles et les mécanismes d'action.
apparaît alors un univers oú le déplacement est non seulement le moyen d'une translation spatiale mais également un fait psychique, un outil de fiction ou encore l'autre nom de la production. cette cinéplastique qui fait de la ville son théâtre d'opérations, ces déplacements aux multiples résonances tracent le visage d'un monde oú le réel est un processus. c'est le côté " chinois " de ces artistes et de leurs oeuvres.
-
On reconnaît immédiatement une photographie d'Helmut Newton. Comme s'il avait inventé un monde, le sien, à nul autre pareil, et une écriture photographique singulière, totalement maîtrisée, apollinienne, presque froide.Mais on sait moins le versant obscur, dionysiaque de l'oeuvre . Premier essai consacré à loeuvre du photographe Helmut Newton On reconnaît immédiatement une photographie d'Helmut Newton. Comme s'il avait inventé un monde, le sien, à nul autre pareil, et une écriture photographique singulière, totalement maîtrisée, apollinienne, presque froide.
Et, de Newton, l'imaginaire collectif a retenu une iconographie triomphante, solaire, faite de femmes en gloire, athlétiques, puissantes et désirantes, d'un érotisme glacé, de piscines californiennes à la David Hockney, de palaces fastueux, de fourrures et de bijoux. Bref, le monde des riches.
Mais on sait moins le versant obscur, dionysiaque de l'oeuvre : la satire des riches et des puissants, l'élaboration d'un érotisme des ténèbres, où se jouent rituels SM, minerves, prothèses, enserrements du corps, et qui ouvre l'apollinisme apparent des images à la blessure dionysiaque. Jusqu'à la mise en scène des doubles à l'inquiétante étrangeté freudienne, des écorchés , des vrais-faux cadavres, des meurtres. Jusqu'à la cruelle lucidité, enfin, de son regard sur le vieillissement des corps - y compris le sien, qui fut confronté à la maladie.
Surtout, et d'autant plus qu'il en a très peu parlé et s'est toujours refusé à en faire son fonds de commerce, on ignore que le jeune Helmut est d'abord un Juif berlinois rescapé de l'extermination nazie, dont la vie a sans cesse rejoué la figure mythique du Juif errant et qui trouva dans Paris, sa ville d'élection, le lieu où s'enraciner enfin, après Singapour, l'Australie, Londres et Los Angeles.
Et c'est précisément à l'aune de cette judéité, jamais revendiquée comme telle mais douloureuse, que l'auteur a voulu réexaminer le corpus newtonien : en témoignent ces corps de femmes puissantes qui s'avèrent la réplique du corps aryen glorifié par le nazisme, le fétichisme des uniformes, du cuir et des casques, la présence obsédante des chiens, ou encore les portraits de Léni Riefensthal, l'égérie du Troisième Reich.
Mais, de ce désastre germanique , Newton n'aura jamais fait la plainte amère ou rageuse : il a choisi, tout au contraire, de le magnifier. Premier essai consacré à loeuvre du photographe Helmut Newton -
1ère biographie consacrée à cet artiste Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie.
Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie.
Né en 1945, son enfance se déroula au milieu d'un champ de ruines. C'est dans le cadre de ses études en droit constitutionnel qu'il prit connaissance des vagissements du IIIe Reich. Cette révélation mortifère confortera, dès lors, sa liberté de penser et il n'aura de cesse de questionner ce qui a pu contaminer, dévoyer la kultur allemande.
Ses recherches formelles seront dans un premier temps déterminées par la grande fracture du XXe siècle, l'infamie de l'holocauste, puis par un travail sur la spiritualité juive, la kabbale. S'ensuivra une production labyrinthique, guidée par la littérature, la poésie, la philosophie, l'histoire, l'étude des mythes, le destin des femmes, mais également le cosmos, le paysage...
Kiefer n'en est pas moins un bâtisseur, un père de famille, un époux, un ami, un être au désespoir joyeux, dont la vie davantage que chez tout autre est intimement liée à son art, à son désir de s'inscrire dans le monde, de faire oeuvre, et dont l'aboutissement passera par une Fondation, afin de la pérenniser.
Compte tenu des méandres de l'oeuvre, cette biographie n'emprunte pas les codes de la chronologie, mais s'arrête sur tel ou tel événement tout en suivant les différentes étapes, thématiques, afférant au parcours artistique de l'artiste. -
François Barré a suivi un parcours prof. atypique marqué par le souci constant de la chose publique, le faisant passer de l'ENA au ministère des Affaires étrangères et de l'équipe chargée du Centre Beaubourg à son licenciement en 1976 puis 20 ans plus tard, président du Centre devenu Pompidou. Radié de la fonction publique à sa demande, il n'a néanmoins jamais cessé d'oeuvrer
François Barré a suivi un parcours professionnel atypique marqué par le souci constant de la chose publique, le faisant passer de l'ENA au ministère des Affaires étrangères et de l'équipe chargée de la programmation du futur Centre Beaubourg à son licenciement en 1976 et, vingt ans plus tard, à sa nomination comme président du même Centre devenu Pompidou. Radié de la fonction publique à sa demande, il n'a néanmoins jamais cessé d'oeuvrer, au gré de multiples rencontres, pour des instances publiques ou privées porteuses d'une aptitude au bien commun : Bordeaux, Centre de création industrielle, L'Architecture d'aujourd'hui, Renault, La Villette, ministère de la Culture (Délégation aux Arts plastiques, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, direction de l'Architecture et du Patrimoine), Institut français d'architecture, Chaumont-sur-Loire, Arc en rêve, François Pinault, Rencontres d'Arles, Société du Grand Paris... Domaine Public est le récit d'une vie professionnelle menée collectivement par nombre de personnes aux compétences multiples, ignorées de l'inflation médiatique réduisant la politique culturelle à quelques noms brandis comme des marques et présentés seuls comme les inventeurs du quotidien.
" Nous sommes tous des artistes ", dit-il, et ce livre détaille les aspérités de cette mutualité, les combats et les enjouements à travers l'Histoire et ses acteurs, de François Mitterrand à Jack Lang, des grands projets et de l'exception culturelle tout autant que des " soutiers de la République " créant la trame politique et territoriale d'une France des mouvements artistiques et d'un après-68 continuant de nous interpeller ; d'un temps encore proche où les missions régaliennes de santé et d'enseignement, d'entretien de l'espace public et d'hospitalité à l'égard de tous ceux qui nous rejoignent étaient applaudies comme une part du bien commun.
François Barré garde tel un trésor le souvenir de toutes ces rencontres. Elles font entendre des voix puissantes et ouvrent des voies nouvelles. Elles furent le seuil d'une conscience et d'une action au coeur d'un engagement et leurs noms ne peuvent être dissociés de ce récit.
Nul ne peut dire " J'ai fait cela tout seul. " -
Cette monographie s'attache à rendre compte de la remarquable trajectoire décrite par l'oeuvre de Jean Degottex (1918-1988) : à un radicalisme analytique et processuel qui la rendent proche de l'avant-garde picturale qui émerge à la fin des années 1960 et s'affirme au cours de la décennie suivante.
Cette monographie s'attache à rendre compte de la remarquable trajectoire décrite par l'oeuvre de Jean Degottex (1918-1988) : au fil de près de quatre décennies, sa peinture est passée de l'abstraction lyrique, dont il fut l'une des figures majeures, à un radicalisme analytique et processuel qui la rendent proche de l'avant-garde picturale qui émerge à la fin des années 1960 et s'affirme au cours de la décennie suivante.
En 1955, la peinture de Degottex devint l'objet d'un enjeu aux yeux d'André Breton qui entrevit en elle une possible issue abstraite de l'automatisme en peinture. Cette tentative d'affiliation de l'abstraction lyrique au surréalisme s'effectua en engageant l'oeuvre de Degottex dans une relation avec l'Extrême-Orient et le bouddhisme zen qui lui aura paradoxalement permis de dépasser la conception expressive de l'abstraction lyrique au profit d'une peinture du signe et de l'écriture. Ainsi émancipée, dès le milieu des années 1960, de l'esthétique qui l'a vu naître, la peinture de Degottex va s'animer d'un tropisme d'abord centrifuge, aux accents spatialistes, puis centripète, autoréflexif ? elle s'adonne alors à l'expérimentation sensible de ses constituant élémentaires.
De ce mouvement qui conduit de quelques-unes des plus hautes réalisations de la lyrique informelle jusqu'au matérialisme pictural des séries qui scandent les quinze dernières années de la production, de la transformation d'une peinture qui exprime en une peinture qui s'exprime, l'ouvrage de Michel Gauthier détaille les étapes, raconte les péripéties et tente de dégager la logique profonde.
Michel Gauthier, né en 1958, est l'un des plus grands spécialistes de l'art contemporain en France. Critique d'art, conservateur au service des collections du Musée national d'art moderne, directeur de la collection L'espace littéraire aux Presses du réel et conseiller éditorial pour la revue 20/27, il collabore régulièrement aux Cahiers du Musée national d'art moderne. Il y a notamment publié une série d'études et d'essais sur des artistes aussi divers que Brancusi, Morris Louis, Richard Serra, Didier Vermeiren ou Andreas Gursky. Il a également fait paraître des articles consacrés à la littérature, à propos d'auteurs comme Henry James, Francis Ponge ou Maurice Blanchot. Conservateur au Centre Pompidou, critique d'art, inspecteur de la création artistique au Ministère de la Culture. -
Les décennies sont rarement exactes au rendez-vous de l'histoire et cachent souvent leur âge.
Les années 30 s'inaugurent quant à elles avec ponctualité le vendredi 24 octobre 1929 alors que ferme la bourse de wall street et s'évanouissent le 3 septembre 1939 lors de la déclaration de guerre à l'allemagne par la france et le royaume-uni. pendant dix ans, l'économie naufrage tandis que le système financier explose en une suite de krachs inédits et contagieux. les démocraties vivent sous la menace hypnotique du totalitarisme toujours plus arrogant.
Les diplomates renoncent aux lénifiantes conférences lacustres en improvisant des contre-feux fragiles. les etats-unis sont ailleurs. l'asie nous semble de plus en plus lointaine. la russie rentre dans le jeu. l'italie se laisse séduire à coups d'abandons. seul hitler sait ce qu'il veut. l'aventure est partout, le drame s'insinue. la littérature témoigne de toutes ces turbulences. les surréalistes s'époumonent en dérisoires excommunications et la nrf s'auto édifie un mausolée en imposant un certain style sans pour autant faire école.
L'engagement divise les intellectuels tant sur les enjeux que sur les objectifs. l'art en découd avec la réalité. la figuration creuse son sillon, les avant-gardes s'éclipsent et l'abstraction s'affirme. la musique s'étonne de l'atonalité en se marginalisant encore davantage. au théâtre de boulevard, la société s'amuse de son propre spectacle, mais la création est ailleurs à paris, berlin ou moscou pour quelques années encore.
Le monde se fonde sur l'aléatoire alors que les architectes construisent pour l'éternité, et si l'époque cherche sa voix dans une incroyable cacophonie, le cinéma trouve la sienne dans des salles qui sont des temples. anne bony.
-
L'expérience du regard au siècle des Lumières
Daniel Arasse
- Le Regard
- 30 Novembre 2017
- 9782841053537
Parmi les nombreux sujets auxquels s'est intéressé Daniel Arasse, il en est un auquel il convient d'accorder une attention particulière, car c'est sans conteste le plus méconnu.
Il concerne le siècle des lumières à travers des écrits qui à ce jour ne sont plus disponibles ou extrêmement difficiles d'accès. Ces textes sont les suivants :
« Diderot et Greuze ».
« Les Salons de Diderot : le philosophe critique d'art ».
« L'image et son discours, deux descriptions de Diderot ».
« L'homme des lumières ».
« Le roi ».
« Le théâtre de la guillotine ».
« Les transis », Andrès Serrano.
Textes réunis par Catherine Bédard-Arasse. Réunis et présentés par Danièle Cohn.
-
Portraits croisés La maison de verre Dalsace/Chareau... des vies dans le siècle
Marc Vellay
- Le Regard
- 23 Septembre 2021
- 9782841054077
En 1983 était publié aux Editions, le 1er livre consacré à Chareau et la Maison de verre, dont l'auteur était M. Vellay. Depuis, il a poursuivi ses recherches en mettant au jour l'ensemble des archives ayant trait à l'histoire de sa famille, de la Maison de verre, mais aussi aux relations tissées entre les commanditaires En 1983 était publié aux Editions du Regard le premier livre consacré à Pierre Chareau et la Maison de verre, dont l'auteur était Marc Vellay. Depuis, ce dernier a poursuivi ses recherches en mettant au jour l'ensemble des archives ayant trait à l'histoire de sa famille et de la Maison de verre, mais aussi aux relations tissées entre les commanditaires, ses grands-parents Annie et Jean Dalsace, l'architecte Pierre Chareau et son épouse Dollie, mais aussi Jean Lurçat, Jeanne Bucher, Jacques Lipchitz, Darius et Madeleine Milhaud et tant d'autres artistes et écrivains. Une constellation d'amis mus par une même passion artistique, un même désir de s'inscrire dans la modernité, tous étant portés par un art de vivre qui avant tout était une morale.
Au fil des pages, des textes, des lettres et des photographies, pour l'essentiel inédites, qui composent ce livre, se dessine une époque, celle de l'entre-deux-guerres où une société des plus cultivées s'est épanouie à Paris, jusqu'à l'impensable fracture du XXe siècle, l'Holocauste.
Une épopée que Marc Vellay restitue avec une infinie précision, un sérieux de chartiste, et le sentiment, toujours vif, d'appartenir à une histoire qui s'achève avec lui et dont il donne le plus poignant des témoignages.
Dans son récit alternent, s'entrelacent, se révèlent autant de situations, de transactions, de personnes dignes d'intérêt ayant participé à un monde dont la richesse intellectuelle, culturelle, la force des caractères ne cessent de nous surprendre, nous éblouir.
À travers ces portraits croisés, le lecteur se laisse prendre avec allégresse dans le tourbillon de la grande histoire et de l'histoire de l'art, de l'architecture, de la musique, de la littérature, tout en découvrant des familles partageant une égale quête de perfection. -
Peindre en Normandie : Alain Tapie
Alain Tapié
- Le Regard
- Photographies
- 13 Octobre 2022
- 9782841054206
Créée en 1992 à l'initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie et de partenaires privés et du conservateur du musée des Beaux-Arts de Caen, la collection Peindre en Normandie se trouve aujourd'hui riche de plus de cent quatre-vingt tableaux de façon unique artistes célèbres et peintres méconnus Créée en 1992 à l'initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie et de partenaires privés et du conservateur du musée des Beaux-Arts de Caen, la collection Peindre en Normandie se trouve aujourd'hui riche de plus de cent quatre-vingt tableaux et réunit de façon unique artistes célèbres et peintres méconnus autour de la représentation de la Normandie à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
Honfleur, Le Havre et plus tard Rouen, ces noms symbolisent des moments d'intense création et d'échanges autour de grandes innovations qui nourrissent la peinture de paysage dans cette région marquée par l'influence de l'aquarelle anglaise, lieu d'un dialogue expressif entre physique de la nature et physique de la peinture.
De Monet à Jongkind, de Lebourg à Delattre, de Marquet à Dufy, ce sont autant de rencontres qui pendant plus d'un siècle ont conféré à la Normandie l'image emblématique d'une peinture dépouillée de toute velléité littéraire.
Le tire de la collection dit assez bien qu'elle représente un chemin de traverse dans ce phénoménal territoire qu'est la Normandie des rivages et des campagnes, à la fin du XIXe siècle. Inscrits dans la continuité du naturalisme romantique et de la fonction méditative du paysage, les tableaux recueillis s'attachent à faire valoir la part méconnue, réservée, parfois secrète, des influences du pays sur la peinture, moins spectaculaire et mondaine que celle des sites achalandés. De Corot à Boudin se révèle l'impressionnisme gris et de Signac à Louvrier, le colorisme nacré.
Ce cabinet de peinture réunit exceptionnellement l'ensemble des oeuvres de la collection selon un parcours associant physique et topographie et qui, partant des rencontres de la ferme Saint-Siméon, s'attarde sur les bords de mer et la notion de villégiature pour se poursuivre le long de la Seine et se conclure sur le pays intérieur, dans la pleine terre normande. -
Artiste plasticien suisse - 1902-1985 - créateur de mobilier et d'objets, Diego Giacometti, collabore durant de longues années avec son frère le sculpteur Alberto Giacometti. En 1929, au Salon des Indépendants, il rencontre avec son Alberto, Jean-Michel Frank qui les invite à concevoir des objets pour sa boutique, luminaires, vases et petit mobilier qu'ils réalisent ensembles. Il en sera de même pour Elsa Schiaparelli.
A partir des années 60, l'essentiel de ses créations est réalisé pour des clients privés, Hubert de Givenchy, Aimée Maeght, Pierre Matisse... Au début des années 80, lors de l'installation du musée Picasso à Paris, à l'Hôtel Salé, Il reçoit une commande de l'Etat pour la conception d'un ensemble de meubles et de luminaires, réalisés dans ses matériaux de prédilection, le bronze et le plâtre. Il est assisté par Philippe Anthonioz.
D'une exceptionnelle poésie, l'univers de même que le style de Diego Giacometti est aisément reconnaissable : le bronze est souvent à patine verte, le plâtre laissé à l'état naturel, les lignes sont fortes et nerveuses, travaillées en motifs végétaux, avec des décors à figures d'animaux.
Sans prétendre à l'exhaustif, ce livre, présente néanmoins une part très importante de l'oeuvre de Diego Giacometti. Célébré comme étant l'un des meilleurs spécialistes de l'artiste, Daniel Marchesseau, en fait l'exégèse et s'attarde sur le travail de l'un des créateurs de meubles les plus singuliers du XXeme siècle, internationalement reconnue.
-
Après avoir publié en 2010 un ouvrage de référence sur l'Art Déco, José Alvarez propose un XXe siècle artistique.
Ne cherchant pas l'exhaustivité, bien évidemment, il s'attache à mettre en lumière les grands mouvements artistiques du siècle, mais aussi ce qu'il a personnellement retenu dans les domaines les plus divers qui vont de la philosophie, à la littérature, en passant par le cinéma... en des textes qui sont davantage des éclats des intuitions personnels, que des critiques ou des analyses. Une grande majorité de lecteurs se reconnaîtra sans peine dans ce XXe siècle au ton très singulier, mais dont le choix des sujets traités de même que les photographies qui les illustrent, appartiennent à la mémoire collective.
-
Inaugurées par l'exposition des arts et techniques en 1937, à paris, les années 40 marquent une période de transition.
La querelle des anciens et des modernes est dépassée, il faut combiner l'art et la fonction, et avant de s'investir dans la reconstruction après-guerre, les ensembliers décorateurs investissent le champ de la création. après les périodes cubiste et art déco, les années 30 et leur engagement moderne, les années 40 offrent un inventif retour au décor empreint de styles néo-classiques, de style louis xvi, retour au rustique, au style rocaille.
Cette époque porte en elle toutes les contradictions d'une société en état de choc qui ne sait si l'avenir est dans le passé ou le futur. de grands noms marquent ainsi une haute tradition d'ébénisterie. en france : adnet, arbus, dominique, kohlmann, jallot, leleu, produisent de somptueux ensembles, richement réalisés. les créateurs américains poursuivent outre-atlantique un travail équivalent, th robsjorn gibbing, george nelson et tant d'autres.
Une abondante iconographie composée d'images d'archives et de photographies contemporaines en couleur apporte un éclairage nouveau sur cette période transitoire, aussi bien en europe qu'aux etats-unis.
-
Désir sacré et profane ; le corps dans la peinture de la Renaissance italienne
Daniel Arasse
- Le Regard
- 24 Septembre 2015
- 9782841053407
Parmi les nombreux sujets auxquels s'est intéressé Daniel Arasse, il en est un auquel il convient d'accorder une importance particulière car c'est sans conteste celui qui, dans la peinture italienne de la Renaissance, a le plus profondément et le plus durablement retenu son attention. Cet objet d'étude privilégié est le corps humain, non en lui-même, mais en tant qu'il exerce une séduction sur le spectateur. Qu'il relève du registre religieux ou profane, qu'il soit de sexe masculin ou féminin, qu'il apparaisse nu ou vêtu, Daniel Arasse s'y est intéressé durant toute sa carrière. Il l'a abordé sous de multiples aspects : corps ressuscité du Christ, vers lequel un élan d'amour emporte Marie-Madeleine ; corps supplicié de saint Sébastien, qui protège de la peste parce qu'il survit à la sagittation ; corps de Vénus couchée dans un paysage ou sur un lit ; corps d'une jeune femme portraiturée à demi nue (la célèbre Fornarina de Raphaël) ou vêtue (la Donna velata, du même artiste).
Ce recueil est donc avant tout l'occasion de voir réunis certains textes fondamentaux de ce grand historien de l'art qui, aujourd'hui, sont extrêmement difficiles d'accès - voire introuvables. Sont ainsi présentés une dizaine d'écrits qui portent sur deux des plus grands foyers culturels de l'Italie de la Renaissance - Venise et Rome -, et abordent à des titres divers cinq personnalités artistiques de première importance : Antonello de Messine, Giovanni Bellini, Raphaël, Parmigianino, Titien. -
Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions.
Auteur de l'unique monographie existante consacré à Cy Twombly, Richard Leeman, nous livre un passionnant essai : Cy Twombly et la critique américaine. Une histoire. 1951-1995.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, après la première exposition de l'artiste en 1951, celui-ci dû attendre 1994, afin que le MoMA lui consacre sa première rétrospective.
Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions.
Richard Leeman est professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université Bordeaux Montaigne.
Il a publié Cy Twombly : peindre, dessiner, écrire (Le Regard, 2004) et dirigé plusieurs ouvrages (Le Demi-siècle de Pierre Restany, Ed. des Cendres ; INHA, 2009 ; Michel Ragon, critique d'art et d'architecture [avec Hélène Jannière], Presses universitaires de Rennes, 2013). Ses recherches actuelles portent sur le discours et les représentations historiques du XXe siècle (Le Critique, l'art et l'histoire : de Michel Ragon à Jean Clair, Presses universitaires de Rennes, 2010), sur des questions théoriques relatives à l'interprétation, ainsi que sur l'art actuel. Il anime depuis 2013 le Séminaire sur l'art d'aujourd'hui , lieu de rencontres et de recherches sur l'art contemporain.
Benjamin H.D. Buchloh nait à Dusseldorf en 1945. Historien d'art allemand, il est spécialisé dans l'art européen et américain de l'après-guerre. Il est professeur d'art moderne à l'université Columbia et à Harvard.