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Éditeurs
Marguerite Waknine
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Dès l'âge de sept ans, il s'est produit à travers toute l'Europe :
Vienne, Bruxelles, Paris, Londres, Amsterdam ou Genève... De retour à Salzbourg, l'enfant Mozart s'est mis à composer :
des sonates et des symphonies, un premier opéra. Il faut encore attendre quelques années, quand Leopold Mozart engage son jeune adolescent de fils à le suivre. Direction, cette fois, l'Italie. Trois voyages (entre 1770 et 1773) où Mozart trouvera de quoi sustenter sa curiosité et consolider sa formation musicale. Trois voyages qui sont aussi pour lui l'occasion d'écrire à deux êtres chers : sa mère et sa soeur Narnell. Cette correspondance a été réunie ici. Autant de précieuses lettres grâce auxquelles nous pouvons échapper aux poncifs et clichés poursuivant le musicien prodige ; grâce auxquelles encore nous sont entrouvertes les portes du quotidien et de l'intimité d'un jeune garçon de 14 ans, qui voyage et travaille (beaucoup), s'instruit, découvre, s'amuse, s'interroge et s'enchante à goûter la vie qui s'ouvre et s'offre à lui. -
Loie Fuller
Roger Marx, Stéphane Mallarmé, Georges Rodenbach
- Marguerite Waknine
- Livrets D'art
- 17 Mai 2024
- 9782493282385
D'origine américaine, Loïe Fuller (1862-1928) doit être considérée comme l'une des pionnière de la danse moderne. Créatrice de la danse serpentine, faite de mouvements de voiles et de lumières, elle s'installe à Paris et se trouve engagée aux Folies Bergère à la fin du XIXe siècle. Elle suscitera bientôt l'admiration sans mesure des Nadar, Mélies, Toulouse-Lautrec, Mallarmé, Rodenbach ou Camille Flammarion... De cette danseuse d'avant-garde, qui se trouve être à l'origine des performances modernes, Auguste Rodin pourra dire : « Toutes les villes où elle a passé et Paris lui sont redevables des émotions les plus pures, elle a réveillé la superbe antiquité. Son talent sera toujours imité maintenant et sa création sera reprise toujours car elle a semé et des effets et de la lumière et de la mise en scène, toutes choses qui seront étudiées éternellement. »
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Printemps
John Elsas, Franck Guyon
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 18 Octobre 2024
- 9782493282538
C'est à l'âge de soixante-quatorze printemps (comme le dit la vox populi)que John Elsas (1851-1935) s'est vu, très étrangement, sans le vouloir vraiment, entamer une carrière d'artiste, en composant chez lui quantité d'images (aquarelle, dessin à l'encre, collage) dans la marge inférieure desquelles, comme des sortes de légendes, sont écrites, de sa main, quelques lignes. À sa mort, c'est en tout 25 000 dessins environ que laissera John Elsas. Puis tout disparaîtra, ou du moins restera dans l'ombre. Mais pour mieux reparaître, lorsque son petit-fils pourra miraculeusement hériter de cette oeuvre, avant d'en faire don, en 1999, au musée d'Art brut de Saint-Gall, en Suisse. Ce sont obstinément de simples figures pleines de vitalité, ludiques, presque naïves, qui bougent et se déplacent, qui entrent et sortent, de droite à gauche, de gauche à droite, l'ensemble semblant chercher à composer comme une sorte de chorégraphie : une danse qui n'aurait aucune fin, ni même de commencement, d'ailleurs, qui ne voudrait danser qu'elle-même, toujours, hors de toute pesanteur, librement.
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Va-t-en-guerre
Végèce Végèce, Franck Guyon
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 18 Octobre 2024
- 9782493282521
Il s'agit sans doute du plus célèbre traité d'art de la guerre à avoir vu le jour en Occident. Un ouvrage essentiel et dont la renommée n'a pas faibli entre le Ve et le XIXe siècle. Son titre ? De la chose militaire (De re militari). Son auteur est un certain Végèce (? - vers 450), haut fonctionnaire du Bas-Empire romain et qui n'était d'aucune façon un militaire. Il ne s'agit donc pas d'un traité rédigé sur la base d'une expérience de la guerre, mais d'un manuel éminemment pratique, réfléchi, complet, concernant les meilleures manières de mener une guerre, tant du point de vue des combattants, des armes, que de celui de la tactique et de la stratégie. Un art de mener les combats, tant sur terre que sur mer, une science des moyens efficaces qu'il y faut employer, comme savent les mettre en scène, de manière magistrale, les gravures étonnantes de ce traité d'art de la guerre. Gravures exceptionnelles où l'on peut découvrir, avec curiosité, avec stupéfaction, l'ingéniosité, l'inventivité sans pareilles, l'habilité, l'esprit, l'astuce, l'imagination, la créativité dont il faut faire preuve pour pouvoir l'emporter et crier victoire.
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Racine(s)
Anonyme, Franck Guyon
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 19 Avril 2024
- 9782493282439
Les images rassemblées dans cet ouvrage sont extraites d'un traité de théologie datant du xve siècle : Le Miroir du salut de l'homme. Son ambition est de concevoir l'histoire précédant la venue du Christ comme une pré-figuration de cette venue. En sorte qu'il faut considérer que l'histoire de la vie du Christ se trouverait annoncée, déjà, dans l'histoire antérieure à son existence. La question est ainsi d'établir un lignage, de rendre intelligibles des liens généalogiques. Toutefois, cette mise en lumière généalogique ne se contente pas d'un texte. Elle s'élabore également au moyen d'un ensemble d'images remarquables, qui ne sont pas seulement des illustrations qui viendraient en soutien d'un texte. Elles sont aussi, par elles-mêmes, et de manière incontestable, les récits de ses filiations. Des récits imagés, en somme, d'ordre généalogique, tout aussi fascinants que profondément mystérieux.
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Masques
Francisco De Ficoroni, Franck Guyon
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 19 Avril 2024
- 9782493282415
Héritier du théâtre grec, le théâtre romain n'a fait usage du masque pour ses représentations qu'à partir du premier siècle avant notre ère. Qu'il s'agisse de tragédies (Accius ou Pacuvius) ou de comédies (Plaute ou Térence) l'usage du masque a d'abord été d'ordre technique, cet accessoire faisant alors office de porte-voix afin que tous les spectateurs puissent entendre la pièce. Un curieux personnage (Francesco de Ficoroni) (1664-1747) (homme de grande érudition, collectionneur, antiquaire et archéologue) a rassemblé dans un petit ouvrage des dizaines de ces masques appartenant à la tradition théâtrale romaine, grâce auxquels nous pouvons découvrir combien ces masques ont pu devenir, en eux-mêmes et par eux-mêmes, des objets d'art à part entière : un univers fascinant et somptueux, dont chacun désormais pourra faire l'expérience en parcourant ces pages.
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Un univers ainsi ne pourrait être qu'ondoiements ? Les choses, les lieux, les êtres n'y seraient pas seulement en mouvement, ils en seraient les mouvements eux-mêmes, le mouvement du monde ? Et toutes les lignes, les formes n'y seraient qu'ondulations, sinuosités, coulées, rondeurs, apesanteurs, dans un grand bain de couleurs brutes, où le bleu de la nuit serait le frère des mers profondes, et la brûlure du rouge le miroir de la braise, et la vigueur du jaune de la chair d'étoile ou de blé ? Un monde ainsi se trouverait être incontestablement l'une de ces envolées qui ne peut qu'aviver jusqu'à l'enchantement ? Nous pouvions l'espérer. Nous voilà comblés.
Fantine Isis est une artiste travaillant et vivant à Paris. Après avoir étudié la gravure et l'image imprimée durant quatre ans à L'École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, à Bruxelles, elle poursuit son oeuvre de créatrice, notamment par le biais du dessin, de la peinture et de la céramique. -
Il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant
Marie-Pierre Brunel
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 19 Avril 2024
- 9782493282422
Si la mise en scène est cet art qui consiste à dresser une action et ses personnages, alors nous pouvons affirmer que Marie-Pierre Brunel est maîtresse en ce domaine. Voici donc une théâtralité où se trouvent savamment composés des décors où le premier rôle semble assigné à ces figures féminines dont nul ne saurait dire au juste si elles sont en prières, en méditations, et selon un rituel dont les clefs nous échapperaient à tout jamais. Sans doute faudrait-il voir ici un théâtre de l'intime, au plus profond duquel se manifesterait une altérité radicale au coeur même du plus familier. Au point d'imaginer encore que toutes ces mises en scène ne seraient pas sans faire écho aux mots de Paul Verlaine : Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant d'une femme inconnue (...) et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même ni tout à fait une autre...
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En 2000 ans, le voyage vers la lune n'a jamais cessé de fleurir au sein du domaine littéraire : depuis Lucien de Samosate et son texte fondateur du genre (L'Histoire véritable), puis à travers les siècles où nombre d'auteurs ont pris part à l'affaire, parmi lesquels : Kepler, Cyrano de Bergerac, Godwin ou bien Jules Verne, pour ne citer que cette poignée-là. Et si le thème du voyage dans la lune a nourri quantité d'autres champs (comme le cinéma, par exemple) l'auteur des Trois mousquetaires a quant à lui choisi délibérément les voies du conte, de la cocasserie et de la truculence, en narrant les aventures burlesques d'un personnage nommé Mocquet, dans un récit extravagant et d'une grande tendresse : une petite merveille de périple à travers la rêverie et le ciel, où l'emportent à chaque coin de phrase les plus beaux accents de la farce la plus exquise et la plus réjouissante.
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Inspirations méditerranéennes
Paul Valéry
- Marguerite Waknine
- Livrets D'art
- 19 Mai 2023
- 9782493282170
Ce qu'on dit de soi est toujours poésie. L'étrange formule est d'Ernest Renan et se trouve dans ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse. Cependant, comment se dire, depuis sa plus profonde intimité, sans le concours d'une médiation, d'un interlocuteur, qui peut se faire parfois l'essentiel confident ? Pour se dire, Paul Valéry choisit ici d'en appeler à la Méditerranée, cette mer au milieu des terres, comme l'indique son étymologie. Inspirations méditerranéennes est ce dire de soi, cette confidence, et prend place parmi la multitude des divers essais qui constituent l'ensemble intitulé : Variété. Et sans doute est-ce là l'un des textes les plus curieux et les plus délicats de cet ensemble. Et sans doute encore le plus poétique. Comme si cette confidence était aussi, à sa manière, la meilleure des manières de nous rappeler combien la poésie n'a jamais cessé d'être le ton, le la de l'écriture de Paul Valéry, quels qu'aient été les domaines qu'elle s'était donné pour tâche, pour ambition, de parcourir et de révéler.
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Le jour
Zakariya ibn Muhammad Al-Qazwini, Franck Guyon
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 20 Octobre 2023
- 9782493282323
Il s'agit d'un savant, et même d'un savant total, pourrait-on dire. Al-Qazwini (1203-1283) est l'auteur d'un ouvrage, une cosmographie, qu'il nous faut encore regarder comme un périple d'envergure à travers les étendues infinies du savoir. Son titre ? Les Merveilles des choses créées et les curiosités des choses existantes. L'ouvrage a valu à son auteur d'être considéré comme le « Pline des Arabes ». Et sans doute la formule est-elle juste tant il s'agit là d'une oeuvre majeure qui se déploie par l'image et le texte à la manière d'une carte embrassant l'univers et ses merveilles entendues comme des signes qui ne peuvent que susciter notre étonnement et notre émerveillement.
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Voilà ce qu'on appelle un destin. Et qui pouvait mieux que Katherine L. Battaiellie, avec son art d'écrire si singulier et si subtil, en restituer la couleur et le mouvement, de l'intérieur, par la voix même d'Artemisia Gentileschi ? En quelques chapitres, comme autant de tableaux, une vie se donne à voir et se dévoile : celle d'une femme, indépendante et courageuse, incontestablement douée ; une peintre à part entière, vivant de son travail, d'un talent reconnu par ses pairs, et signant une oeuvre que l'on doit affilier à l'école du Caravage. Une carrière d'artiste d'exception, qui conduira Artemisia Gentileschi auprès des plus grandes cours : Rome, Florence, Naples, Venise et Londres. Mais une vie faite également d'ombres et de lumières, et d'un drame, lorsque la jeune Artemisia sera victime d'un viol par le professeur que son propre père lui avait choisi. Une vie constituée d'ombres et de lumières, de doutes et de passions, à la manière de ses plus grands tableaux ; une trajectoire phénoménale qui permettra à cette artiste d'inscrire son nom, en ce XVIIe siècle, dans l'histoire de la peinture italienne, à l'instar d'autres femmes peintres comme Fede Galizia ou Lavinia Fontana. Et bien plus encore : d'inscrire le nom d'une femme dans la grande histoire de l'art pictural occidental.
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La nuit
Zakariya ibn Muhammad Al-Qazwini, Franck Guyon
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 20 Octobre 2023
- 9782493282330
Il s'agit d'un savant, et même d'un savant total, pourrait-on dire. Al-Qazwini (1203-1283) est l'auteur d'un ouvrage, une cosmographie, qu'il nous faut encore regarder comme un périple d'envergure à travers les étendues infinies du savoir. Son titre ? Les Merveilles des choses créées et les curiosités des choses existantes. L'ouvrage a valu à son auteur d'être considéré comme le « Pline des Arabes ». Et sans doute la formule est-elle juste tant il s'agit là d'une oeuvre majeure qui se déploie par l'image et le texte à la manière d'une carte embrassant l'univers et ses merveilles entendues comme des signes qui ne peuvent que susciter notre étonnement et notre émerveillement.
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Il fait infailliblement figure de solitaire. En rupture avec l'Académie et comme indifférent aux théories et aux tendances artistiques, Egon Schiele (1890-1918) fut et demeure l'un des artistes majeurs de ce tournant du siècle où l'art moderne était à renverser résolument les normes de la représentation classique.
Et la proclamation du groupe éphémère d'artistes qu'il fonde avec quelques amis révèle sans nul doute au mieux sa position : Il n'y a pas d'art nouveau, il y a de nouveaux artistes... le nouvel artiste doit obligatoirement être lui-même, il doit être créateur et doit, sans intermédiaire, sans avoir recours à l'héritage du passé, construire, absolument seul, les fondements. En moins de dix années, Egon Schiele réalisera près de 3000 oeuvres sur papier et quelque 300 peintures : une oeuvre colossale où se retrouvent natures mortes, paysages, portraits et autoportraits.
Durant cette période d'intense activité, Egon Schiele ne s'est pas contenté du seul domaine de l'art : il a aussi écrit. Tous les textes de l'écrivain Schiele (hors correspondance) ont été rassemblés ici, dans une traduction nouvelle : soit 27 poèmes et trois textes en prose, dont deux inédits en français : Am 18. August 1912 et Die Kunst-der Neukünstler. Ainsi tout lecteur pourra-t-il découvrir, par cet autre biais, l'immense talent de cette artiste hors pair. -
Voilà sans doute ce que l'Antiquité a pu nous transmettre de plus admirable concernant l'art de la pêche en mer. Avec le fragment attribué à Ovide (luimême intitulé Halieutiques), Les Halieutiques d'Oppien de Cilicie, composés sous l'empereur Marc-Aurèle, vers l'année 176, constituent aujourd'hui à peu près tout ce qu'il nous reste sur l'histoire de la pêche dans l'Antiquité. Mais il ne s'agit pas seulement d'un exposé didactique sur les procédés employés par les anciens pour la pratique de la pêche, mais également et surtout d'un poème. Trois mille cinq cent six vers répartis de la manière suivante : deux premiers chants s'attachant à la description de la faune maritime, puis trois autres (reproduits ici) traitant de l'art de la pêche, où se trouvent merveilleusement mis en lumière tout ce qu'il est possible de connaître concernant cette immémoriale activité : toute la mythologie qui s'y rattache, les qualités morales et physiques nécessaires aux pêcheurs, les techniques de capture proprement dites, appâts, filets, nasses, lignes, hameçons... Une véritable somme qui donne à concevoir la pêche non plus comme la simple application d'une technique efficace au service du besoin de se nourrir, mais comme un ingénieux savoir-faire au service d'un art de vivre, d'un art d'être au monde.
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Installé à Paris, parmi l'avant-garde littéraire et artistique des années trente, Benjamin Fondane écrit à quelques années d'intervalle deux traités d'esthétique, consacrés à deux figures de l'art : Constantin Brancusi et Marc Chagall, chez lesquels il reconnaît, à l'oeuvre, cette implacable liberté qui est la sienne : la liberté d'être inactuel.
Annexes : Ce travail secret, Franck Guyon.
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Au sein de l'exceptionnelle bibliographie de Henri Focillon brille d'un éclat particulier un petit texte : Éloge de la main, qui #gure toujours en appendice à la Vie des formes. Pourtant ce texte court, d'une profondeur et d'une intensité rares, peut être lu pour lui-même, en ce qu'il propose au lecteur une ré&exion sensible autour de la main de l'homme, entendue comme outil pratique, artistique, voire spirituel, à même d'être élevé au statut d'une invention sans pareille, comparable à celles du feu et de la roue dans l'histoire de l'humanité.
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Si Dieu a le pouvoir de sonder les âmes, Il est Celui qui saura décider si tel ou tel qu'on accuse de tel crime est innocent ou non. L'ordalie (ou jugement de Dieu) (procès religieux, s'il en fut) repose sur ce principe, qui consiste à soumettre un suspect à une épreuve physique. Cette tradition ordalique s'est perpétuée au moyen âge occidental sous la forme du duel judiciaire, un jugement par les armes, qui permettait de trancher un diérend entre deux plaignants, le vainqueur du combat, innocenté par Dieu lui-même, obtenant justice.
Mais qui dit duel dit aussi savoir-faire, techniques, maîtrise des armes, entraînement, et par conséquent instructeur. L'un de ceux-là, et sans doute alors le plus renommé en ce quinzième siècle, est Hans Talhoer (vers 1420 et 1490), germain de son état, maître d'armes hors pair, au point de le dire imbattable.
Mais l'homme n'est pas seulement un homme d'épée, il est également un homme de plume, auteur de trois manuscrits, de trois traités techniques quant à l'art du combat, respectivement réalisés en 1443, 1459 et 1467. Ce sont des manuels d'apprentissage du combat individuel (des Fechtbuch) écrits en souabe et présentant nombre d'illustrations réalisées par Hans Talhoer lui-même. On y découvre des techniques diverses et variées a*n de combattre (à pied ou à cheval), a*n de savoir faire usage d'une multitude d'armes : bâton, épée, bouclier, sabre, pique, etc., a*n surtout de terrasser son adversaire et d'emporter le duel et que justice ainsi, par Dieu lui-même, soit faite.
Ces remarquables illustrations de Hans Talhoer dépassent amplement aujourd'hui le cadre et la question du duel judiciaire. On peut même a+rmer qu'elles doivent être regardées pour ellesmêmes, comme d'exceptionnelles parades, dans tous les sens du terme : des sortes de spectacles, des sortes d'exhibitions ou de revues, qui ne seraient pas sans évoquer, par de nombreux aspects, ce qu'on appelle communément des parades amoureuses ; des sortes de chorégraphies, danses ou ballets, où le verbe parer ne se réduirait pas à l'idée de parer un coup, mais s'étendrait à l'idée de parures, non pas comme ornements, vêtements, bijoux (ou quoi que ce soit de cette espèce) mais comme l'allure d'une esthétique résolument moderne, empreinte d'une beauté troublante, comme s'il pouvait s'agir en quelque sorte d'épreuves ayant à faire avec le mystère de la grâce.
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Dans sa magistrale Histoire de la boxe, Alexis Philonenko rappelle très justement que le premier combat de boxe à s'être disputé en littérature se trouve chez Homère, au livre 88+++ de l'Illiade.
Ainsi, force est de constater que les liens qui unissent l'art pugillistique à l'art d'écrire ne datent pas d'avant-hier, même s'il faut bien admettre que les liens les plus forts datent de l'époque moderne, si l'on songe un instant au grand nombre d'écrivains à s'être intéressés à la boxe, à l'avoir même pratiquée pour certains. Il serait simple ici de citer déjà quelques premiers noms :
Maeterlinck, Oates, Cravan, London, Camus, Hemingway, etc.
Le présent ouvrage a pour ambition de retracer (depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours) à l'aide de quelques jalons prestigieux (que le lecteur ne manquera pas de savourer) l'histoire de ce rapport étrange entre écriture et boxe, comme si ces deux activités pouvaient présenter chacune à leurs manières des formes de luttes qui se feraient écho.
De là, n'y aurait-il plus qu'un pas à faire pour oser sérieusement penser que la boxe comme la littérature ne sont pas des activités comme les autres, ne sont pas non plus des métiers, ne peuvent être des postures ni des impostures, et qu'elles vouent surtout celles et ceux qui s'y engagent à des risques sans nom ?
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Son nom est pour nous indéfectiblement lié à l'égyptologie. Il est cet immense homme de science à avoir déchiffré, en 1822, les mystères de la langue antique égyptienne. Toutefois, même si déchiffrer est déjà un grand pas nous permettant d'aborder aux rivages d'une langue, nous nous trouvons encore bien loin de ce qu'il en est d'une véritable lecture conduisant au coeur même du mystère que renferment ces signes, du mystère de ces hommes et de leurs cultures dont tous ces signes sont la chair même. En ce sens, Champollion ne pouvait pas ne pas accompagner sa lecture des hiéroglyphes, d'une mise en avant de la civilisation créatrice et porteuse de ces signes. Son Panthéon égyptien confirmera bientôt que les dieux de l'Égypte sont aussi des signes par l'esthétique desquels on accède également à ce monde. Cependant, constituer un tel Panthéon n'est pas une mince affaire. Pour son maître d'oeuvre, il ne peut même s'agir que d'une réalisation progressive, qui prendra forme à mesure de l'avancée des connaissances sur ces dieux. Le projet est de livrer régulièrement, par groupes de six planches non reliées, les connaissances acquises : chaque planche se voyant accompagnée d'un texte de présentation rédigé par Champollion, tandis qu'un certain Léon-Jean-Joseph Dubois, peintre et lithographe, est chargé des illustrations, dont encore aujourd'hui nous ne pouvons qu'admirer l'élégance et la précision, la majesté, la lumière comme la part d'étrangeté que chacune peut sembler receler pour l'éternité. Le projet de ce Panthéon n'ira pas à son terme. La maladie et la mort emporteront son génial concepteur à l'âge de quarante et un ans. Cette aventure n'en aura pas moins été la constitution d'un royaume sous les signes éclatants de la curiosité, de la passion, de la science et de la beauté.
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Le livre de la nature
Konrad Von Megenberg, Franck Guyon
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 21 Avril 2023
- 9782493282248
Le livre de la nature est le premier ouvrage d'histoire naturelle imprimé en langue allemande et doit être, à ce titre, considéré comme une étape essentielle dans la longue histoire des velléités encyclopédiques. Son auteur, un certain Konrad von Megenberg (1309-1374) le rédige aux alentours des années 1350. Comme dans tout projet de cet ordre, il s'agit d'organiser un système de rapports, une totalité. Et puisqu'il s'agit là du livre, d'un livre de la nature, force est d'admettre que cette nature, en sa totalité, se présente comme un livre qui pourrait être ouvert, parcouru page à page, afin d'en découvrir et connaître l'ensemble du contenu ? Et ce jeu de miroir entre livre et nature n'est pas sans signifier que la composition d'un livre de la nature exige la mise en oeuvre et la constitution d'ensembles qui puissent prendre formes, à la façon de ces dessins illustrant cette nature qui semble ainsi nous faire quelque peu part de la grammaire et de la clef de ses secrets, dont notre tâche serait dès lors d'en effectuer le déchiffrage. S'agirait-il aussi d'apprendre à lire combien cette nature, en son livre, peut présenter de formes, de caractères, de variations, de variétés, d'inventivités, de tableaux où viennent s'unir le proche et le lointain, le familier et l'exotique, comme si l'action de création de cette nature était puissance d'agir, autrement dit une âme. Voilà sans doute qui donne au livre de cette nature des horizons insoupçonnés, dont les lectures que nous pouvons en faire ne cessent de s'enrichir, en s'affranchissant de leurs étroitesses, de leurs maladresses, de leurs convictions, comme s'il était enfin possible d'envisager que les contenus des livres ouverts (celui de la nature comme celui de Konrad von Megenberg) que le lisible et le visible de ces deux livres ouverts, ne devaient leurs apparitions, leurs matérialités, qu'à l'illisible et l'invisible, dont ils seraient les ornements, ou les murmures.
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Pétition pour des villageois que l'on empeche de danser
Paul-Louis Courier
- Marguerite Waknine
- 17 Novembre 2023
- 9782493282262
Le libéral et anticlérical Paul-Louis Courier (1772-1825) est un polémiste de grand talent. Opposant farouche à la Restauration, il devient maître dans la rédaction de pamphlets dans lesquels s'exprime son intérêt pour les questions sociales. Pamphlets qui lui vaudront fréquemment procès, amendes et même une peine de prison. Mais rien ne semble pouvoir l'arrêter. Ainsi, contre l'abbé Bruneau pour qui la danse est une pratique irrespectueuse envers la religion et qui saisit les autorités pour qu'elle soit interdite le dimanche, Courier ne manque de rédiger en 1822 ce remarquable pamphlet politique et social, par lequel il fait une nouvelle fois preuve de sa grande liberté d'esprit : une liberté comme le plus grand des biens, qu'elle soit celle de danser ou de penser, comme si danse et pensée devaient être au final entendues comme une seule et même chose : un art de vivre ensemble et d'être au monde.
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Mort, mort toi qui jamais ne seras lasse
Baudouin de Condé, Hélinand de Froidmont
- Marguerite Waknine
- Livrets D'art
- 19 Mai 2023
- 9782493282187
Mort. Voilà qui renverrait chacun à son inéluctable finitude, comme à l'angoisse que peut susciter ce terme, si ce n'est encore à l'espérance, si l'on admet d'entendre que cette fin n'en est peut-être pas une. C'est pour quoi la mort est sûrement (avec l'amour) le seul thème qui puisse faire couler à flots l'encre noire et vive de la littérature. Trois de ces textes ont été réunis ici. Trois textes d'une grande majesté et qui brillent d'un éclat tout particulier en cette charnière si riche et généreuse que représente le moment médiéval. Trois textes de haut rang. Un premier où l'on pourra se faire témoin d'un dialogue qui se noue entre trois morts et trois vivants ; un second où se fait entendre une voix interpellant la mort elle-même, au long d'une sorte d'appel poignant auquel nul ne peut être insensible ; et le dernier comme une sorte de jeu théâtral, où la mort saisit par surprise, dans leur quotidien, des femmes de toutes conditions. Trois textes comme trois moments grandioses et fiers, qui ne manquent pas de nous rappeler aussi, sans fin, que la littérature, quand bien même côtoie-t-elle au plus près la mort, ne peut être qu'une source de lumière et de vie.
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Astres
Johan Volkhamer, Franck Guyon
- Marguerite Waknine
- Le Cabinet De Dessins
- 21 Octobre 2022
- 9782493282149
Afin d'assouvir son amour pour la botanique et plus spécifiquement encore pour les agrumes, Johan Christoph Volkhamer (1644-1720) ne se sera pas contenté de la culture, savante, de ses jardins. De cette passion dévorante, en effet, il fera un autre objet, de culture encore. Il s'agira cette fois d'un livre, comprenant deux volumes composés entre 1708 et 1714, et dans lesquels se trouvent collectés, comme semés aux cieux, citrons, oranges, cédrats. Deux cent cinquante-six planches, en tout, commandées à divers artistes et graveurs. Une obsession de premier ordre à n'en pas douter, mais qui sut accorder à ces fruits toute la primauté qu'ils méritent, au point de les voir occuper toute la place au-dessus de villes ou de scènes champêtres. Passion qui aura su fièrement élever ces fruits venus d'ailleurs au rang d'astres éminents et gorgés de couleurs, comme des sortes de soleils à flotter librement, et qui aura donné, sans doute, à ces natures mortes l'exceptionnel statut de natures vivantes.