Pour son numéro de rentrée, L'Architecture d'Aujourd'hui se penche sur un des programmes architecturaux qui a connu les évolutions les plus notables ces dix dernières années : l'hôtellerie. Des motels aux maisons d'hôtes, en passant par les gîtes destinés à l'éco-tourisme, les « boutiques-hôtels » et autres « resorts », l'offre en matière est pléthorique. Laissant de côté les paquebots de l'hôtellerie, AA s'est penché sur les réalisations, pour la plupart des réhabilitations, qui ont fait du programme une opportunité : travailler à quatre mains avec le savoir-faire d'artistes et artisans, revitaliser une technique de construction locale, valoriser un patrimoine oublié... Ou comment l'architecture renoue, via une commande propice, avec son oeuvre première : héberger.
En grec, l'hospitalité se dit philoxenia (φιλοξεÎoeί?), combinaison des mots « ami » (φίλος) et « étranger » (ξÎÎoeος). L'hospitalité, par définition, s'adresse à un étranger auquel on offre l'accueil réservé à un ami. Quand l'architecte participe à la conception de structures d'accueil, quels qu'en soient les hôtes, il ou elle ne s'attelle à rien d'autre qu'à la difficile tâche de repenser la notion d'hospitalité et la fonction même de la ville. Il en est de même quand on s'attache, mission certes moins urgente que d'autres, à la conception de lieux touristiques, en les soustrayant à leur seule dimension mercantile. Pour accueillir l'ami·e.